Survivre aux travaux d’équipe

icone Societe
Par Jean Tremblay
vendredi 13 mars 2015
Survivre aux travaux d'équipe
Les rencontres en personne sont a? privilégier a la fois pour prévenir et régler un conflit dans les travaux en équipe.
Les rencontres en personne sont a? privilégier a la fois pour prévenir et régler un conflit dans les travaux en équipe.
Les travaux en équipe de la mi-session peuvent être à la fois une source de plaisir et une occasion de tisser des liens, mais ils se transforment parfois en un véritable fardeau. Pour maximiser ses chances de vivre une expérience positive, la planification et la communication pourraient être des gages de succès.
« On peut être attentif aux questions posées par les étudiants dans le cours et à la façon dont ils organisent leurs notes pour trouver des gens qui sont compatibles avec nos intérêts et notre façon de travailler. »
Josée Sabourin Psychologue en aide à l’apprentissage au Centre étudiant de soutien à la réussite (CÉSAR)

«En général, il y a un membre de l’équipe qui ne fait rien dans le groupe », juge l’étudiant au baccalauréat en droit Yoann Munari. Cette situation, que plusieurs étudiants ont déjà vécue, peut apporter une bonne dose de stress aux membres d’une équipe, en plus de leur imposer une charge de travail supplémentaire. « On fait notre travail, on n’a pas le choix, ajoute l’étudiant. Si on veut une bonne note, on doit s’ajuster. »

La psychologue en aide à l’apprentissage au Centre étudiant de soutien à la réussite (CÉSAR) Josée Sabourin estime qu’avoir des affinités avec les membres de son équipe peut aider à ne pas en arriver là. « La première chose à faire, c’est d’être proactif et de tenter de trouver les bons coéquipiers, croit-elle. On peut être attentif aux questions posées par les étudiants dans le cours et à la façon dont ils organisent leurs notes pour trouver des gens qui sont compatibles avec nos intérêts et notre façon de travailler. » Bavarder durant les pauses et d’apprendre à connaître les membres de son groupe permettra souvent d’éviter de se joindre à une équipe par dépit.

« Généralement, j’essaie de ne pas me mettre en équipe avec mes amis, explique l’étudiante au baccalauréat en études classique Stéphanie Leclerc. Je préfère choisir des gens avec qui le travail sera plus productif. » Néanmoins, elle admet que, dans certains cas, les étudiants ne peuvent pas choisir eux-mêmes les membres de leur équipe de travail.

Planifier

Mme Sabourin admet qu’une telle situation peut être contraignante et qu’elle justifie la rédaction d’un bon plan de travail. « Il faut distribuer les tâches équitablement entre les membres de l’équipe, mais aussi déterminer ensemble quelle sera la marche à suivre si un des coéquipiers ne complète pas sa partie », suggère-t-elle.

Il est déjà arrivé à Stéphanie de se retrouver en équipe avec des gens peu fiables. « Le pire ce sont les coéquipiers qui ne remettent juste pas leur partie ou qui la rendent tellement à la dernière minute qu’on n’a même pas le temps de la relire et de l’harmoniser avec le reste du travail » , juge Stéphanie.

Selon la psychologue au CÉSAR, prévoir de terminer le travail une semaine à l’avance peut aussi permettre de réagir à ce type d’imprévus. « Prendre de l’avance, c’est encore plus utile dans les travaux d’équipe, assure-t-elle. Comme il y a plusieurs personnes impliquées, on ne sait jamais, par exemple, quand un fichier ne sera pas compatible avec les différents ordinateurs. » Cela permet également de conserver un peu de temps pour entrer en contact avec les coéquipiers retardataires ou pour compléter leur partie, dans le pire des cas.

Pour Mme Sabourin, la communication devrait toujours être privilégiée dans les périodes de crise au sein d’une équipe. L’exclusion d’une personne du groupe arriverait en tout dernier recours.« On ne connaît pas toujours les raisons pour lesquelles un coéquipier n’a pas complété sa partie du travail, souligne-t-elle. Il peut être justifié de donner une seconde chance. » À son avis, dans une telle situation, il vaut mieux réunir toute l’équipe en personne et favoriser la discussion.

Une question d’ambiance

Stéphanie considère néanmoins que les expériences positives ont été plus nombreuses dans son cas que les situations problématiques. « Quand il y a de l’harmonie dans l’équipe, ça donne le goût de mettre du temps ensemble sur le travail au lieu de simplement repartir de notre côté le plus rapidement possible » , estime Stéphanie Leclerc.

L’inclusion de tous les membres dans les discussions et la prise en compte de leurs idées pourraient contribuer à cette ambiance positive, selon Mme Sabourin. «Si une personne a l’impression qu’elle est importante, elle va avoir tendance à s’impliquer davantage dans sa partie du travail, indique-t-elle. Il faut aussi valoriser l’unicité de chacun et voir comment elle peut être mise à profit dans le travail. »

Selon elle, le défi du travail en équipe est de taille. Mais apprendre à bien le gérer dès les bancs d’université permet d’être mieux préparé pour le milieu du travail où l’on choisit rarement ses collègues.