Les meilleurs des pires dictateurs

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Par Administrateur
mardi 22 mars 2011
Les meilleurs des pires dictateurs

Ils dirigent leur pays comme une entreprise personnelle. Ils exploitent leur peuple, font preuve de violence pour conserver le pouvoir et n’hésitent pas à jouer les populistes. Le New York Times a fait un palmarès de 34 des dictateurs les plus efficaces des dernières 50 années. Alors que le numéro 1 de cette liste, Muammar al-Qaddafi, vacille et que la Libye est à feu et à sang, voici la biographie des cinq finalistes au titre de meilleur dictateur.

 

Francisco Franco :

 

Francisco Franco a décidé du destin de l’Espagne de 1939 à 1975. La longévité du règne du dictateur est étonnante et témoigne de sa puissance.

 

En 1936, commence une guerre sanglante qui marquera l’Espagne à jamais. Après le décès du général Sanjurjo dans un accident d’avion, le général Francisco Franco prend le commandement et dirige le soulèvement militaire contre la République espagnole.

 

Ce tenant d’un anticommunisme viscéral mate le gouvernement démocratiquement élu. Près de 500000 personnes périssent dans la guerre civile de trois ans qui permet à Franco de prendre le pouvoir. Après le conflit, plus de 500 000 Espagnols s’exilent.

 

Franco gouverne sans opposition dès 1939. Avec Franco, l’État exhorte les femmes à rester au foyer. Il restaure aussi la monarchie afin de plaire aux nostalgiques. Le prince Juan Carlos est désigné comme roi en 1969.

 

Pour contrer les divers désirs ethniques de séparatisme, Franco interdit les langues minoritaires comme le basque, le catalan ou le galicien au profit du castillan, la langue majoritaire de l’Espagne. Franco garde le pouvoir jusqu’à sa mort en 1975. Un règne sans partage de 36 ans, ça ne change pas le monde, sauf que…

 

Par Anh Khoi Do

 

Hassanal Bolkiah

 

L e 29e sultan du Brunei Hassanal Bolkiah, au pouvoir depuis 1968, est davantage connu pour sa collection de voitures que pour ses politiques publiques. L’homme aux 200 Rolls-Royce fait souvent la manche t t e de s journaux consacrés aux automobiles avec sa collection d’environ 3500 voitures. Son Excellence a les moyens de se permettre de telles excentricités, maître d’une fortune estimée à 38milliards de dollars, il a été couronné homme le plus riche du monde par Forbes en 1997.

Hassanal Bolkiah source : Wikipédia

 

L’argent coule à flot dans le palais du sultan de ce petit pays d’Asie du Sud-Est. Bolkiah a dilapidé près de 16 milliards en 10 ans. Le sultan verse à son majordome un salaire annuel de près de 14 millions. Il s’est procuré une voiture recouverte de diamants au coût de 10 millions de dollars et il a investi un milliard dans un parc d’attractions aujourd’hui désert malgré sa réputation qui lui a valu deux visites du défunt roi de la pop,Michael Jackson.

 

Sa Majesté profite des énormes quantités de pétrole et de gaz naturel liquéfié (GNL) exportés par son pays pour renflouer son compte de banque. Le Brunei est aujourd’hui le 3e producteur de pétrole d’Asie derrière l’Indonésie et la Malaisie, et le 4e producteur de gaz mondial.

 

Point négatif en termes de despotisme : le sultan ne dépense pas la totalité des revenus du pays à des fins personnelles. Son peuple jouit d’une éducation et d’un système de santé gratuits. Un taux d’analphabétisme d’environ 5 % et plus d’un médecin par tranche de 100 habitants, c’est un peu gênant pour un maléfique dictateur.

Par Mathieu Mireault

 

Kim Il-Sung

L’empereur communiste Kim Il-sung a régné sans partage sur la Corée du Nord pendant 46 ans, jusqu’à sa mort en 1994 à l’âge de 82 ans. «Président éternel » à titre posthume, la dévotion de son peuple à son égard est telle qu’il est reconnu comme le «Grand Leader» dans le préambule de la constitution.

Kim Il Sung, source Wikipédia

 

Membre du parti communiste chinois dans les années 1930, il fonde l’Armée révolutionnaire populaire coréenne. Le 19 septembre 1945, il entre à Pyongyang avec son groupe de résistants coréens et, trois ans plus tard, il fonde la Corée du Nord et en devient le premier dirigeant.

