Fin du mandat du directeur général de CISM

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Par Vanessa Mounier
mardi 7 février 2012
Fin du mandat du directeur général de CISM
Yannick Agricole quitte la direction générale de CISM après deux mandats. (Crédit: Courtoisie Yannick Agricole)
Yannick Agricole quitte la direction générale de CISM après deux mandats. (Crédit: Courtoisie Yannick Agricole)

Yannick Agricole quitte le poste de directeur général qu’il a occupé à CISM au cours des deux dernières années. Il s’était donné pour objectif de sortir la station de radio étudiante de l’UdeM de sa situation financière délicate, ce qu’il a accompli avec succès. Bref retour sur ses années à la radio étudiante et sur le poste qu’il quitte au mois d’avril.

La crise des médias, notamment due à l’émergence des médias Internet dans les années 2007, n’a pas épargné CISM. «Financièrement, il a fallu assainir les finances, fermer un peu le robinet en ce qui concerne les dépenses, resserrer la vis », explique M. Agricole dans son bureau de CISM au pavillon J.-A. Desève. Pour aider la station à s’en sortir, il a dans un premier temps diminué son salaire.

En 2010, la radio comptait un déficit de près de 71 000 $ qui s’est transformé, grâce à M. Agricole, en un bénéfice de 14 000 $ « qui devrait continuer d’augmenter », selon le directeur. Son bagage professionnel acquis dans une banque en Guyane française lui a apporté l’expérience nécessaire pour relever ce défi de taille. « J’arrête mon mandat parce que ma mission de remettre en place CISM financièrement est terminée », raconte-t-il.

Yannick Agricole quitte la direction générale de CISM après deux mandats. (Crédit: Courtoisie Yannick Agricole)

«CISM tatouée sur mon cœur»

Yannick Agricole, également président de la Coalition des Radios Universitaires du Québec, a fait ses premiers pas sur les ondes de CISM en tant qu’animateur. Pendant trois ans et demi, il a animé bénévolement Sous l’ground, une émission diffusée en direct tous les dimanches midi. « Auparavant, je n’avais pas d’attirance particulière pour la radio. C’est en commençant à en faire que j’ai vraiment eu la piqûre. CISM est tatouée sur mon cœur. »

Les 20 ans de la station, célébrés en mars 2011, ont été l’événement le plus marquant de son mandat. « Cette célébration a été financée à 100 % par des commandites et des campagnes de financement. Nous avons pu fonctionner sans injecter un sou. Ça a été un véritable défi », rapporte le directeur. Les 20 ans ont engendré un an d’activités pour CISM puisque « la vingtième année est une année charnière dans l’histoire d’un organisme. C’est comme pour un être humain, à 20 ans on fait le point ». Ils ont fait faire une plaque en l’honneur du premier président de CISM, Pierre-Louis Smith, « une figure marquante de l’équipe », souligne M. Agricole.

De plus, CISM a emporté, en 2011, le prix de la meilleure radio de campus décerné par l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ). C’était la deuxième fois – la première remise remonte à 2009. « Cette récompense est comme notre salaire. C’est l’industrie de la musique qui nous gratifie, c’est un résultat tangible de ce qu’on fait », explique le directeur.

Un terrain d’apprentissage

Cette radio a notamment propulsé Patrice Roy, présentateur de nouvelles à Radio-Canada, qui a été le premier animateur de CISM, Marie Plourde, aujourd’hui animatrice et chroniqueuse, mais aussi MC Gilles et Émilie Côté de La Presse. Selon M. Agricole « une radio de campus, c’est un laboratoire où on apprend et où l’on essaie ».

Étudiant au baccalauréat en administration des affaires à l’UQAM et terminant son certificat en gestion de pro- jets à HEC Montréal, Yannick Agricole se dit homme de chiffres. Le prochain directeur général devra l’être aussi. « Pour ce poste de directeur général, il faut aimer les chiffres. Ceux qui aiment la musique, ils sont directeurs musicaux. Je fais le boulot plate qui consiste à négocier les ententes, à gérer le monde, à faire la police, confie-t-il. J’ai adoré faire de la radio les années précédentes, mais je suis avant tout un gars de chiffres », ajoute-t-il le sourire aux lèvres. Le mandat de ce Martiniquais se clôt comme il le souhaitait – avec finances assainies et bonne ambiance.

Après avoir remis sur pied la station étudiante, M. Agricole se sent désormais prêt à laisser la place à la relève – pas encore définie. Yannick espère trouver un emploi, idéalement en gestion. Il quittera son poste de directeur à CISM en avril.

 

 

CISM signifie littéralement « Communication Information Sur la Montagne » puisque la station se trouve sur le mont Royal, explique Yannick Agricole. Avec ses 10000 watts de puissance et ses 70000 auditeurs hebdoma- daires, cette radio universitaire francophone à une portée de 70 km, ce qui fait d’elle la plus puissante au Québec et la troisième au Canada. « Il est exceptionnel d’avoir une antenne aussi puissante dans un marché aussi dense », raconte-t-il.