Première participation de l’UdeM au défilé de la Fierté Montréal

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Par Edouard Ampuy
lundi 26 août 2019
Première participation de l’UdeM au défilé de la Fierté Montréal
La délégation était placée en 9e position du cortège (Courtoisie Bureau des communications et des relations publiques de l’UdeM).
La délégation était placée en 9e position du cortège (Courtoisie Bureau des communications et des relations publiques de l’UdeM).
Le 18 août dernier, la délégation de l’UdeM a accueilli une diversité de participants pour défiler sous ses couleurs. Les différentes composantes de la communauté udemienne ont marché côte à côte, bien que la présence de l’Université ait été contestée par les membres de certaines associations.
Il y avait des gens de la direction, mais également des étudiants, deux représentants de la FAÉCUM, des professeurs, un vice-doyen de médecine, des employés des bibliothèques, le portrait était assez complet.
Sophie Langlois, directrice générale du Bureau des communications et des relations publiques de l’UdeM

Selon la directrice générale du Bureau des communications et des relations publiques de l’UdeM, Sophie Langlois, près d’une centaine de personnes ont défilé sous la couleur bleue des chandails de l’Université. La délégation a affiché une représentation de la communauté universitaire. « Il y avait des gens de la direction, mais également des étudiants, deux représentants de la FAÉCUM, des professeurs, un vice-doyen de médecine, des employés des bibliothèques, précise Mme Langlois. Le portrait était assez complet. »

Pour le président du Regroupement des étudiants en design de l’UdeM (RED), Stéphane Salloum, l’événement a permis de transmettre des idées d’égalité et d’inclusion qui lui sont chères. « Nous avions des personnes issues de la communauté LGBTQ+ au RED, détaille-t-il. Le défilé était l’opportunité de mettre en action mes valeurs et les valeurs de notre asso. »

D’anciens élèves ont également fait partie du cortège, comme Nicolas Bourgois, titulaire d’une maîtrise en science politique obtenue en 2016 et membre de la communauté LGBTQ+. « J’y voyais surtout une occasion de participer avec une institution avec laquelle j’ai des affinités, plus qu’avec Provigo ou TELUS », ironise-t-il.

La délégation était placée en 9e position du cortège (Courtoisie Bureau des communications et des relations publiques de l’UdeM).

Aux côtés des anciens et actuels membres de l’Université pour participer à la marche, la conseillère spéciale du recteur en matière d’équité, de diversité et d’inclusion de l’UdeM, Marie Mc Andrew, a vu dans cette journée l’occasion de véhiculer un message de soutien. « Évidemment, ça ne règle pas tous les problèmes d’intégration ou d’inclusion que peuvent vivre certaines populations étudiantes ou employées, concède-t-elle. Mais ça permet au moins de dire “oui, on est là, et c’est important pour nous”. »

Une participation controversée

Début août, le Groupe d’action trans de l’UdeM (GATUM) a fait parvenir au président de Fierté Montréal, Éric Pineault, une lettre dans laquelle il demande d’exclure l’Université du défilé. Par ce document, il dénonce le manque de considération de l’UdeM envers ses communautés trans et non binaires. Le GATUM souligne la lenteur de l’Université dans l’implantation d’un système informatique qui permettrait à ces mêmes communautés de choisir leur prénom sur les documents non officiels. « Naviguer en société tout comme en milieu académique, avec un prénom ne correspondant pas à leur propre identité de genre, compromet au quotidien la sécurité des personnes trans et non binaires […]. En milieu universitaire, cela peut prendre plusieurs formes, telles que la discrimination, l’outing forcé ou le refus de service », peut-on lire dans la lettre.

Interrogée à ce sujet, Mme Mc Andrew a reconnu que l’UdeM a pris du retard dans ce dossier, mais soutient que le travail avait commencé avant que la participation de l’UdeM au défilé ne soit menacée par la publication de la lettre du GATUM. Elle défend l’idée qu’un tel système se doit d’être implanté en début de session. « On ne peut pas envoyer une liste le 1er septembre au professeur, puis lui envoyer une seconde liste en novembre avec des prénoms changés, déclare-t-elle. Pour des raisons informatiques, nous n’étions pas capables de le faire pour le 1er septembre. » Mme Mc Andrew admet que l’Université aurait dû se mettre en relation avec le GATUM plus tôt, et confirme que la personne en charge du dossier est désormais en contact avec le groupe.

L’ancien étudiant Nicolas Bourgois indique que cet événement a failli remettre en cause sa participation. L’annonce officielle de l’implantation de la mesure, prévue pour le début de l’année 2020, l’a finalement décidé à défiler auprès de l’UdeM. Il reste positif et souhaite voir son ancienne université prendre à nouveau part à l’événement dans le futur. « Tant mieux si ça a permis de faire bouger les lignes sur le campus, s’enchante-t-il. J’aimerais que ça se reproduise l’année d’après. »

Des recommandations pour le prochain défilé

Mme Langlois explique que la décision n’a pas été encore prise quant à la possible participation de l’UdeM à la Fierté Montréal 2020. « On a beaucoup aimé notre expérience et ça serait naturel que l’on reprenne l’an prochain, note la directrice. Nous avons même quelques idées pour rehausser le caractère de notre participation. »

C’est d’ailleurs la recommandation de Stéphane du RED, qui souhaite que l’UdeM soit encore plus visible lors du prochain défilé. « Ce que l’UdeM pourrait faire, c’est mettre plus l’emphase sur les déguisements, que les gens amènent des ballons, des affaires. » Nicolas partage cet avis et recommande quant à lui la création de slogans communs.