 

Dès lors, tout s’enchaîne pour Kim Il-sung. L’homme de fer a bâti sa réputation en déclenchant la terrible et sanglante guerre de Corée. Le 25 juin 1950, la Corée du Nord lance un assaut pour conquérir la Corée du Sud. Il échoue. Lorsque l’armistice est signé en 1953, trois millions de victimes jonchent le sol des deux Corées, et la frontière est fixée sur le 38e parallèle.

 

À partir de cet instant, les Nord-Coréens s’appauvrissent et s’isolent. Kim Il-sung a toujours favorisé son armée et la bombe atomique aux dépens de la prospérité, de la démocratie, et des lendemains qui chantent.

 

Le fait le plus marquant de cette dictature est que Kim Il-sung a créé la première monarchie communiste en désignant son fils Kim Jongil comme successeur.

Par Benjamin Faillard

 

Fahd Al Saoud

 

Le roi d’Arabie Saoudite Abdelaziz Al Saoud a mis au monde une véritable dynastie, avec pas moins de 53 fils de 32 épouses différentes ! Fahd Ben Abdelaziz Al Saoud, né en 1922, est le 11e fils du roi. Couvé à l’École des Princes de Riyad, il gagne peu à peu les faveurs de son père.

Fahd Al Saoud, source : Wikipédia

 

En 1982, il accède au trône. Dès lors, il s’autoproclame «gardien des deux saintes mosquées », LaMecque et Médine. Fidèle aux coutumes de la gérontocratie, Fahd Al Saoud impose dès le début de son règne une politique islamique très stricte, contrastant avec son mode de vie ostentatoire.

 

Le roi étale son argent, qu’il tire principalement des sous-sols riches en pétrole de l’Arabie saoudite : Yacht de 100 millions de dollars et Boeing 747 de 150 millions de dollars, par exemple. Fahd Al Saoud a aussi perdu beaucoup d’argent au casino.

 

Fahd Al Saoud est peu enclin aux changements dans son royaume. En 1992, un groupe de réformistes et d’intellectuels saoudiens adresse une pétition au roi Fahd en vue de larges réformes, comprenant l’élargissement de la représentation politique et le frein sur les dépenses outrancières de la famille royale. La réponse du monarque ne se fait pas attendre : les membres du mouvement sont emprisonnés ou perdent leurs emplois.

 

En 2005, à la mort du roi Fahd, plusieurs pays décrètent des périodes de deuil de trois jours, comme l’Algérie, la Syrie ou encore la Libye. Au Pakistan et aux Émirats arabes unis, les drapeaux sont en berne pendant sept jours. Enfin, la Jordanie décrète une période de deuil de quarante jours.

Par Aude Garachon

 

Hafez El-Assad

 

Le dictateur Hafez el-Assad dirige la Syrie de 1971 à 2000. Issu d’une famille modeste, il joint brièvement l’Armée rouge en Union Soviétique afin de poursuivre des études supérieures.

Hafez El-Assad, source : Wikipédia

 

Fort de ses antécédents militaires, Hafez el- Assad prend de force le pouvoir en 1970. Il se retrouve à la tête du pays et du parti unique Ba’as*. Son arme favorite : un véritable culte de la personnalité. L’expert en propagande se fait ériger des statues à son effigie et multiplie les affiches le représentant.

 

Le dictateur s’illustre en récompensant ses proches. Il fait partie des Alaouites, une communauté chiite regroupant des paysans pauvres méprisés par le reste des musulmans et par les autorités. Sans surprise, durant sa dictature, beaucoup d’Alaouites sont nommés à des postes gouvernementaux.

 

Belliqueux, il multiplie les conflits avec Israël, comme la guerre du Kippour en 1973. Sa politique extérieure a longtemps été marquée par la reconquête du plateau du Golan**. Pour confirmer son antipathie envers Israël, il a soutenu financièrement le Hezbollah au Liban et le Hamas en Palestine.

 

Comme tout despote qui se respecte, Hafez el-Assad a su instaurer la terreur au sein de son pays. L’écrasement militaire du soulèvement des Frères musulmans à Hama en 1982, marqué par la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes, en est un bon exemple.

 

Un autre bon point : la poigne de fer de Hafez el-Assad lui a permis de maintenir une stabilité en Syrie, qui était jusque-là marquée par une succession de coups d’État.

 

** Ba’as : Le parti Ba’as a été créé en 1947 à Damas et a pour doctrine l’unification de tous les États arabes en une seule et grande nation.

 

** Le plateau du Golan: région du sud-ouest de la Syrie occupée par Israël à la suite de la guerre des Six Jours de 1967.

Par Clémentine Roussel