Dans le cadre de la Douzaine du développement durable, qui a lieu du 9 au 20 mars à l’UdeM, les associations et regroupements étudiants proposent des ateliers de sensibilisation aux enjeux liés au développement durable.
L’organisme sans but lucratif PolyCarbone a créé un outil qui permet de dresser le profil d’un étudiant en reprenant ses habitudes alimentaires, son niveau de gaspillage et la manière dont il trie ses déchets. « Notre but intrinsèque est de pouvoir quantifier les émissions de gaz à effet de serre évitées par les changements de comportement des membres de la communauté universitaire », affirme la coordinatrice générale de PolyCarbone, Karel Luap.
Vers de meilleures habitudes alimentaires
Depuis un an et demi, PolyCarbone travaille au développement de cette interface. « On a développé un outil numérique qui va permettre de dresser le profil alimentaire d’une personne et, en fonction des résultats, de lui proposer un accompagnement », explique Karel.
Les étudiants devront répondre à différentes questions au sujet de leurs habitudes alimentaires. « Par exemple, je mange tant de repas par jour, mes repas sont formés de tels types d’aliments, et je pense gaspiller les aliments de cette manière », précise-t-elle. Ces données vont fournir un résultat qui permettra de diriger l’étudiant vers des actions concrètes à adopter.
« En fonction du résultat, deux actions à mettre en place par semaine seront proposées », détaille Karel. La première concernera le régime alimentaire en tant que tel. « Par exemple, si tu manges de la viande sept fois par semaine, l’application pourrait te proposer de réduire ta consommation à un repas et de remplacer le bœuf par du poulet, poursuit-elle. La deuxième action sera plus axée sur le gaspillage alimentaire. »
D’après la coordinatrice, afin d’accompagner la communauté universitaire correctement, quatre étapes sont nécessaires. Tout d’abord, la sensibilisation, puis la proposition de solutions concrètes. « Par exemple, tu es omnivore et tu as envie de réduire ta consommation de viande, quels sont les moyens ou les façons de le faire ? Est-ce que tu connais des bonnes recettes ou des restaurants intéressants ? », développe-t-elle. Les deux dernières étapes sont l’accompagnement et le maintien de l’effort.
Un travail de recherche
Lors de la réalisation de cet outil numérique, PolyCarbone a utilisé une base de données afin de créer des algorithmes. Cette base de données a été réalisée en collaboration avec des analystes du Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) afin de refléter le mieux possible les réalités québécoises.
Pour ce faire, l’équipe s’est appuyée sur différentes études, articles scientifiques, ou encore sur des bases de données du cycle de vie déjà existantes. « Lorsque tout ça ne suffit pas, nous prenons des données moins locales et nous faisons un travail de recherche pour faire en sorte qu’elles se rapprochent suffisamment de la réalité québécoise, précise Karel. Il y a aussi une partie de la recherche qui consiste à traduire des données qualitatives en données quantitatives, comme la perception du gaspillage alimentaire. C’est un donc un gros travail de rassemblement des données, qui sont aussi affinées par un travail de terrain au travers notamment de sondages auprès de notre public cible. »
L’interface web a été présentée le 9 mars dernier et sera accessible sur le site Internet du groupe dès le 23 mars. PolyCarbone a été fondé par des étudiantes en génie aux cycles supérieurs de Polytechnique Montréal en 2017. L’équipe espère transformer cet outil en application dans les prochaines années.