Tensions entre l’AEP et l’administration de Polytechnique

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Par Marianne Castelan
lundi 17 septembre 2018
Tensions entre l’AEP et l’administration de Polytechnique
Jusqu'au mois de septembre 2018, Polytechnique était la seule université au Québec où les élèves avaient le droit de consommer de l'alcool en dehors des permis de réunion. (Crédit photo : pxhere.com, Domaine Public)
Jusqu'au mois de septembre 2018, Polytechnique était la seule université au Québec où les élèves avaient le droit de consommer de l'alcool en dehors des permis de réunion. (Crédit photo : pxhere.com, Domaine Public)
Le 4 septembre dernier, l’Association étudiante de Polytechnique (AEP) a publié un message véhément sur son compte Facebook, à propos d’une mésentente avec l’administration de l’École. Celui-ci concerne le règlement sur la consommation d’alcool.

«Tout est parti d’un courriel envoyé par la direction de l’administration à toute la communauté de Polytechnique, explique le secrétaire général de l’AEP, Léandre Tarpin-Pitre. Ce courriel mentionnait que l’AEP avait donné son accord sur l’application du Règlement sur la consommation de boissons alcooliques au sein de l’école.» Cet accord a été vivement démenti sur les réseaux sociaux par les représentants de l’association étudiante.

«Avant l’application du règlement sur l’alcool, nos différents comités avaient le droit d’entreposer et de consommer de l’alcool dans leurs locaux en dehors des permis de réunion, qui sont délivrés pour des événements particuliers», développe le vice-président des communications de l’association, Jonathan Landry-Leclerc. L’application dudit règlement signifie la fin de ces droits. Il explique que celui-ci, instauré à la rentrée 2017, n’a, jusqu’alors, pas été appliqué par l’administration.

«On ne s’oppose pas au règlement, on comprend que c’est une situation particulière, reconnaît le secrétaire général. On est la seule université au Québec où il est permis de boire en dehors des événements.» Il comprend de ce fait qu’au fil du temps, ce privilège puisse disparaître, mais indique que l’association souhaiterait que l’application du règlement soit bien encadrée et que cela ne nuise pas à la vie étudiante.

De son côté, l’administration confirme sa ferme intention de faire appliquer le règlement. «Le règlement est appuyé sur la loi, explique le directeur de l’administration et des ressources, Steven Chamberland. On ne peut pas accepter quelque chose qui est illégal.» Il ajoute que contrairement aux dires de l’AEP, il n’a jamais été question de négocier la mise en application du règlement avec les étudiants.

Pour M. Chamberland, il s’agit avant tout d’une question de sécurité. «C’est complexe à gérer pour les services de sécurité quand il y a des dizaines de petits locaux où les étudiants consomment de l’alcool», illustre-t-il.

Passer à l’acte

Les comités de Polytechnique se sont rassemblés en Régie de la vie étudiante, le 10 septembre dernier. «L’administration, de son côté, ne semble toujours pas bouger et c’est pour ça qu’avec l’appui des étudiants, nous allons mettre en place des moyens de pression», annonce Léandre. Il évoque notamment la possibilité de boycotter les prochaines portes ouvertes de l’école, ou encore de déplacer des événements traditionnellement organisés dans les locaux de Polytechnique à l’extérieur.

Pour Jonathan, le but ultime est de débloquer la situation. «C’est dans notre intérêt de collaborer avec l’administration de Polytechnique, déclare-t-il. On ne veut pas mettre les moyens de pression en œuvre, parce que c’est sûr que ça nuit toujours, d’une manière ou d’une autre, aux étudiants.» Il conclut en espérant une réouverture possible du dialogue avec l’École.

M. Chamberland affirme que le dialogue est ouvert entre l’administration et les étudiants de Polytechnique. «Il n’y a pas de rupture entre l’administration et les étudiants, assure-t-il. Mon bureau est toujours ouvert». Il maintient toutefois que les moyens de pression n’auront aucun effet sur la décision de l’administration de faire appliquer le règlement.