Dossier: Programmes méconnus

icone Societe
Par Administrateur
mercredi 2 octobre 2013
Dossier: Programmes méconnus
(Crédit photo: flickr.com/Mick Cam Photography)
(Crédit photo: flickr.com/Mick Cam Photography)

Vous vous êtes toujours demandé que pouvaient apprendre les étudiants au certificat en gérontologie ou quels étaient les débouchés d’un baccalauréat en études religieuses ? Quartier Libre vous fait découvrir des programmes d’études de l’UdeM et de l’UQAM.

Archivistique (UdeM) par Fanny Bourel

Qu’est-ce qu’on y étudie ?

Les étudiants au certificat en archivistique n’apprennent pas seulement à gérer des archives administratives, mais également des archives de documents historiques, de photos, de films ou de musiques, entre autres. Pour devenir de bons archivistes, les étudiants doivent notamment connaître les lois sur les bibliothèques, sur l’accès à l’information et sur les renseignements personnels. Les professeurs leur enseignent aussi à faire un inventaire, à utiliser les logiciels de classement et à concevoir un plan de conservation des documents en fonction de leur durée de vie.

Nombre d’étudiants

L’an dernier, 54 étudiants ont obtenu leur certificat. Et 111 étudiants se sont inscrits au certificat en archivistique à la session d’automne ce septembre. Un nombre en augmentation ces dernières années selon le responsable du certificat, Yvon Lemay. « Le développement de l’environnement numérique y est pour beaucoup dans cette hausse de popularité du programme, explique-t-il. Des lieux d’archivage comme YouTube ou Flickr rendent les archives plus présentes. » Le programme n’est pas contingenté ce qui fait naître des inquiétudes quant à la capacité du marché du travail à absorber tous les nouveaux diplômés.

Les débouchés

Les diplômés du certificat en archivistique peuvent travailler pour une entreprise comme pour un organisme public ou à but non lucratif. Les archivistes vont s’assurer que des documents n’existent pas en double ou triple, ou que l’organisation ne conserve pas des papiers dont elle n’a pas besoin. Entreposer des archives a un coût. Mal gérées, elles représentent une perte d’argent, mais aussi de temps pour une entre- prise. Il s’agit également de protéger les intérêts d’un organisme. Une compagnie n’existe plus légalement si elle jette sa constitution, ses statuts ou ses règlements. En cas de procès, l’incapacité à retrouver des papiers en sa faveur peut coûter cher à une organisation.

Témoignage d’un étudiant

Éric Mathieu vient de terminer le certificat en archivistique. Après un stage au Syndicat des Métallos, il effectue présentement un contrat pour le Syndicat canadien de la fonction publique tout en suivant le certificat en santé au travail à l’UdeM. Pour cet ancien recherchiste de différents animateurs-radio, étudier l’archivistique s’est imposé naturellement. «Je suis un passionné d’histoire et de recherche, précise-t- il. Je suis également minutieux et j’ai le souci du détail.» Il a aussi décidé de suivre le certificat en archivistique, car ces connaissances pourront l’aider dans la carrière de journaliste qu’il a pour objectif de mener dans le futur. 

 

Bibliothéconomie (UdeM) par Fanny Bourel

Qu’est-ce qu’on y étudie ?

La moitié des étudiants de la maîtrise professionnelle en sciences de l’information à l’UdeM se dirigent vers l’une des sous- disciplines, la bibliothéconomie. « Cette science regroupe tout ce qui a trait à la gestion des bibliothèques, du traitement des documents au développement des collections et au service aux usagers », explique le directeur de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information (EBSI) de l’UdeM et responsable de la maîtrise, Clément Arsenault. Le programme offre différentes spécialisations aux étudiants, qui restent cependant facultatives. Gestion des bibliothèques publique, scolaire ou universitaire, gestion d’information dans les entreprises, veille informationnelle ou système d’information figurent parmi les spécialisations possibles.

Nombre d’étudiants

La maîtrise en science de l’information accueille 120 étudiants par an. Comme il n’existe pas de baccalauréat en sciences de l’information ou en bibliothéconomie, les étudiants viennent de cursus variés. « Cette année, les étudiants viennent de 40 disciplines différentes, constate M. Arsenault. Ils ont auparavant étudié l’histoire, la littérature, les sciences de l’éducation ou encore la gestion, le marketing ou les sciences pures. » La demande pour la maîtrise en sciences de l’information étant forte, le programme a accru le nombre de places offertes de 80 à 120 en 2009. Une tendance qui s’observe partout en Amérique du Nord selon M. Arsenault. Ce nombre n’est toutefois pas appelé à augmenter, car le marché francophone est restreint. « Nous ne voulons pas saturer le marché du travail », assure M. Arsenault, dont l’école est la seule francophone en Amérique du Nord.

Les débouchés

Environ 90 % des étudiants décrochent leur maîtrise et ils n’ont aucun mal à trouver un emploi par la suite. En effet, le développe- ment du numérique n’a pas nui aux bibliothèques. « Les besoins sont toujours là», assure M. Arsenault. Bibliothécaire, archiviste, gestionnaire de documents ou encore architecte de l’information sont des débouchés possibles. Selon une enquête menée en 2012 par l’EBSI auprès de ses jeunes diplômés, près de 30 % d’entre eux travaillaient dans le milieu universitaire, 27 % dans le domaine municipal et 14,5 % pour des ministères et des organismes gouvernementaux.

