Des grandes scènes à la classe

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Par Timothée Beurdeley
vendredi 26 février 2016
Des grandes scènes à la classe
Yegor Dyachkov, violonceliste de renommée internationale et professeur invité à l’UdeM. Courtoisie Shimon
Yegor Dyachkov, violonceliste de renommée internationale et professeur invité à l’UdeM. Courtoisie Shimon
Le célèbre violoncelliste Yegor Dyachkov se produira en concert avec l’Orchestre métropolitain dimanche 28 février à la Maison symphonique de Montréal. Professeur à la Faculté de musique de l’UdeM depuis 2009, il confie à Quartier Libre son attachement à l’enseignement de l’interprétation musicale.

Yegor Dyachkov est un des plus talentueux violoncellistes du Canada. Premier prix au Concours international d’Orford en 1997, proclamé artiste de l’année par Radio-Canada en 2000, il a joué sur les scènes du monde entier avec de grands orchestres, comme ceux de Genève ou Rio de Janeiro. Depuis 2009, il enseigne le violoncelle à l’UdeM au baccalauréat, à la maîtrise et au DESS en interprétation et accorde une grande importance à son rôle. « Je trouve ça passionnant d’échanger régulièrement avec de jeunes musiciens, explique-t-il. Il y a un fort aspect humain dans l’enseignement, la relation professeur-élève dépasse l’obtention du diplôme. »

Donnant la majorité de ses cours en tête à tête avec ses étudiants, parfois accompagné d’un pianiste, il insiste sur la nécessité d’adapter son enseignement à chacun. « Mes compétences de pédagogue se sont construites graduellement, relève-t-il. Il a fallu que j’apprenne à individualiser mon approche pour que chaque élève s’approprie à sa façon ce que je peux lui transmettre. »

Noémie Raymond-Friset, qui a terminé sa maîtrise en interprétation en 2014, garde un très bon souvenir de son professeur. « Le raffinement de son jeu se traduit parfaitement dans son enseignement, estime-t-elle. Il sait comment tirer le meilleur de chacun et fait preuve d’un grand dévouement. »

L’étudiante à la maîtrise en interprétation Anne-Louise Gilbert insiste sur son travail sur la musicalité. « Je trouve que mon sens de l’écoute a beaucoup évolué grâce à lui », affirme-t-elle.

Le violoncelliste pense que ses activités d’instrumentiste et de professeur se nourrissent l’une et l’autre. « Ça m’a pris un certain temps pour trouver une synergie entre ce que je fais sur scène et ce que je fais en cours, note M. Dyachkov. Aujourd’hui, travailler des œuvres avec des étudiants me permet d’aller plus loin dans ma démarche artistique. Je remarque que ça me permet parfois de mieux comprendre l’œuvre. »

Un équilibre entre sensibilité et technique

Les étudiants de M. Dyachkov soulignent que c’est un professeur patient, mais exigeant. « Quand j’ai commencé à étudier avec lui, j’avais l’impression de ne plus savoir jouer du violoncelle tellement mon jeu me semblait grossier comparé au sien, se souvient Noémie. Il sait comment titiller l’orgueil de ses élèves, juste assez pour surpasser les blocages. » L’étudiante estime que la carrière de son professeur est très inspirante et qu’elle encourage les élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’étudiant au baccalauréat en interprétation Jérémi Desjardins note que Yegor Dyachov privilégie une approche sensible de l’instrument. « Il oriente son enseignement sur l’écoute, la conscience corporelle et le mouvement, l’exploitation des harmoniques naturelles du violoncelle », relève-t-il.

Un des objectifs du professeur est d’accompagner ses élèves vers une plus grande autonomie. « Le plus important est de les faire évoluer de manière efficace, rappelle-t-il. Je transmets autant que possible en semant beaucoup d’informations et d’astuces. Ensuite, leur parcours artistique leur appartient. »

Les progrès de M. Dyachkov dans son approche pédagogique lui permettent de relever des défis artistiques toujours plus intéressants avec ses élèves, notamment dans le choix du répertoire musical. Il explique être plus motivé que jamais à poursuivre son enseignement.