Volume 21

La Maison Blanche a décidé de s'immiscer dans le traitement des cas de viols sur les campus par les universités (crédit photo : flickr.com/Bertrand Duperrin)

Viols sur les campus : la Maison-Blanche somme les universités d’agir

La Maison-Blanche change de ton envers les universités où des cas d’agressions sexuelles ont été recensés. Alors que le nombre de viols rapportés se multiplie, le gouvernement américain s’inquiète de l’inertie des institutions universitaires envers ce problème.

Le vice-président américain Joe Biden a souligné l’importance de la sensibilisation aux agressions sexuelles sur les campus lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche le 29 avril dernier. « Si vous saviez que votre fils a 20 % de chances d’être pointé par une arme à feu, vous réfléchiriez deux fois avant de le laisser partir, a-t-il soutenu. Eh bien, mon Dieu, quand vous déposez votre fille [à l’université], il y a une chance sur cinq qu’elle soit violée ou victime de violence physique. C’est tout simplement scandaleux. » La Maison-Blanche considère les viols comme un problème primordial.

Le président Obama avait déjà montré son intérêt sur le sujet en créant un groupe de travail affecté à cette thématique en janvier dernier. Environ 55 universités ont été placées sous surveillance fédérale. Des enquêteurs sont chargés de vérifier la gestion des plaintes de viols au sein de ces campus. Parmi elles, des universités publiques comme celle de Floride ou de l’Ohio, mais aussi deux universités de la réputée Ivy League, Princeton et Harvard. En avril dernier, une étudiante de ce dernier établissement avait rédigé une lettre ouverte expliquant que sa plainte pour viol n’avait reçu aucun retour de la direction de Harvard.

L’Université Harvard n’est pas la seule à être remise en cause pour sa gestion des cas d’agressions et de viols. Le gouvernement fédéral a reçu une plainte déposée par 23 étudiantes contre l’Université de Columbia à New York. Les jeunes femmes estiment que la façon de gérer les agressions sexuelles au sein de leur campus est hors-la-loi.

Si le gouvernement américain montre sa détermination à contrôler la gestion des plaintes reçues par les universités, le gouvernement fédéral canadien n’est pas sorti de son silence depuis mars dernier lorsque l’équipe de hockey de l’Université d’Ottawa a été accusée d’un viol collectif.

Une étude du Bureau de Justice américain souligne qu’il y a 35 agressions sexuelles pour 1 000 étudiantes sur une période de six mois. L’alcool apparaît comme un facteur aggravant, car 74 % des agresseurs et 55 % des victimes étaient en état d’ébriété au moment de l’agression.

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