Les carabins prennent du galon

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Par Raoul Villeroy de Galhau
mercredi 24 février 2016
Les carabins prennent du galon
Les Carabins ont remporté la Coupe Dunsmore en 2014 et 2015. Crédit Photo: Sarah Bouchaïb
Les Carabins ont remporté la Coupe Dunsmore en 2014 et 2015. Crédit Photo: Sarah Bouchaïb
L’équipe de football des Carabins trône au sommet du classement du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) depuis deux ans. Grâce à cette domination, à un centre sportif à la fine pointe et à un entraîneur hors pair, l’équipe recrute plusieurs joueurs qui auraient autrefois opté pour le Rouge et Or de l’Université Laval (Québec). C’est le cas du défenseur étoile des Cheetahs du Collège Vanier, Brian Harelimana, qui a annoncé sa décision de rejoindre les Carabins en décembre dernier.
« On met l’accent sur deux valeurs très importantes : la compétition et la famille. »
 Danny Maciocia - Entraineur-chef de l’équipe de football des Carabins

«Même si le Rouge et Or possède un très bon programme, les entraîneurs des Carabins sont les meilleurs au pays », estime Brian Harelimana. Pourtant, une seule équipe a remporté les plus grands honneurs du football universitaire québécois de 2003 à 2013 selon les données du RSEQ : le Rouge et Or. Cette domination a pris fin en 2014, année où les Carabins ont remporté leur première Coupe Dunsmore contre l’équipe de l’Université Laval et la Coupe Vanier, remise au champion universitaire canadien. Les Carabins ont répété l’expérience lors de la finale québécoise en 2015, toujours contre le Rouge et Or à leur domicile.

Pour l’analyste de football universitaire à CISM 89.3 FM, Anthony Côté Leduc, ce succès sur le terrain est en grande partie attribuable à l’entraîneur-chef. « L’arrivée de Danny Maciocia a été le catalyseur qui a accéléré le processus de construction de l’équipe », explique-t-il. Recruté en 2011 par les Carabins, il a remporté la Coupe Grey (le championnat de la Ligue canadienne de football) avec les Eskimos d’Edmonton en 2005. Selon M. Côté Leduc, avec M. Maciocia, les Carabins sont gérés comme une véritable équipe professionnelle.

Faire le bon choix

Le choix de Brian Harelimana s’explique aussi par la présence d’un membre du personnel qu’il connaissait déjà : l’entraîneur des secondeurs des Carabins, Paul-Eddy Saint-Vilien. « J’ai eu la chance d’être entraîné par lui au niveau cadet alors que je jouais pour les Loups de l’école secondaire Curé-Antoine-Labelle, explique le joueur. Il a ensuite quitté cette équipe pour les Carabins. J’ai attendu longtemps pour le revoir. »

De son côté, l’entraîneur-chef estime qu’il vend plus qu’une simple équipe sportive aux futurs athlètes. « On met l’accent sur deux valeurs très importantes : la compétition et la famille », précise Danny Maciocia.

L’UdeM a aussi mis de nombreux efforts en termes de matériel depuis quelques années. Une nouvelle salle d’entraînement a été inaugurée en 2011, puis un nouveau vestiaire a vu le jour à l’automne 2015, le tout pour rivaliser avec l’environnement offert par l’Université Laval. « Les installations sont vraiment incroyables, je ne m’attendais pas à ça », confie Brian Harelimana.

La course au recrutement

« Le recrutement, c’est le nerf de la guerre, affirme Anthony Côté Leduc. On ne recrute pas encore les joueurs au primaire comme aux États-Unis, mais on les suit quand même très tôt. » Depuis l’arrivée du nouvel entraîneur-chef, plusieurs joueurs vedettes du niveau collégial optent pour les Carabins, comme le secondeur Alex Cromer-Émond en 2013. Vu sa situation géographique, le joueur gaspésien aurait logiquement dû rejoindre le Rouge et Or, mais a plutôt choisi les Carabins.

« Aujourd’hui, on sait qu’on peut attirer de bons joueurs du niveau collégial, assure Danny Maciocia. Beaucoup choisissent encore d’aller à Québec, mais tous les joueurs qu’on recrute sont de très bons ajouts à l’équipe. »

Vers une dynastie

Les résultats sur le terrain et le recrutement seront-ils suffisants pour instaurer une dynastie comme celle du Rouge et Or jusqu’en 2013 ? Pour Anthony Côté Leduc, 2016 sera possiblement plus difficile pour les Carabins. « Quelques joueurs vétérans s’en vont, comme le quart-arrière Gabriel Cousineau, rappelle l’analyste. Par contre, la défensive reste très performante et peut mener cette équipe loin. »

Il faut aussi tenir compte que les autres équipes universitaires québécoises progressent. « Le Rouge et Or n’a pas dit son dernier mot et d’autres équipes, comme les Stingers de Concordia et les Redmen de McGill, vont aussi embêter les Carabins », croit M. Côté Leduc.

L’équipe de l’UdeM compte donc notamment sur un renouvellement de ses effectifs, à commencer par la recrue Brian Harelimana. « Je pense qu’il a de bonnes chances de démarrer la saison prochaine avec l’équipe, suggère Danny Maciocia. Il bouge bien, il s’adapte rapidement au rythme de l’adversaire. Il a surtout un bon instinct : il sait toujours où est le ballon. » Les Carabins espèrent que le joueur étoile collégial sera un élément clé pour poursuivre leur domination du football universitaire québécois.