Plaidoyer contre le projet Oléoduc Énergie Est

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Par Lindsay-Anne Prévost
mardi 20 janvier 2015
Plaidoyer contre le projet Oléoduc Énergie Est
La Cour d’appel, dans sa décision du 21 janvier dernier, a prononcé l’acquittement de Gabriel Nadeau-Dubois.
Crédit photo : Isabelle Bergeron, photo prise à l'UdeM, dans le cadre de la Semaine de la souveraineté.
La Cour d’appel, dans sa décision du 21 janvier dernier, a prononcé l’acquittement de Gabriel Nadeau-Dubois.
Crédit photo : Isabelle Bergeron, photo prise à l'UdeM, dans le cadre de la Semaine de la souveraineté.
La Semaine de la souveraineté a pris son envol, lundi midi au pavillon 3200, rue Jean-Brillant, avec une conférence sur l’enjeu du pétrole albertain. Le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace, Patrick Bonin, et l’auteur et chroniqueur Gabriel Nadeau-Dubois se sont attaqués au dépôt du projet Oléoduc Énergie Est par la multinationale albertaine TransCanada. Ils ont profité de l’occasion pour établir des liens avec la question de la souveraineté.
« Le discours du côté fédéral est très clair : les provinces n’ont pas leur mot à dire sur ce projet et ça nous dépossède tout simplement de notre capacité de décider de ce qui va se passer chez nous .»
Gabriel Nadeau-Dubois

« Le dilbit [un bitume dont la viscosité a été réduite par un diluant afin de pouvoir circuler dans un oléoduc] de ce projet est plus instable, plus lourd et donc plus difficile à nettoyer que le pétrole conventionnel, a expliqué Patrick Bonin. S’il y a un déversement, il va falloir draguer le fond de l’eau et ce n’est pas en une semaine qu’on pourra faire ça ».

Devant la soixantaine d’étudiants présents à la conférence, le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace a détaillé les risques environnementaux que comporte ce programme qui se classerait au cinquième rang des plus polluants au monde. Le projet Énergie Est vise l’installation de 4600 kilomètres de pipeline qui transportera environ 1,1 million de barils de pétrole par jour de l’Alberta et la Saskatchewan vers les raffineries et les ports de l’est du Canada.

Les provinces dépossédées de leurs territoires

« Le discours du côté fédéral est très clair : les provinces n’ont pas leur mot à dire sur ce projet et ça nous dépossède tout simplement de notre capacité de décider de ce qui va se passer chez nous », a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois, en qualifiant cette relation de pouvoir de « trofédéralisme ». Selon lui, le projet offre l’opportunité de remettre la question de la souveraineté sur la table en en parlant d’une manière nouvelle.

« Quel rôle doivent tenir les souverainistes dans les urnes aux prochaines élections fédérales? », a demandé un étudiant lors de la période de questions qui a conclu la conférence. Selon Gabriel Nadeau-Dubois et Patrick Bonin, l’alliance avec les peuples autochtones, les écologistes et les populations locales touchées par ce programme constitue la voie la plus propice pour arriver à contrer le projet.