Cultiver sa ville

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Par Nassima Bennaceur
lundi 28 mars 2016
Cultiver sa ville
« Nous avons exploré le quartier de Griffintown en équipe le soir à vélo, afin de nous aider à adapter notre design. » - Claudia Atomei, étudiante à la maîtrise en urbanisme à l'UdeM. Courtoisie Éric Duchemin
« Nous avons exploré le quartier de Griffintown en équipe le soir à vélo, afin de nous aider à adapter notre design. » - Claudia Atomei, étudiante à la maîtrise en urbanisme à l'UdeM. Courtoisie Éric Duchemin
Quartier Libre fait découvrir des programmes d’été ouverts aux étudiants de tous horizons. Ce numéro-ci : l’école d’été sur l’agriculture urbaine. Celle-ci se déroulera du 15 au 19 août au complexe des sciences Pierre-Dansereau à l’UQAM. Pour sa huitième édition, l’école propose d’imaginer la transformation de Montréal à travers l’agriculture urbaine.
« On ne forme pas des agronomes, on donne certains outils pour que les personnes soient plus conscientes des défis. »
Éric Duchemin - Fondateur de l’école d’été et professeur à l’Institut des sciences de l’environnement à l’UQAM

«Nous proposons des ateliers de transformation alimentaire pour donner la possibilité à des personnes de tout public d’acquérir certains outils pour faire pousser des plantes chez soi ou pour permettre à des professionnels d’être plus efficaces dans leur approche de projets », explique le fondateur de l’école d’été et professeur à l’Institut des sciences de l’environnement à l’UQAM, Éric Duchemin.

Bien que les étudiants inscrits ne puissent pas se faire créditer leurs cours, la formation est ouverte à tous, professionnels ou novices. « On ne vient pas simplement se former, mais aussi faire connaissance avec le réseau d’agriculture urbaine en partageant ses expériences, faire des rencontres qui peuvent donner des idées sur des projets futurs, ou pourquoi pas démarrer un projet avec d’autres personnes », estime l’étudiant au baccalauréat en administration des affaires spécialisation développement durable à HEC Montréal Dany Bouchard, qui a participé à l’école l’an passé.

Organisée par le Laboratoire d’agriculture urbaine et le collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine, l’école a vu le jour à l’initiative de Montréalais soucieux de l’environnement et de l’autonomie alimentaire.

Près de 250 participants, issus des milieux universitaires et de la société civile, du Québec et de l’international, se présentent chaque année durant ces cinq jours de formation intensive. « J’ai choisi des ateliers sur l’apiculture en milieu urbain, rapporte l’étudiante au baccalauréat en architecture de paysage à l’UdeM Émilie Bielen, qui a participé à l’école l’an dernier. J’ai aussi suivi un atelier sur la fertilisation et l’utilisation optimale de l’espace : comment planifier la production, quels sont les cultivars [NDLR: sortes de plantes] les plus performants ou encore comment contrer les ravageurs en milieu urbain. » L’étudiante considère d’ailleurs que, dans son domaine d’étude, les projets devront de plus en plus répondre à la question de l’agriculture urbaine.

Il s’agit aussi de participer à l’élaboration d’un système alimentaire urbain viable, notamment avec des ateliers de transformation des aliments. « On ne forme pas des agronomes, on donne certains outils pour que les personnes soient plus conscientes des défis, par exemple en donnant de la formation théorique ainsi que des ateliers pratiques et des panels de discussion. Les élèves peuvent ainsi réseauter et partager leurs connaissances », précise-t-il.

En plus des ateliers, les étudiants rencontrent des spécialistes de l’environnement et des thématiques abordées durant la session. « J’ai suivi la formation aménagement qui m’a permis de travailler en équipe pour créer un plan d’aménagement visant à intégrer l’agriculture urbaine au quartier Griffintown, raconte l’étudiante à la maîtrise en urbanisme à l’UdeM Claudia Atomei, qui a participé à l’école en 2013. Cette expérience m’a permis d’avoir un aperçu du type de travail que ferait un designer urbain. » Une expérience qui a convaincu la jeune femme de poursuivre ses études en urbanisme après son baccalauréat en sciences de l’environnement.