Volume 23

La tête dans les étoiles

Avoir des professeurs étoiles dans les salles de classe. Des vedettes, comme le célèbre violoncelliste Yegor Dyachkov, enseignant à la Faculté de musique depuis sept ans ou l’ancien membre du groupe de jazz fusion UZEB, compositeur et bassiste, Alain Caron, dont la nomination a été annoncée la semaine dernière. Des étoiles, qui participent grandement au rayonnement de l’Université. Rappelons-nous aussi qu’en 2014, le recteur de l’UdeM, Guy Breton a invité le Dr Réjean Hébert, ex-ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec (de 2012 à 2014) à venir enseigner à l’École de santé publique (ESPUM). Poste qu’il occupe encore aujourd’hui.

Par ailleurs, l’automne dernier, M. Breton faisait remarquer à Quartier Libre que dans les « grandes universités », les « très grands professeurs » enseignent aussi au premier cycle. Pour lui, il faudrait donc plus de professeurs étoiles sur notre campus, afin que tout le monde puisse en profiter. Un bénéfice pour les étudiants. Un bénéfice aussi pour l’Université.

Revenons sur Terre. Si l’UdeM a la tête dans les étoiles en contexte de compressions budgétaires, de suppression de cours et de réduction d’employés, comment fait-elle pour continuer à les recruter ? À enveloppe fermée, avoir une sommité dans un amphithéâtre semble particulièrement difficile. À choisir, préférez-vous avoir un seul cours donné par une célébrité ou bien trois dispensés par d’autres professeurs ?

« Nous souhaiterions pouvoir dire : les stars de l’enseignement vont faire plus d’enseignement et moins de recherche. Et les stars de la recherche, l’inverse. Mais nous sommes limités à cause des conventions collectives. J’apprécierais avoir plus de souplesse », affirmait M. Breton en 2014. Une déclaration qui n’avait pas plu aux syndicats, soulevant de nombreuses questions. Bloqué par les conventions collectives, qu’il a par ailleurs lui-même signées, comment peut-il faire ? Actuellement, une seule solution : les professeurs invités. À moins que les prochaines négociations donnent plus de souplesse à M. Breton…

Recruter les meilleurs

Du côté de notre équipe de football, on sait maintenant que le défenseur étoile des Cheetahs du Collège Vanier, Brian Harelimana, joint les rangs des Carabins à la saison prochaine. Une très bonne nouvelle pour les Bleus, qui doivent, eux aussi, compter sur les meilleures recrues pour se maintenir en haut du classement. Alors que leur grand rival, le Rouge et Or de l’Université Laval, a toujours été le plus attractif, les yeux se tournent maintenant vers Montréal. Une équipe de vedettes, à commencer par son entraîneur-chef Danny Maciocia, véritable figure de proue du football.

« Le recrutement, c’est le nerf de la guerre », nous dit l’analyste du football universitaire Anthony Côté Leduc (par ailleurs, un ancien des Carabins). Une phrase qui s’applique aussi à l’Université : le recrutement des professeurs et des étudiants est le nerf de la guerre ! Un défi, un combat. Puisque d’une certaine façon, un professeur renommé attire de nombreux étudiants, de nombreux étudiants permettent plus de budgets, plus de budgets permettent le recrutement de plus de professeurs vedettes… etc.

La partie ne se termine donc jamais vraiment. Guy Breton doit maintenir la barre pour assurer l’excellence de son Université et continuer à recruter les meilleurs. Les professeurs étoiles. De son côté, Dany Maciocia doit maintenir la barre pour rester en haut du classement et continuer à recruter, lui aussi, les meilleurs. Les joueurs étoiles.

Partager cet article