Groover sous la couette

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Par Mathieu Mireault
mercredi 19 octobre 2011
Groover sous la couette

L’automne cogne officiellement à notre porte. Peut-être réussirons-nous à ne pas subir ses caprices cette année si l’on met la musique suffisamment fort. Voici quelques recommandations musicales qui se marient bien à la consommation de chocolat chaud au Baileys. Si par malheur vous devez sortir de la maison, n’oubliez pas que les écouteurs gardent vos oreilles plus au chaud qu’une tuque.


Metal de Feist

Feist
Metals

Leslie l’alchimiste
Comme plusieurs, j’ai appris à compter avec Feist. Dommage qu’elle ne se rende qu’au chiffre huit dans sa chanson culte 1234, sinon, je n’aurais pas besoin de comptable pour faire ma déclaration de revenus. Avec ce nouvel album, Leslie Feist nous dévoile le côté sérieux de sa personnalité. Celle qui a passé plus de 15ans sur la route avec divers groupes (Peaches, Broken Social Scene etc.) a pris le temps de se retrouver. Après quatre ans d’absence, elle présente un album plutôt autobiographique. Sa chanson Anti-Pioneer est un excellent exemple de cette démarche. La chanteuse y raconte l’histoire d’une femme qui change de ville au gré des saisons, mais qui trouve la stabilité dans la musique. Sa voix unique et sensuelle fredonne des chansons froides et sombres, beaucoup moins pop bonbon que sur ses derniers albums. Ses comparses de toujours, Mocky et l’énigmatique Chilly Gonzales, la soutiennent à merveille avec des arrangements qui donnent le goût de se préparer une tisane et de contempler le changement de couleurs des feuilles

 

 

 

Innafocuseddaze de DâM-Funk

 

DâM-Funk
Innafocuseddaze

Funk you!
Dâm-Funk chante tellement haut qu’on a l’impression d’entendre Michael Jackson qui viendrait de subir un wedgie. Dâm-Funk utilise cette voix supra-aiguë pour entonner des airs de soirées langoureuses, ce qui va de soi lorsqu’on sait qu’il collabore avec des artistes t e l s q u e Tim K.A ( Sexual Healing). Il se désigne comme celui qui va redonner vie au Boogie-Funk. Il vient de sortir un excellent maxi (EP), offert gratuitement sur Internet. Ce qui rend Dâm-Funk unique et intéressant tient à la manière dont il intègre des sons tirés de styles musicaux actuels à des arrangements de synthétiseurs puisés à même l’âge d’or du disco. Une rythmique répétitive fortement influencée par le rap et qui se permet des incursions dans l e monde de l’électro . S e s mélanges de genres donnent une fin particulièrement bizarre et réjouissante à la chanson Don’t you know (this funk iz real). À noter que celui qui a enflammé le festival Osheaga cet été avec son disco moderne sera au Belmont le 20 octobre prochain.

 

 

 

Les coraux de Erewhon

 

Erewhon
Les coraux

Attention, peut induire des voyages astraux

Comme tous les albums rock planants, le nouvel album de Erewhon restera pertinent aussi longtemps que l’usage de psychotropes sera populaire. Paru au début de l’été, Les coraux a été réalisé par Pierre- Philippe Côté, qui a notamment fait une tournée avec l’illustre DJ Champion. Le leader de ce jeune groupe montréalais, Benoît Philie, y chante tout en jouant des solos psychédéliques sur sa guitare. Sa poésie traite d’amour, d’alcool et d’argent. Sa plume est très fine et démontre beaucoup de maturité. La chanson Mourir trop jeune illustre bien la profondeur de son lyrisme en explorant le thème du deuil: «Et si tu reposais en paix les yeux ouverts au mois de mai./Je viendrais certainement te décorer./ De fleurs qui ne faneront qu’en février.» La voix harmonieuse de Benoît Philie est très bien soutenue par les trois musiciens qui l’accompagnent, à un tel point que les meilleurs moments de l’album surviennent parfois lorsqu’il ne chante pas, comme sur la surréaliste pièce instrumentale Perdu dans l’espace.