États-Unis : Harvard passive envers les viols sur son campus

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Par Ludivine Maggi
jeudi 10 avril 2014
États-Unis : Harvard passive envers les viols sur son campus
L'Université de Harvard est accusée de vouloir étouffer des actes d'agressions sexuelles sur son campus. (Crédit photo: flickr.com/ juanpg)
L'Université de Harvard est accusée de vouloir étouffer des actes d'agressions sexuelles sur son campus. (Crédit photo: flickr.com/ juanpg)

Une dizaine d’étudiantes victimes de viol ont déposé une plainte au bureau des droits civiques du ministère de l’Éducation. Elles accusent l’Université Harvard de les avoir désinformées pour décourager des poursuites judiciaires envers leurs agresseurs. C’est après le témoignage d’une étudiante dans le journal de l’établissement Harvard Crimson que des étudiantes ont décidé de briser le silence.

Intitulé « Chère Harvard : tu as gagné », l’éditorial rédigé par une des étudiantes agressées sur le campus a ouvert le débat des attaques sexuelles dans la prestigieuse université américaine. Sept mois après avoir signalé son viol aux instances supérieures, la jeune femme vit toujours dans la même résidence que son agresseur. Harvard est accusée d’avoir fermé les yeux, et surtout d’avoir découragé l’étudiante de porter plainte. La seule réponse apportée par l’Université était le transfert de l’étudiante dans une autre résidence : choix qu’elle a refusé, estimant que c’était à son agresseur d’être déplacé.

L’administration a indiqué qu’il était difficile de poursuivre le jeune homme, car l’attaque ne correspondrait pas techniquement à la définition d’une agression sexuelle inscrite dans le guide de l’étudiant de Harvard. Toutefois, après quelques jours de silence à la suite de la publication de l’éditorial, la présidente de l’Université Drew G. Faust a annoncé la formation d’un groupe de travail pour prévenir les violences sexuelles et affronter les problèmes au sein de l’établissement. Le guide de l’étudiant sera aussi réformé et enrichi de notions d’agression sexuelle et de harcèlement sexuel qui font défaut à cette version de 1993.

La publication de cette tribune dans le journal de l’Université a incité d’autres femmes à réagir auprès du secrétaire américain de l’Éducation, Arne Duncan. Elles assurent toutes avoir été découragées d’entamer des procédures judiciaires.

Rappelons que les campus américains ne sont pas les seuls à connaître des cas d’agressions sexuelles. En mars dernier, l’équipe de hockey masculine de l’Université d’Ottawa était suspendue pour un possible viol collectif lors d’une fin de semaine de match à Thunder Bay.