Lyrisme musical (sans tomber dans la quétainerie)

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Par Mélissa Pelletier
mercredi 23 mars 2011
Lyrisme musical (sans tomber dans la quétainerie)

En musique, le Québec se raffine. Paroles plus poétiques, recherche musicale plus poussée, une nouvelle vague de groupes voit le jour. Parmi ceux-ci, Monogrenade, Le Havre ou encore Hôtel Morphée. Survol de nouveautés pop, rock et indies enivrantes.

Tantale— Monogrenade


Avec Tantale, son nouvel album paru le 1er mars, Monogrenade affiche une réputation déjà enviable dans le monde musical. En 2008, Jean-Michel Pigeon (guitare, piano, programmation, voix) quitte le groupe Winter Gloves pour donner vie à de nombreuses compositions qu’il garde en tête depuis son adolescence. Marianne Houle (violoncelle), François Lessard (basse, contrebasse) et Mathieu Collette (batterie, programmation) se joignent à lui pour sortir le maxi numérique (EP *) La saveur des fruits en juin 2008. La machine est lancée : Monogrenade se fait remarquer par la critique, positive. La sortie de Tantale confirme ce beau départ. Le groupe reste dans la même lignée avec une musique pop vaporeuse mais pertinente. Beau tour de force pour Monogrenade qui aime prendre des risques, à raison.

Lulibérine — Le Havre

 

Après avoir sorti le maxi Lulibérine le 15 janvier dernier, Le Havre, formation débutante, se fait déjà remarquer pour ses chansons atmosphériques et innovatrices. Un morceau tel que Translucide laisse entrevoir un potentiel énorme sur la scène indie-pop-rock. Originellement, Le Havre était formé de Charles Richard-Hamelin (clavier, piano, percussions, guitare), Oli Bernatchez (batterie), Maxime Cormier (basse) et Charles-David Dubé (composition, guitare, paroles et voix), l’instigateur du projet. Charles Richard-Hamelin a cependant quitté le groupe il y a peu, forçant la formation à se restructurer. N’ayant toujours pas signé avec une maison de disque, Le Havre continue la promotion de son dernier maxi. Reste à voir si les futures compositions des musiciens seront toujours à la hauteur.

Novembre est mort — Hôtel Morphée

 

Hôtel Morphée, c’est un univers en soi. Formé de Laurence Nerbonne (violon, voix), Blaise Borboën-Léonard (violon), Pierre- Alexandre Maranda (basse, contrebasse, voix), André Pelletier (guitare, voix) et Stéphane Lemieux (batterie), le groupe se fait remarquer par sa recherche d’originalité. Novembre est mort, sorti le 30 novembre 2010, place la formation au rang des groupes à surveiller. Essayant de créer des sons nouveaux en repoussant les limites de la voix et de leurs instruments, Hôtel Morphée innove inévitablement. Mélange de pop, de rock, et de classique, en passant (assez subtilement) par lindie, la musique d’Hôtel Morphé évoque avec justesse des personnages et des mondes imaginaires.

 

Dans la lignée d’un travail entamé par des artistes tels que Karkwa, Marie-Pierre Arthur, Patrick Watson ou Alexandre Desilets, les créations de ces groupes sont de véritables poèmes musicaux.

 

* Diminutif utilisé pour extended play. Un EP est un enregistrement musical plus court qu’un album complet.