Quelle année pour les joueurs de football des Carabins ?

Le championnat de football universitaire n’ayant lieu qu’à l’automne, les joueurs ne participeront à aucune compétition cette année. Selon l’entraîneur-chef des Carabins, Marco Iadeluca, cette décision, bien que déroutante, doit être acceptée par l’équipe. « On est tous des compétiteurs, donc apprendre qu’il n’y aura pas de saison, c’est décevant, mais la santé et la sécurité doivent passer en premier », explique-t-il. Pour lui, chaque joueur doit apprendre à se réorganiser.

M. Iadeluca reconnaît que le défi de cette année sera de conserver la motivation et la compétitivité des joueurs. « Sans compétition et sans matchs, c’est plus compliqué de les garder motivés, il va falloir être plus créatif », poursuit-il.

L’entraîneur précise qu’en raison de la COVID-19, il doit s’adapter pour mettre en place un nouveau type d’entraînement. « Les entraînements seront modifiés, ils devront s’adapter aux règles de distanciation sociale et au protocole de la santé publique », déclare-t-il. Son objectif est de continuer à faire progresser et évoluer son équipe. « On va pratiquer deux fois par semaine, continuer à travailler sur la rapidité des joueurs et créer des séances de compétition à l’interne, au sein de l’équipe », détaille-t-il.

Visualiser la session différemment

Bien que déçus, les joueurs vont mettre à profit ce temps additionnel. Le demi défensif de l’équipe des Carabins et étudiant en gestion à HEC Montréal Rheda Kramdi a décidé de réorganiser son trimestre. « J’ai décidé de m’avancer dans mon bac et j’ai pris un cours de plus », affirme-t-il. Normalement, il ne travaille pas pendant la session, mais cette année, il a pris un emploi dans son ancienne école secondaire. « Je suis surveillant la journée et coach de l’équipe de football le soir », ajoute-t-il.

L’annonce du RSÉQ a également bouleversé les habitudes du joueur de ligne offensive et étudiant en psychologie à l’UdeM Pier-Olivier Lestage. « D’habitude, je travaille huit heures par semaine, maintenant c’est vingt-cinq », précise-t-il. Il avoue être bousculé par cette nouvelle réalité. « Passer d’une quarantaine d’heures de football à ça, c’est quand même déroutant », confie-t-il.

L’avenir encore incertain des étudiants athlètes

La semaine dernière, M. Iadeluca a expliqué, au cours d’une conférence de presse, que l’organisation USports, qui encadre les sports universitaires de premier niveau au Canada, aurait décidé de prolonger d’une année les joueurs pour qui la saison 2020 était la dernière. Questionné à ce sujet, il révèle que rien n’est encore confirmé. « Cette décision devrait être rediscutée au printemps prochain, pour voir si elle donne vraiment cette opportunité à tous les joueurs », explique-t-il.

Les joueurs de dernière année, parmi lesquels Rheda, sont dans l’incertitude. « On n’est pas encore sûr de ce qu’il va se passer avec la ligue professionnelle », révèle-t-il. Le plan initial du demi défensif des Carabins était d’intégrer la ligue canadienne de football l’an prochain. Les récentes annonces bouleversent ses plans. « Avec l’annulation, il reste à voir comment les pros vont étudier mon profil, indique-t-il. Si je suis pris, je partirai directement, sinon, je ferai une cinquième année dans l’équipe, si c’est possible. On attend de voir quand et comment toutes les décisions seront prises. »

Pier-Olivier prévoyait également d’intégrer la ligue canadienne de football l’année prochaine, ou la ligue américaine. « L’objectif ne change pas, assure-t-il. On est encore beaucoup dans l’incertitude en ce moment, donc je ne veux pas trop m’avancer. » Le joueur reste dans l’attente de prochaines annonces afin de voir quelle direction prendre pour son avenir footballistique.