Une réflexion urbaine

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Par Sandrine Fragasso
jeudi 3 octobre 2019
Une réflexion urbaine
Le vernissage du 21 septembre dans les jardins du campus MIL a mis en images le travail du photographe Martin Matteau, qui a illustré le travail participatif que la communauté de Shawinigan a effectué en mai dernier (crédit Jacob Côté).
Le vernissage du 21 septembre dans les jardins du campus MIL a mis en images le travail du photographe Martin Matteau, qui a illustré le travail participatif que la communauté de Shawinigan a effectué en mai dernier (crédit Jacob Côté).
Le Centre d’écologie urbaine de Montréal a présenté son initiative Sous les pavés, visant à déminéraliser manuellement et collectivement une douzaine d’espaces publics du Québec d’ici 2020, pour y créer des jardins communautaires. Le projet a été dévoilé le 21 septembre sous forme de vernissage photo lors de la Fête des récoltes, dans les jardins du campus MIL.

« L’idée est de mettre la main à la pâte », résume la directrice générale du Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), Véronique Fournier. Sous les pavés est un projet qui vise à déminéraliser les sols, en retirant à la main le pavé pour permettre un meilleur cycle d’écoulement d’eau naturelle. Sans l’aide de machinerie, les citoyens dépavent le sol et installent des surfaces vertes qui captent la pluie. Le résultat de ce projet est la réalisation de jardins communautaires.

Reverdir l’asphalte

Mme Fournier explique que cette initiative part de certains constats. « Avec les changements climatiques, on a de plus en plus d’évènements météorologiques extrêmes, note-t-elle. Dans les milieux urbains, ça se traduit par des épisodes intenses de pluie, où l’eau n’a plus la capacité d’être traitée par le système d’égouts pluviaux. » La directrice assure que l’asphalte crée une barrière à l’écoulement naturel des eaux (voir encadré).

D’après Mme Fournier, Sous les pavés est donc un projet d’engagement concret pour les citoyens. « Ils deviennent des champions en développement de stratégie écologique », explique-t-elle. Le projet organise également plusieurs ateliers et conférences dans le but de sensibiliser les gens aux changements climatiques, en leur proposant des activités durables et accessibles et en traitant des bienfaits des accroissements en infrastructures vertes.

L’initiative du « depavement » vise à protéger la communauté urbaine des inondations et instaure une réflexion écologique sur la vie urbaine actuelle et ses besoins. Sous les pavés est directement adapté de Depave Paradise, un projet de l’organisme Green Communities Canada, qui entreprend les mêmes actions.

Le campus MIL : Un lieu d’échange

L’agente de projet en participation et verdissement au CEUM, également titulaire d’une maîtrise en études urbaines obtenue à l’UdeM, Alexandra Nadeau, a participé au projet Sous les pavés. Elle a vu le développement du campus MIL dès les balbutiements de sa construction. « C’est un site que je trouve incroyablement intéressant, indique-t-elle. L’Université a voulu créer un espace que les gens s’approprient. Tout ce qu’on voit ici, c’est citoyen. »

D’après Mme Fournier, les nouveaux bâtiments de l’Université invitent à repenser le paysage urbain. « Toute la démarche du campus MIL mène en général à susciter des questions telles que : « Comment développer nos villes ? », « Comment requalifier des espaces ? » , précise-t-elle. Sous les pavés est une belle occasion d’avoir une expo photo dans un contexte ludique, mais significatif. Au CEUM, un projet comme Sous les pavés a une lunette d’action et veut connecter avec sa communauté. »

Un guide Sous les pavés, expliquant le projet de manière plus exhaustive, devrait être présenté au public en octobre 2019.

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