Étudier et procréer

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Par Clementine.Roussel
mardi 25 janvier 2011
Étudier et procréer

Émilie se concentre déjà sur ces études en agronomie.

Quand certains optent pour le métro-boulot-dodo, d’autres préfèrent le métro-couchesboulot- études-dodo. Rencontre avec ces parents qui concilient études, famille et travail. Selon l’UdeM, un étudiant sur vingt a des enfants. Question-choc: Comment s’occuper de l’éducation des enfants, travailler pour gagner sa vie et étudier à temps plein alors qu’il n’y a que 24 heures dans une journée ?

«Mon quotidien est une course incessante. Entre déposer mes filles chez ma mère à Beloeil, me dépêcher pour aller au travail, courir pour ne pas rater le début de mes cours, reprendre la voiture, chercher mes filles et m’en occuper à la maison. La fin de semaine n’est pas plus reposante. » Lynette Bernard

De l’avis de Marie Montpetit, il vaut mieux développer ses habiletés en multitâches et toujours garder un chronomètre à la main. À 31 ans, Marie travaille à temps plein pour la Fédération des médecins résidents du Québec et fait une maîtrise en sciences de l’environnement à temps plein à l’UQAM. Elle s’occupe aussi de sa fille de deux ans et demi en garde partagée.

« Il est presque utopique de croire que son emploi du temps va se dérouler parfaitement quand on a des enfants. Il faut surtout une bonne dose de patience et de motivation. » Lynette Bernard

Lynette Bernard vit dans un remake de Desperate Housewives. À 32 ans, elle travaille à temps partiel dans une librairie, étudie à temps plein en littérature française à l’UdeM et s’occupe seule de ses deux filles d’un an et de trois ans. «Mon quotidien est une course incessante.», affirme-t-elle.

«C’est vrai qu’avoir un enfant a un impact sur mes études, car je ne dispose pas de mon temps comme je veux. Je ne peux pas traîner et je dois savoir maximiser le temps imparti dans ma plage horaire. Je ne peux pas attendre de faire mes travaux à la dernière minute. » Marie Montpetit

Selon Marie, tout réside dans l’art du bon synchronisme. Elle ajoute qu’«on apprend à s’organiser autrement. Le facteur positif est d’avoir un bon entourage qui nous permet de laisser notre enfant pour aller se retirer afin d’étudier.» Toutefois, certaines ressources s’offrent à ces parents aux études.

Avec la halte-garderie, le Baluchon et l’Association Cigogne, certains parents ont la chance de bénéficier de ressources qui leur permettent d’étudier ou de se reposer quelques heures. Marc-André Ross, secrétaire général de la FAÉCUM, précise que «Le Baluchon accueille 45 enfants par demie-journée. C’est donc un service qui touche environ 200 familles par session.

Pour les parents qui n’ont pas eu la chance d’obtenir une place en garderie, nous les référons aux CPE des alentours.» M. Ross soutient aussi que «la FAÉCUM organise des activités spécifiquement pour les parents comme des activités socioculturelles pour eux et leurs enfants. Il y a le programme études-famille avec l’Action humanitaire et communautaire. On y retrouve des activités comme la glissade sur le mont Royal, la cabane à sucre ou le BBQ de fin d’année.» Ce programme met en contact les parents étudiants et vise à sensibiliser le reste de la communauté estudiantine aux défis vécus par ces parents.

«Je dois me coucher tard pour étudier parce que, dès que je rentre du boulot, je passe tout mon temps avec ma fille. Ce n’est qu’à partir de 9 heures que je peux étudier. Et la fin de semaine, je profite des siestes de ma fille. On ne travaille pas quand on veut. Ça demande d’être vraiment bien organisé. » Marie Montpetit

Les parents se prennent aussi en main. L’Association Cigogne est un organisme créé en 1997 par quelques mamans désireuses de partager leurs expériences avec d’autres. Les membres de cette association instaurent un réseau d’entraide et d’amitié pour les parents et futurs parents étudiants. Cigogne organise des activités et services pour répondre aux besoins spécifiques des étudiants-parents comme l’aide à domicile, les cafés-rencontres, le groupe des pères, les sorties familiales, les cuisines collectives et le camp familial. L’Association Cigogne se décrit comme une «grande famille».