Administrations universitaires

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Par Enrique Colindres
mercredi 8 février 2017
Administrations universitaires
Crédit photo : Courtoisie Wikimedia Commons | Guilhermeduartegarcia.
Crédit photo : Courtoisie Wikimedia Commons | Guilhermeduartegarcia.
Les systèmes de gouvernance des différentes universités à charte de la métropole sont également sujets à débat. Tour d’horizon de ces modes administratifs.

Des étudiants luttent pour être entendus à Concordia

L’Université Concordia est gouvernée par deux organes décisionnels, soit le Sénat et le Conseil des gouverneurs. Le Sénat, qui comporte 53 membres votants et 10 membres observateurs, représente l’organe supérieur quant aux questions liées aux études. De son côté, le Conseil des gouverneurs compte 25 membres votants : 10 gouverneurs universitaires et 15 membres provenant de l’extérieur. C’est aussi l’instance suprême concernant toutes les affaires universitaires et les politiques financières de l’établissement.

La composition du Conseil a été modifiée en 2012, réduisant le nombre de ses membres de 40 à 25 et celui des étudiants représentants du 1er cycle de quatre à deux, dont un n’ayant qu’un statut d’observateur. « En théorie, les membres externes du Conseil d’administration devraient représenter la diversité de la communauté montréalaise et québécoise, peut-on lire sur le site internet du Concordia Student Union (CSU). En réalité, on retrouve plutôt une prévalence de PDG et directeurs d’entreprises majeures, de firmes d’énergie et d’entreprises minières. »

CSU, qui nomme les deux représentants étudiants au premier cycle du Conseil, dénonce le manque de discussion et l’absence de transparence lors des réunions. « Nous avons appris récemment que l’administration allait faire adopter des hausses des droits de scolarité pour les étudiants internationaux dans des programmes dérèglementés », témoigne la coordonnatrice générale du CSU, Lucinda Marshall-Kiparissis. Elle indique que les modalités de ces hausses n’ont toujours pas été dévoilées.

Modèle remis en question à McGill

Les deux principaux organes décisionnels de l’Université McGill sont le Sénat et le Conseil des gouverneurs. Le premier comporte 111 membres votants et est responsable des questions liées aux études, alors que le second compte 25 membres votants et deux observateurs, en plus d’être l’instance suprême concernant toutes les affaires universitaires, incluant les politiques financières de l’établissement.

Parmi les rangs du Conseil des gouverneurs se retrouvent deux représentants étudiants : un nommé par l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM), qui représente les étudiants de premier cycle, et un délégué de l’Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM). Douze des autres membres sont extérieurs à l’Université. Ce manque de représentativité étudiante pose problème à l’AÉUM, qui a publié un rapport en novembre 2016 proposant plusieurs pistes de réformes, dont celle d’accorder plus de place aux étudiants de l’Université.

« Il y a quelques semaines, j’ai déposé une résolution au Conseil demandant un rapport sur la gouvernance d’ici la fin de la session 2016-2017, précise le président de l’AÉUM, Ben Ger. Elle a été reçue avec un peu d’hostilité. » Cette résolution est la première à être déposée par un étudiant depuis près de 10 ans, selon Ben.

À la recherche d’un forum de discussion à l’UQAM

La gouvernance à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) est principalement l’affaire de deux instances : la Commission des études et le Conseil d’administration. La première est responsable des recommandations relatives à l’enseignement et à la recherche, et est composée de 26 membres votants, dont 10 membres étudiants représentant chacune des sept facultés de l’Université, en plus de 10 membres observateurs. Le second constitue l’instance suprême à l’Université et approuve les décisions de la plupart des comités et commissions à l’UQAM. Dix-neuf membres votants, dont deux étudiants et six membres observateurs, y siègent.

« On trouve assez bizarre que, parfois, il y a des enjeux politiques qui se retrouvent traités à la Commission des études alors que son mandat devrait être strictement académique », juge le président de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AéÉSG), Francis Bouchard. Il dénonce le fait que l’UQAM ne possède pas une instance représentative pour ce genre de discussion, comme une assemblée universitaire ou les sénats présents dans les universités québécoises à charte.