Vie ma vie de PDG

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Par Edouard Ampuy
mercredi 11 mars 2020
Vie ma vie de PDG
Le président et chef de la direction de l’entreprise Cascades, Mario Plourde avec la finissante au baccalauréat en administration des affaires à HEC Montréal Thao-Anne Le. Photo: Taho-Anne Le
Le président et chef de la direction de l’entreprise Cascades, Mario Plourde avec la finissante au baccalauréat en administration des affaires à HEC Montréal Thao-Anne Le. Photo: Taho-Anne Le
La finissante au baccalauréat en administration des affaires à HEC Montréal Thao-Anne Le a eu l’occasion de passer une journée aux côtés du président et chef de la direction de l’entreprise Cascades, Mario Plourde, ce qui lui a permis d’observer son leadership et de déconstruire certaines idées préconçues.

« Je suis allé à Drummondville, nous avons déjeuné et j’ai pu lui poser toutes mes questions sur sa vie professionnelle et personnelle, détaille l’étudiante. Il est dans l’entreprise depuis 30 ans et a gravi tous les échelons, il m’a donc expliqué tous les défis qu’il avait rencontrés à chaque poste. »

Thao-Anne, qui se spécialise en gestion des opérations et de la logistique, fait partie des 19 finalistes au Canada du programme CEO x 1jour, organisé annuellement depuis sept ans par la firme de recrutement de cadres Odgers Berndtson. Au Québec, cinq d’entre eux ont pu suivre le quotidien d’un dirigeant d’une grande entreprise canadienne.

« À la demi-finale, nous étions quinze étudiants du Québec, avec une parité hommes-femmes, précise-t-elle. Dans les cinq finalistes du Québec retenus, la majorité des étudiants sont de Concordia ou de McGill, j’étais la seule francophone et la seule femme. »

Les raisons de sa candidature

Les raisons pour lesquelles l’étudiante a participé au programme sont multiples. L’occasion de partager le quotidien d’un dirigeant d’une grande entreprise l’a séduite. « J’ai postulé par curiosité, mais aussi pour avoir la chance de discuter avec un CEO, d’apprendre de son parcours, indique-t-elle. Je voulais savoir ce qui lui a permis d’être à son poste, et comment on dirige une entreprise. »

La rigueur du processus de sélection, laquelle s’est étalée sur trois mois, l’a également motivée à postuler. « C’est un processus rigoureux, on doit apprendre à bien parler de soi, à montrer nos qualités de leader, notre prestance et la façon dont on interagit avec les autres », développe Thao-Anne. Elle est passée par plusieurs entretiens, des tests psychométriques et des rencontres avec des recruteurs, ce qui lui a également permis de s’entrainer pour ses entretiens professionnels.

« L’important, ça a été d’être moi-même », conclut-elle.

La journée

C’est en février que Thao-Anne à pu rencontrer M. Plourde, dont l’entreprise se spécialise en produits d’emballage et en papiers tissus faits à partir de fibres recyclées. L’étudiante a volontairement choisi le jour où était organisée une journée thématique annuelle sur le leadership, réunissant plus d’une centaine de dirigeants de l’entreprise.

« Ensuite, nous avons visité deux usines, développe-t-elle. Ce que j’ai le plus aimé, c’est de voir à quel point un CEO connait aussi bien ses employés. C’était très familial comme ambiance. »

Cette journée a été l’occasion pour Thao-Anne de revoir quelques préconceptions au sujet de la gestion d’une grande entreprise. « Ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir à quel point Mario Plourde est proche des employés, je ne m’attendais pas à ça d’un PDG, souligne-t-elle. Je pensais que c’était important d’avoir cette barrière hiérarchique entre la direction et les employés. »

L’étudiante a pu aborder avec le dirigeant deux sujets qui l’intéressent particulièrement : le développement durable et la place des femmes dans le milieu manufacturier. « J’ai eu la chance d’en parler avec lui, poursuit-elle. Il m’a dit qu’ils ont eu une formation avec tous les chefs d’usine sur les biais cognitifs. C’est en voie de développement, ils font des efforts, mais ils peuvent encore s’améliorer. »

L’influence pour le futur

La place de la femme dans des milieux à majorité masculine est un sujet important pour l’étudiante, qui intégrera bientôt le cabinet d’audit et de conseil Deloitte, en tant que consultante en technologies de l’information. Elle espère plus tard pouvoir être chef d’entreprise et inspirer d’autres jeunes femmes. « C’est important d’aller vers des postes où nous sommes peu représentées, comme en supply chain, ou en opération logistique », indique-t-elle. 

Elle retient de cette journée que le respect est essentiel pour qu’une entreprise avance et qu’au centre du business se trouve l’humain.