Vers un forum pour pallier le problème de financement?

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Par Charles-Antoine Gosselin
jeudi 29 janvier 2015
Vers un forum pour pallier le problème de financement?
(Crédit photo : Charles-Antoine Gosselin)
(Crédit photo : Charles-Antoine Gosselin)
Pour tenter de trouver des solutions aux problèmes de financement des universités, le recteur de l'UdeM, Guy Breton, lance une invitation à tous les employeurs québécois afin de tenir un forum dès l'automne prochain. L'invitation a été lancée lors du dîner-conférence mensuel de l'association professionnelle Master of Business Admnistration (MBA), ce jeudi à l'hôtel Omni Mont-Royal de Montréal.
« L'Université doit rester une institution libre et autonome. Elle doit conserver à tout prix sa capacité de remettre en question le savoir acquis, et de produire du savoir dans le simple but de faire progresser la science. C'est primordial. Et c'est non négociable. Mais l'époque de la tour d'ivoire est depuis longtemps révolue. Nous sommes entrés dans l'ère du partage et de la collaboration. »
Guy Breton

«J’aimerais organiser un grand forum où seraient invités des employeurs de tous les domaines, a soutenu le recteur. Nous pourrions y discuter de nos attentes mutuelles, y exposer nos défis et nous pourrions tenter de brosser une vision commune de l’avenir. » 

M. Breton croit que employeurs du privé comme du public bénéficieraient ainsi d’une relation plus étroite avec les institutions d’enseignement supérieur.

« L’Université doit rester une institution libre et autonome, a lancé le recteur. Elle doit conserver à tout prix sa capacité de remettre en question le savoir acquis, et de produire du savoir dans le simple but de faire progresser la science. C’est primordial. Et c’est non négociable. Mais l’époque de la tour d’ivoire est depuis longtemps révolue. Nous sommes entrés dans l’ère du partage et de la collaboration. »   

Le médecin de formation perçoit la société comme un tout dont les parties sont interdépendantes. « Les universitaires et les employeurs sont peut-être deux espèces différentes, mais elles ont besoin l’un de l’autre», a souligné le recteur. Guy Breton veut, avec ce forum, trouver le moyen de répondre aux attentes grandissantes de la société envers les universités qui subissent l’effet des coupes budgétaires répétitives. « C’est la responsabilité de tous, a-t-il affirmé. Pas seulement de l’État québécois. »

L’UdeM de demain 

Guy Breton a proposé devant une salle comble sa vision de l’université de demain. « D’ici quelques années, je vois l’UdeM comme étant un établissement à la fois pleinement autonome et pleinement imbriqué dans son milieu, a expliqué ce dernier. À Montréal, l’une des occasions qui s’offre à nous est de faire fleurir une économie axée sur la créativité et la haute technologie.»

Malgré le fait que 250 charges de cours seront supprimées du budget de la Faculté des Arts et Sciences dans les deux prochaines années, Guy Breton a livré un plaidoyer relatif au potentiel des humanités. «L’année dernière, j’ai rendu visite à Moment Factory [ NDLR: studio de nouveaux médias et de divertissement montrélais] en compagnie des directeurs de départements – pas de sciences, pas de génie – mais de lettres et de sciences humaines, a rapporté ce dernier. Parce que lorsque Moment Factory veut illuminer la devanture de la Sagrada Familia, à Barcelone, elle a besoin de l’art et de spécialistes de la culture catalane […], de scénaristes, de gens cultivés qui maîtrisent les ressorts du roman ou du cinéma.»

Guy Breton s’était porté en faveur d’une modulation des frais de scolarité lors du Sommet sur l’enseignement supérieur en 2013.