Quatrième puissance économique mondiale, l’Allemagne offre un système d’éducation supérieure qui jouit d’une excellente réputation. Les 355 universités du pays accueillent aujourd’hui 250 000 étudiants étrangers*. Deux étudiantes de l’UdeM sont actuellement en échange dans des universités allemandes.
L’étudiante au baccalauréat en études allemandes Viktoria Anisov a quitté le Québec début septembre en direction de l’Allemagne afin d’y améliorer sa maîtrise de la langue de Goethe. Elle étudie à l’Université de Heidelberg, dans le sud-ouest du pays. « C’est la place parfaite pour étudier! s’exclame- t-elle. De plus, vivre en Allemagne est beaucoup moins cher. Le loyer et la nourriture sont plus abordables. »
La formation universitaire y est similaire à celle des étudiants québécois. « Les Universität proposent des programmes de baccalauréat, de maîtrise et de doctorat avec des critères et des durées très semblables aux nôtres », affirme la professeure au Département de sociologie de l’UdeM et membre du Centre canadien d’études allemandes et européennes Barbara Thériault. Les sessions universitaires se déroulent toutefois selon un horaire différent : un premier semestre est offert d’octobre à mi-février, le second d’avril à juillet.
Une bureaucratie plus lourde
Si le système universitaire diffère peu dans le contenu des cours, l’administration s’avère plus compliquée, selon Viktoria. L’étudiante s’étonne par exemple que l’inscription à un cours ne puisse se faire en ligne. « Je suis déjà allée dans un cours où il y avait trop de monde, raconte-t-elle. Ils ont pigé les noms afin de choisir les étudiants qui pourraient y assister. »
L’étudiante a aussi éprouvé des difficultés pour ouvrir son compte en banque ainsi que pour effectuer sa demande de visa. « Rien n’est facile en Allemagne! », plaisante-t-elle. Ces défis n’ont toutefois pas découragé la jeune femme. « Il faut juste arriver plus tôt que la rentrée scolaire au pays pour régler tous les problèmes avec la banque, l’ambassade et l’université », précise-t-elle.
Mme Thériault rappelle que pour exercer leur métier, les étrangers doivent avoir suivi une formation qui réponde aux critères des Allemands. « C’est vrai que tout est hyper-bureaucratisé, souligne-t-elle. Dès l’âge de 10 ans, l’enfant est orienté vers un des trois cheminements possibles » pointe-t-elle également. Les plus doués iront aux Gymnasium, qui mènent aux études universitaires, les moins doués aux Hauptschule, des écoles de métier. Enfin, il existe les Fachhochschule, des écoles supérieures plus techniques et spécialisées que l’enseignante situe entre le cégep et l’université.
C’est ce qui explique, selon elle, que l’Allemagne ne performe pas très bien aux tests PISA**, qui mesurent les performances des systèmes éducatifs des différents pays. « En ne prenant que la classe qui va à l’université, on aurait des résultats supérieurs aux autres pays, assure-t-elle. Mais ceux qui sont dans la dernière catégorie sont vraiment laissés pour compte. »
Selon l’étudiante, le rapport avec les professeurs n’est pas très différent de celui du Québec non plus. « Les professeurs sont toujours disponibles pour répondre à nos questions », indique-t-elle. En revanche, le système de notation n’est pas identique, les Allemands n’utilisent pas les pourcentages, mais des numéros de 1 à 6. « 1 équivaut à 100 %, 2 entre 90 et 85 %, 3 à 80 %, et ainsi de suite », décrit-elle. Une douzaine d’universités allemandes ont des ententes d’échanges avec l’UdeM pour l’année 2015-2016.
*Office allemand d’échanges universitaires ** Programme international pour le suivi des acquis des élèves
Taux de diplomation : 32,27 % de diplômés de premier cycle en enseignement supérieur (2012).
Coût des études : gratuit en fonction des provinces (les Länder) ou environ 1 430 $ pour une année.
Universités les plus prestigieuses : Université de Heidelberg, Université technique de Munich, Université de Munich et l’Université de Bonn. Nombre d’étudiants à avoir fait un échange au cours des trois dernières en Allemagne : 43 Sources : Maison internationale des étudiants, classement de Shanghaï, Unesco