Julien Corriveau des Appendices : Après la philo, l’humour

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Par Léa Beauchesne
mardi 30 octobre 2012
Julien Corriveau des Appendices : Après la philo, l'humour
Les Appendices, de gauche à droite : Julien Corriveau, Jean-François Provençal, Sonia Cordeau, Dany Bélisle, Jean-François Chagnon et Dominic Montplaisir.
Les Appendices, de gauche à droite : Julien Corriveau, Jean-François Provençal, Sonia Cordeau, Dany Bélisle, Jean-François Chagnon et Dominic Montplaisir.

La philosophie, la musique et l’humour sont des domaines d’études plus voisins qu’on le pense. Titulaire d’une maîtrise en philosophie à l’UdeM, Julien Corriveau est membre du groupe d’humour absurde Les Appendices, qui vient tout juste de faire paraître un album de musique.

Intitulé Les Appendices chantent (Les chansons des Appendices), l’album – paru sous l’étiquette Grosse Boîte (Coeur de pirate, Jean Leloup) – contient les meilleures chansons de la série hebdomadaire du groupe diffusée à Télé-Québec (voir au bas de la page)Ces chansons sont simples et absurdes. L’auditeur se demande sans cesse s’il y a un deuxième sens qu’il n’a pas saisi. «Chandail de loup / Tu me rends fou / Un extérieur si rough / Un intérieur si doux», chante Julien dans «Chandail de loup».

Julien voit un côté intellectuel dans ces paroles. « Les gens pensent qu’en humour, on fait n’importe quoi. C’est faux ! L’écriture humoristique, c’est parfaitement calculé, très technique. Il y a un réel effort de recherche dans l’écriture de nos sketchs pour qu’ils fonctionnent », explique Julien.

L’humoriste s’est occupé de la majorité des compositions, en plus de mixer le tout. «Je fais la musique de l’émission depuis le début, mentionne-t-il. J’ai plutôt appris sur le tas, mais j’ai quand même étudié un an en musique au Cégep Saint-Laurent avant d’entrer en philosophie à l’UdeM. J’essaie toujours d’utiliser de vrais instruments comme la guitare, le piano ou la batterie dans mes compos, mais parfois, c’est impossible et je dois me tourner vers mon ordinateur. » Julien fait également partie de trois autres groupes : Jolie Jumper, Johnnie Condor et Grosse Distorsion.

Philosophie et musique

En parallèle de ces projets, Julien a terminé une maîtrise en philosophie. Il affirme qu’il a choisi un sujet facile. « J’ai choisi la conscience morale selon Emmanuel Kant. Et j’ai vraiment traîné avant de déposer mon mémoire », blague-t-il.

Diplômé en 2009, il fait un lien entre la philosophie et l’humour des Appendices. «L’absurde, c’est très rationnel, très intellectuel. On part d’un fait établi et d’une suite logique, et on arrive à un tout autre fait. On joue avec les conventions propres à une situation pour réussir à la voir différemment. C’est un procédé qui est constamment utilisé en philo.»

Seul bémol de son passage à l’UdeM : le pavillon Roger-Gaudry. « J’ai déjà été piégé dans les étages infinis du pavillon, se rappelle- t-il. Je ne me serais jamais rendu à mon cours si ce n’était pas un de mes camarades de classe qui m’avait guidé.»

Au printemps prochain, après la cinquième saison et la tournée des Appendices, Julien en profitera pour se reposer. «Je vais sûrement aller dans le sud comme l’an passé, prévoit-il. J’étais tellement exténué pendant ce voyage-là, je ne voulais même pas lire ou écouter de la musique. J’ai juste regardé l’eau et mangé. C’était vraiment le fun.»  Formé il y a une dizaine d’années, Les Appendices sont à la barre d’une émission hebdomadaire sur les ondes de Télé- Québec dans laquelle les gags s’enchaînent à un rythme effréné. Bruno Blanchet est un de leurs modèles.

lesappendices.bandcamp.com

 

Une cinquième saison qui ne sent pas le réchauffé

Rendu à la cinquième saison, un des membres du groupe, Julien Corriveau, nous confie qu’il avait peur que ça sente le réchauffé. « Finalement, je trouve que c’est meilleur qu’au début ! On a vraiment atteint un rythme de croisière intéressant », affirme l’humoriste. La présente saison est ponctuée par la visite de célébrités québécoises comme Véronique Cloutier, Alexis Martin et Guy Jodoin. «C’est vraiment génial de pouvoir travailler avec tous ces grands noms et d’écouter ce qu’ils ont à nous apprendre. C’est toujours surprenant de voir à quel point ils sont généreux malgré leur horaire vraiment chargé.»