Edito : Frais astronomiques?

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Par Dominique Cambron Goulet
mercredi 12 février 2014
Edito : Frais astronomiques?
(illustration : Mélaine Joly)
(illustration : Mélaine Joly)

L’UdeM a dépensé plus de 20 M$1 en services externes d’informatique en 2013, alors qu’elle est dotée d’un service interne qui s’occupe également de l’informatique, la Direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC), qui a un budget de gestion d’un peu plus de 23 M$2. (voir Les frais explosent en 2013, Aller voir ailleurs et UdeM Libre). Ce service engage 174 personnes selon le répertoire de l’UdeM. En plus de cela, le centre d’expertise sur Synchro coûte également 3 M$, toujours selon le budget officiel de l’UdeM.

Les dépenses liées à la DGTIC, le centre d’expertise de Synchro et les ressources externes d’informatique représentent ainsi près de 46 M$. Le tout pris sur le budget de fonctionnement de l’UdeM qui est d’environ 730 M$.

Même si l’on exclut tous les frais engrangés en 2013 par la plateforme Synchro, le montant demeure tout de même élevé pour des frais d’entretien ou de mises à jour: près de 10 M$. Évidemment, gérer des systèmes informatiques adéquats pour une communauté de près de 50000 personnes est complexe et demande beaucoup de moyens.

Toutefois, rien ne semble être fait pour tenter d’abaisser les coûts, c’est cela qui est révoltant. Les professeurs du Département d’informatique et recherche opérationnelle (DIRO) assurent que la DGTIC ne profite jamais de leur expertise et des compétences étudiantes dans le domaine pour régler des problèmes internes ou analyser des appels d’offres.

Pourtant, le directeur du DIRO, Houari Sahraoui, est convaincu que les spécialistes et les étudiants de son Département pourraient être utiles à la DGTIC. À mon sens, l’Université devrait tenter de profiter au maximum des compétences de ses professeurs et étudiants pour économiser sur les coûts informatiques.

Si les professeurs sont convaincus qu’une collaboration pourrait être bénéfique, pourquoi ne pas s’allier avec le DIRO, ne serait-ce que pour mieux évaluer les appels d’offres ? Pourquoi l’UdeM s’entête-t-elle à faire cavalier seul ?

Des programmes d’entraide peuvent aussi être mis sur pied. Pourquoi ne pas faire confiance aux étudiants et leur donner des projets ponctuels, dans le cadre de cours, qui pourraient aider l’UdeM à entretenir ou à développer son réseau informatique ? Tant que cela est fait de façon professionnelle et supervisée.

À Polytechnique Montréal, le Service informatique (SI) met à profit des étudiants en informatique pour subvenir à certains besoins spécifiques. La conseillère principale au directeur du SI, Lise Bernier, nous confirme que ce recours est économique pour eux, bien que la contribution ne soit que ponctuelle. En plus du DIRO, une collaboration avec des étudiants de Polytechnique Montréal serait donc également possible.

Si l’UdeM se targue d’être un employeur important et de choix à Montréal, il faut qu’elle use de tous ses employés et qu’elle exploite ses ressources au maximum.

Si les étudiants et professeurs en informatique pouvaient être d’une grande aide à la DGTIC, ils pourraient également l’être pour leurs confrères universitaires.

Selon le Centre étudiant de soutien à la réussite (CÉSAR), plus du quart des étudiants ont des connaissances faibles en informatique et ont de la difficulté à se constituer un CV virtuel (voir Le CV papier c’est rétro). On peut bien avoir une idée très organique de l’université comme je l’ai exprimé il y a deux semaines, n’empêche que la maîtrise des outils informatiques est essentielle aujourd’hui.

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Si vous voulez rester loin du langage binaire et que vous avez envie de rester dans le monde réel et analogique, la mode du vinyle s’impose pour vous (voir Plus d’un 33 tour dans son sac). J’aime moi-même beaucoup écouter des vinyles, mais je doute que cette saveur rétro soit là pour rester. Outre le mouvement hipster qui l’a popularisé, le reste de la population est peu audiophile et se contente de fichiers numériques dans ses petits écouteurs de lecteur mp3.

C’est dommage pour les fans de l’œuvre d’art qu’est le vinyle en tant qu’objet. Par contre, au plan purement sonore, les vinyles enregistrés de nos jours le sont (presque toujours) à partir de fichiers numériques et non de bandes audio analogiques. Il y a donc déjà une compression numérique, bien que minime. En plus, des fichiers numériques d’ultra-haute qualité sont maintenant parfois disponibles, le format FLAC. Sans amener la chaleur des crépitements de l’aiguille sur le vinyle, ils diminuent l’impact de la compression du CD ou du mp3.

Si vous êtes des adeptes des écouteurs et des fichiers numériques, faites le test et prenez le temps d’apprécier le travail d’un artiste que vous aimez en haute qualité, avec de bons hautparleurs ou avec un bon casque d’écoute. Vous comprendrez sûrement ce qui fait autant triper les adeptes du vinyle.

 

1. Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec

2. Budget de fonctionnement 2013-2014 de l’UdeM