Montréal se fait tirer le portrait

icone Culture
Par Anastassia Depauld
vendredi 17 octobre 2014
Montréal se fait tirer le portrait
Plusieurs photos d’écureuils ont remporté le concours dans les années passées, selon la conseillère au Bureau des étudiants internationaux Natacha Louis-Charles.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
Plusieurs photos d’écureuils ont remporté le concours dans les années passées, selon la conseillère au Bureau des étudiants internationaux Natacha Louis-Charles.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
Le Bureau des étudiants internationaux (BEI) de l’UdeM organise un concours de photographie pour la cinquième année consécutive. Les étudiants étrangers ont jusqu’au 27 octobre pour immortaliser l’endroit qui les a le plus marqués sur le campus ou à Montréal.
« En termes de paysages, ce qui me marque aussi, c’est ce qu’il y a en ce moment : l’été indien. Quand tu montes au belvédère, tu as une vue incroyable, à Polytechnique aussi. »
Charlie Laigneau, Étudiante en études cinématographiques

« Ça fait plusieurs années qu’on s’intéresse au regard des étudiants internationaux sur leur nouveau pays, leur nouvelle ville et leur université d’accueil », explique la conseillère au BEI Natacha Louis-Charles. Les participants doivent être des étudiants étrangers de l’UdeM et peuvent soumettre une photo par catégorie : gens du pays, carte postale et vie étudiante. Six prix sont à gagner, dont 175 $ pour le grand gagnant et une carte-cadeau de 25 $ chez Renaud-Bray pour le choix du public.

Le participant doit fournir les photos en format numérique, retouchées ou non. Le jury de cette année se concentrera davantage sur l’originalité du sujet choisi que sur la qualité technique de la photographie. « Dans les années passées, des photos d’écureuils ont gagné, et selon moi, il ne faut pas beaucoup de talent pour prendre en photo un écureuil à Montréal, croit Natacha Louis-Charles. On a aussi beaucoup de photos sur les couleurs de l’automne, et on pourrait faire une catégorie animalière, mais c’est correct, ça fait partie du concours. » Selon la conseillère, les étudiants étrangers prennent surtout en photo le Vieux-Port et les matchs des Carabins.

L’étudiante française au baccalauréat en études cinématographiques Charlie Laigneau compte participer au concours. « Je pense que si je ne propose jamais mes photos, je ne gagnerai jamais rien, dit-elle. C’est un peu le seul concours de photographie accessible pour moi en tant qu’étudiante étrangère. J’ai voulu participer à un concours de photo organisé par le magasin Lozeau, mais c’est pour des photographes professionnels. »

Le jury composé de membres de la communauté universitaire change chaque année.« On aura sûrement le président du groupe UdeMonde, un membre du personnel de communication, le photographe de Forum puis des gens qui ont de l’intérêt pour le concours », assure Natacha Louis-Charles. Le BEI fournit une grille sommaire d’évaluation aux juges qui comprend l’originalité du sujet, la qualité de la photo et la description liée.

Premiers clichés de Montréal

Pour l’étudiante française à la maîtrise en éducation Agathe Bouchet, le concours est une initiative très intéressante. « Cela me donne envie d’aller visiter davantage la ville, je ne sais pas quoi prendre en photo encore, car je n’ai pas vu grand-chose de Montréal », confie-t-elle.

Charlie est arrivée quant à elle sur le campus de l’UdeM en 2013 pour poursuivre son baccalauréat. Sa première année lui a plu, bien que le début ait été difficile. « Quand je suis arrivée, j’étais toute seule, j’avais seulement 17 ans, cela a été dur, raconte-t-elle. Mais ce qui m’a marqué à mon arrivée, c’est avant tout l’accueil des gens. »

L’étudiante aimerait donc particulièrement réaliser des portraits. « De manière générale, ça me plaît de prendre les gens au naturel, dit-elle. En terme de paysages, ce qui me marque aussi, c’est ce qu’il y a en ce moment : l’été indien. Quand tu montes au belvédère, tu as une vue incroyable, à Polytechnique aussi. »

Pas motivés !

L’année dernière, il n’y a eu que 76 participants. Sur environ 5 000 étudiants étrangers, cela représente moins de 2 % de participation.« Si l’on considère l’ampleur de notre bassin d’étudiants étrangers, on reçoit très peu de photos, constate Natacha Louis-Charles. Chaque année, il y en a quand même de plus en plus. »

Pourtant, au-delà des six prix, il existe une vraie reconnaissance. « Les photos sont reprises sur le site de l’Université, explique Natacha Louis-Charles. L’année passée, une étudiante s’est fait prendre en photo avec la personne qui émettait les cartes d’admission. La photo n’a pas été gagnante, mais elle a été reprise par le service des cartes, car c’était si­gni­ficatif pour eux . »

Selon Agathe Bouchet, il s’agit peut-être d’un manque de publicité. « Peut-être aussi que beaucoup d’étudiants prennent davantage des photos d’eux-mêmes », ironise l’étudiante.

Lors de la semaine interculturelle, qui se tiendra en février, une exposition du concours de photos du Bureau des étudiants internationaux sera organisée dans le hall de la Bibliothèque des lettres et sciences hu­maines.