L’effrayant passé de la médecine

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Par Louis-Philip Pontbriand
mercredi 30 octobre 2019
L’effrayant passé de la médecine
Le docteur à bec de Rome, de l'artiste allemand Paul Fürst. De tels masques étaient portés par les médecins - et plus d'un charlatan - de l'époque afin d'éviter la contagion de la peste, ce qui ne fonctionnait bien évidemment pas. Source : Wikipedia
Le docteur à bec de Rome, de l'artiste allemand Paul Fürst. De tels masques étaient portés par les médecins - et plus d'un charlatan - de l'époque afin d'éviter la contagion de la peste, ce qui ne fonctionnait bien évidemment pas. Source : Wikipedia
La Bibliothèque de la santé de l’UdeM présente une mini-exposition sur l’histoire, parfois horrifiante, de la pratique médicale et du charlatanisme. Des masques de la peste noire aux pratiques macabres et souvent mortelles des soi-disant médecins du passé, l’instigatrice de l’évènement croit avoir trouvé la bonne formule pour donner la chair de poule aux visiteurs.

« Quand on examine l’histoire de la profession de la médecine et de la médecine dentaire d’un œil moderne, ça donne un peu la frousse », explique la chef de service de la Bibliothèque de la santé de l’UdeM, Tara Landry. Elle a donc entrepris d’organiser cette exposition, en collaboration avec la bibliothécaire disciplinaire de la Faculté de médecine, Cynthia Gagné. « C’est une petite exposition modeste et ludique, juste à temps pour l’Halloween », ajoute Mme Landry.

Croyances macabres

L’exposition retrace l’évolution du domaine de la médecine au fil des siècles. « La médecine basée sur des données probantes nous a permis de nous éloigner des erreurs qui ont été faites par le corps médical dans le passé, précise Mme Landry. Par exemple, le principe des quatre humeurs et la notion du mauvais air étaient très répandus autrefois. » Elle fait ici référence à une croyance ancienne selon laquelle l’état de santé d’une personne dépendait de l’équilibre de ses humeurs, c’est-à-dire de ses fluides corporels.

Mme Landry mentionne des exemples de croyances analogues et les effets néfastes, mortels ou traumatisants qu’elles ont pu avoir sur les patients. « À l’époque de la peste, par exemple, les médecins circulaient avec une espèce de masque à grand bec, un peu comme les costumes dans le film The Village, du réalisateur M. Night Shyamalan », décrit-elle. La bibliothécaire s’imagine à la place d’un patient qui verrait un tel personnage entrer dans sa chambre alors qu’il vit ses derniers moments. « Je ne suis pas du tout certaine que cela aurait été particulièrement réconfortant », ironise-t-elle.

L’horreur pour emporter

Mme Landry ajoute que les livres faisant partie de l’exposition sont mis à la disposition des étudiants qui souhaiteraient les emprunter. « Si quelqu’un trouve un livre fascinant qu’il a envie de feuilleter chez lui avec un bon chocolat chaud, il n’y a aucun problème », lance-t-elle.

La bibliothécaire affirme qu’elle et sa collègue Mme Gagné réfléchissent déjà à d’autres thèmes en vue d’une prochaine exposition. « La Saint-Valentin pourrait être un sujet intéressant, même si ça fait long entre les deux périodes, réfléchit-elle. D’ici là, on va chercher d’autres sujets et angles qui se rapportent aux sciences de la santé. » L’exposition sur les horreurs de la médecine se tient jusqu’au vendredi 1er novembre, soit le lendemain de l’Halloween.