Revendiquer la parité par la vidéo

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Par Marc Boulanger
mardi 10 mars 2020
Revendiquer la parité par la vidéo
Capture d'écran tirée de la capsule vidéo « Parce que tout n'est pas réglé », diffusée sur Youtube.
Capture d'écran tirée de la capsule vidéo « Parce que tout n'est pas réglé », diffusée sur Youtube.
Lancée le 8 mars, la campagne « C’est pour elles aussi » d’Oxfam-Québec vise à sensibiliser le public aux enjeux des inégalités entre les hommes et les femmes. Pour ce faire, des jeunes femmes décident d’utiliser des capsules vidéo pour faire véhiculer leur message.

La série de capsules vidéo lancée sur le Web est le fruit d’une formation de trois jours sur le cyberactivisme, offerte par l’organisme Oxfam-Québec en janvier dernier. Quarante personnes âgées de 18 à 30 ans ont participé à la campagne.

Laurence C. Germain a été la première d’entre elles à proposer une capsule. « Ma démarche derrière la vidéo était assez simple, explique la formatrice consultante en résolution de conflits au volet jeunesse de l’institut Pacifique. Je voulais donner le micro à des femmes de divers horizons. »

Sa capsule, intitulée « L’égalité, ce n’est pas réglé », présente différentes femmes témoignant de leur vision du féminisme et des inégalités entre les genres. « Il y a énormément de choses qui font qu’il y a encore un écart notable entre les hommes et les femmes, souligne Mme Germain. On pense souvent que ce débat-là n’est plus à mettre à l’ordre du jour, parce que c’est réglé ou presque. Je vais souvent entendre : « La parité, il me semble que c’est réglé. On y est presque, il me semble qu’on n’a pas à se plaindre. » Alors que quand on regarde les rapports qui ont été faits et qu’on parle de la réalité canadienne, ce n’est pas le cas. »

La courte vidéo présente aussi des statistiques sur la réalité canadienne tiré du Rapport parallèle sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin.

Pour Mme Germain, la vidéo est un excellent outil de communication pour sensibiliser la population. « Une image vaut mille mots, rapporte la jeune femme, c’est cliché, mais c’est tellement vrai. C’est porteur d’émotions. Après ça, il faut oser, parce que la vidéo circule et tu n’as pas nécessairement le contrôle sur sa circulation ou sur la façon dont elle est présentée. Ça peut faire effet boule de neige. » Elle ajoute être persuadée qu’on peut contribuer individuellement à des mobilisations pour des causes.

La facilité de produire des vidéos est également un avantage, selon elle. « On peut créer du contenu à partir de la maison, avec les moyens du bord », souligne-t-elle. Mme Germain a réalisé sa capsule depuis son appartement, qu’elle a transformé en studio pour les besoins du tournage. Des amis travaillant dans le domaine l’ont assistée dans le développement du projet.

Les capsules vidéo mises en ligne le 8 mars abordent divers enjeux touchant les inégalités et la place des femmes dans la société.