L’université au Brésil : le luxe ou la renommée

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Par Lindsay-Anne Prévost
vendredi 19 septembre 2014
L’université au Brésil : le luxe ou la renommée
L'étudiante en anthropologie Marie-Charlotte P. de Koninck a préféré le dynamisme des universités privées brésiliennes où de multiples activités sont organisées pour les étudiants. Crédit photo : Isabelle Bergeron
L'étudiante en anthropologie Marie-Charlotte P. de Koninck a préféré le dynamisme des universités privées brésiliennes où de multiples activités sont organisées pour les étudiants. Crédit photo : Isabelle Bergeron
Quartier Libre fait voyager ses lecteurs aux quatre coins de la planète dans une série d’articles qui leur fait découvrir les universités d’ailleurs. Ce numéro-ci : le Brésil. Avec ses établissements publics et privés, le Brésil possède deux mondes universitaires dis-tincts. Les universités publiques se classent parmi les plus réputées au monde alors que les universités privées se démarquent par leur luxe. Le Brésil représente donc une destination fort attirante pour les étudiants étrangers.
« Les universités publiques sont les plus convoitées, car elles sont gratuites grâce au financement du gouvernement brésilien » Cecilia Borges Professeure agrégée du Département de psychopédagogie et d’andragogie de l’UdeM

« La première université où ma cohorte et moi avons étudié est privée, c’était super luxueux », affirme l’étudiante à la maîtrise en anthropologie de l’UdeM Marie-Charlotte P. De Koninck. L’étudiante, qui a fréquenté l’Université de São Paulo, l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ) ainsi que la Pontificia Universidade Catolica de Rio de Janeiro (PUC-Rio) à l’été 2013, a eu la chance de séjourner dans les deux types d’universités dans le cadre du projet Campus Brésil de l’UdeM. Il s’agit d’un programme d’échange organisé par la Faculté des arts et des sciences qui permet à des étudiants de suivre des cours de portugais et de découvrir la culture brésilienne.

Elle avoue avoir été marquée par la différence établie au sein des deux systèmes universitaires. « Au privé, nos cours avaient lieu dans une salle de conférence avec des bancs en cuir et on avait une vue magnifique sur Rio, soutient Marie-Charlotte. Au public, il n’y avait rien autour de l’université et nous avions des classes bien normales. »

Convoitise des universités publiques

À la fin de leur secondaire, tous les étudiants brésiliens doivent passer l’Examen national de l’enseignement secondaire (ENEM), qui comporte une partie de rédaction ainsi qu’une soixantaine de questions sur des sujets variés. « Aujourd’hui, tout l’accès aux universités se fait par l’ENEM , explique la professeure agrégée du Département de psychopédagogie et d’andragogie de l’UdeM, Cecilia Borges. Les étudiants effectuent leur choix d’université et, selon leurs résultats obtenus, ils sont admis dans le programme et à l’université de leur choix. »

 

Bien que les universités privées offrent également une éducation de qualité, ce sont plutôt les universités publiques qui attirent la convoitise des étudiants ayant obtenu les meilleurs résultats. « Les universités publiques sont les plus convoitées, car elles sont gratuites grâce au financement du gouvernement brésilien », souligne l’enseignante.Certaines universités publiques font en plus appel à un test d’admission de haute culture générale – le Vestibular –, qui permet à ces dernières de sélectionner la crème de la crème du monde étudiant et de se classer au cœur des 300 meilleures universités mondiales du célèbre Times Higher Education.

Pour les étudiants étrangers, Mme Borges souligne toutefois que le luxe ou la réputation ne devraient pas être les premiers critères de sélection. « Il faut chercher une université qui a un bon réseau de chercheurs, un bon créneau de recherche et des ressources suffisantes pour bien intégrer l’étudiant », indique la professeure.

Intégration facile

Malgré la barrière linguistique et les cours qui ne se donnent que très rarement en anglais ou en français, les enseignants font preuve de flexibilité auprès des étudiants étrangers. « J’ai suivi mes cours en anglais, mais j’ai beaucoup d’amis qui ont suivi leurs cours en portugais et il n’y avait aucun problème pour qu’ils rédigent leurs travaux en anglais ou même en français », affirme l’étudiante au baccalauréat en études internationales de l’UdeM Fréhel Vince, qui a fait un échange étudiant de six mois à la Pontificia Universidade Catolica (PUC) de Rio de Janeiro à l’hiver 2014.

Les classes sont formées de vingt à quarante étudiants, ce qui permet à l’ensemble du groupe de développer une relation amicale. « La ponctualité et les distinctions hiérarchiques entre les étudiants et les professeurs sont moins présentes qu’au Québec », remarque l’étudiant au baccalauréat en psychologie Michael Engelmann, qui a également participé au projet Campus Brésil de l’UdeM à l’été 2013.

Pour les trois étudiants qui y ont séjourné, la maîtrise du portugais demeure néanmoins un atout important pour ceux qui désirent vivre une intégration maximale au sein du système universitaire brésilien.

 

Les universités brésiliennes en bref

Durée de l’année scolaire : mars à décembre
Taux de diplomation : 11 %
Coût moyen des études (par session) : Secteur public : 0 $  | Privé : 3000 $
Répartition des étudiants universitaires : Secteur public : 25 % | Privé : 75 %
Universités les plus réputées : Universidade de São Paulo (publique), Universidade federal de Minas Gerais (publique) et Universidade federal de Rio de Janeiro (publique)

Sources : Classement de Shanghai, Huper Estudos de Mercado, Maison Internationale de l’UdeM