L’Université Bishop’s critiquée pour sa culture du silence

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Par Paul Fontaine
mardi 30 novembre 2021
L’Université Bishop’s critiquée pour sa culture du silence
McGreer Hall de l'Université Bishop's. Photo : Jason Paris sur Wikimedia Commons.
McGreer Hall de l'Université Bishop's. Photo : Jason Paris sur Wikimedia Commons.

L’Université Bishop’s, à Sherbrooke, est vilipendée pour sa gestion des dénonciations d’agressions sexuelles. Une ancienne employée chargée d’instaurer des pratiques pour contrer les violences sexuelles critique l’établissement d’entretenir une « culture du silence ».

L’ancienne employée, qui désire conserver l’anonymat, a rapporté au quotidien La Tribune avoir recueilli de nombreux témoignages d’étudiantes et d’étudiants en détresse face à l’attitude de certains membres de l’administration. Des propos tels que « Que portais-tu lorsque l’événement s’est produit ? » et « Il y a toujours deux versions à une histoire » auraient notamment été tenus à la suite de dénonciations de la part de victimes d’agressions sexuelles.

L’ex-employée rapporte que « l’administration donnait difficilement suite à [ses] demandes sauf quand cela avait un impact sur son image ». Elle dénonce également le fait qu’à la fin de son contrat, elle aurait été tenue de remettre tous ses dossiers (plus d’une douzaine) à l’établissement, qui aurait songé à les détruire.

Ces critiques font écho à la vague d’indignations qui secoue le campus depuis le début du mois. Le 4 novembre dernier, des témoignages ont été affichés le long d’un pont à proximité de l’Université Bishop’s afin de dénoncer l’inaction de celle-ci. Une vigile en soutien aux victimes de violences sexuelles avait rassemblé quelques centaines d’étudiantes et d’étudiants cette soirée-là.

L’Université se défend

Dans une lettre ouverte parue dans les pages de La Tribune le lundi 29 novembre, le principal et vice-chancelier de l’Université Bishop’s, Michael Goldbloom, assure que l’établissement « œuvre à éradiquer toute forme d’agression sexuelle sur le campus et au sein de la communauté ».

Il rappelle qu’une enquêtrice a été nommée pour « recueillir toute information à propos des dénonciations sur le pont ainsi que d’évaluer la manière dont elles auraient été traitées ». Il dit également être en communication avec ses homologues de l’Université de Sherbrooke afin de déterminer s’ils et elles ont de meilleures pratiques à adopter.

 

Note de la rédaction : Une précédente version rapportait faussement que l’ancienne employée avait démissionné le 27 novembre pour soutenir le mouvement étudiant. En fait, elle avait déjà quitté son poste lorsque le message a été affiché sur le pont.