Témoignage d’une étudiante

Encore étudiante, Geneviève Labranche a effectué un baccalauréat par cumul pour pouvoir se diriger vers la maîtrise professionnelle en sciences de l’information. Actuellement technicienne au centre d’acquisition de la Direction des bibliothèques à l’UdeM, elle s’occupe de trouver et d’acheter les titres sélectionnés par les bibliothécaires. C’est pour pouvoir elle-même devenir bibliothécaire et enseigner les techniques de documentation au cégep que Geneviève souhaite obtenir sa maîtrise. « J’ai toujours été un rat de bibliothèque, dit-elle. Je n’ai jamais été capable de choisir un sujet d’étude car tout m’intéresse, et il faut toujours être à l’affût de tous les sujets en tant que bibliothécaire. » Celle qui détient un certificat en gérontologie sociale aimerait par la suite travailler à l’adaptation des services et animations offerts en bibliothèque pour les personnes âgées, ou alors œuvrer au développement des bibliothèques dans les pays en développement. 

 

Études religieuses (UdeM) par Stéphanie Lojen

Qu’est-ce qu’on y étudie ?

Deux grands champs de spécialisation sont offerts au baccalauréat: la théologie et les sciences des religions. Le conseiller en communication et recrutement à la Faculté de théologie et sciences des religions (FTSR), Sylvain Campeau, fait une distinction entre les deux profils. « En théologie, l’étudiant doit porter un regard critique sur les dogmes de la religion chrétienne. Dans la spécialisation en sciences de la religion, poursuit M. Campeau, l’étudiant porte un regard neutre, un regard extérieur, sur les grandes traditions spirituelles et la façon dont elles se vivent au quotidien. »

Nombre d’étudiants

À l’heure actuelle, 94 étudiants sont inscrits au baccalauréat.

Les débouchés

Le baccalauréat en études religieuses offert à l’UdeM ouvre les portes à plusieurs carrières à fonctions sociales. Toutefois, l’adjointe au Vice-décanat, Sylvie Paquette, précise que des études préalables sont nécessaires. « La structure du programme en Études religieuses est en poupées russes, prévient Mme Paquette. Il faut avoir fait une mineure, puis une majeure avant d’accéder au baccalauréat. »

Pour les étudiants choisissant la spécialisation en théologie, les emplois sont davantage reliés à la religion chrétienne. Cette formation ouvre les portes à des carrières en animation pastorale et en tant qu’aumônier dans les Forces canadiennes ou dans les centres de détention.

Une carrière en gestion de diversité religieuse au sein d’organismes communautaires ou d’entreprises s’offre aux étudiants qui se spécialisent en sciences religieuses. Cela leur permet de travailler en intervention en soins spirituels cliniques dans les centres hospitaliers, en animation spirituelle et en engagement communautaire, ainsi qu’en enseignement de l’éthique et de la culture religieuse.

Témoignage d’une étudiante

Alexandra Caron a complété une formation en études religieuses dans l’option sciences des religions à l’UdeM. Elle a occupé plusieurs emplois dans le domaine. « J’ai fait de l’animation spirituelle auprès de jeunes de la rue ou en difficulté dans une maison des jeunes», explique-t-elle.

Mme Caron a également participé à deux projets dans un organisme de dialogue œcuménique et interreligieux. Elle fait aussi partie d’une équipe de recherche sur les femmes et l’interreligieux. « Nous rencontrons ces femmes et nous leur permettons de s’exprimer au sujet de leur vécu, de leur pratique spirituelle, et nous leur donnons un espace de partage qu’elles n’auraient pas autrement », déclare-t-elle. Elle affirme que cet échange interpersonnel est des plus enrichissants et qu’elle se trouve transformée par cette expérience.

 

Marionnettes (UQAM) par Anne-Marie Provost

Qu’est-ce qu’on y étudie ?

Unique en son genre, le diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en théâtre de marionnettes contemporain de l’UQAM est le seul qui offre cette formation en français en Amérique du Nord. C’est également le seul programme de ce type au Canada. « On touche surtout une clientèle d’artistes et de marionnettistes, explique un des responsables du DESS, Patrick Martel. Plusieurs de nos étudiants proviennent de pays francophones. »

Le DESS est axé sur un théâtre actuel plutôt que sur des approches et techniques traditionnelles. La pratique traditionnelle mettait l’accent sur la marionnette alors que le marionnettiste était caché. L’approche contemporaine intègre les arts visuels et médiatiques, l’écriture, la danse et la musique. Le marionnettiste est donc plus impliqué sur scène.

Nombre d’étudiants

Le programme existe depuis 2007, et une moyenne de 15 étudiants est admise tous les deux ans. Le programme vise entre autres à permettre aux étudiants de développer une écriture propre au théâtre de marionnettes, d’approfondir certains axes de la mise en scène propres au genre ainsi que d’apprendre la confection, et la manipulation des marionnettes.

Les débouchés

Selon Patrick Martel, le programme vise à faire reconnaître la pratique du théâtre de marionnettes et à la rendre plus sérieuse. « On veut former des professionnels et donner plus d’outils aux gens », affirme-t-il.

À la suite du DESS, les diplômés pourront notamment avoir un emploi comme fabricants, concepteurs ou manipulateurs de marionnettes, marionnettistes, dramaturges pour la marionnette ou critiques spécialisés en théâtre de marionnettes. Ils pourront évoluer dans le milieu du théâtre, du cirque, de la télévision, sur la scène nationale comme internationale.

La formation se veut complémentaire à celle d’un baccalauréat en théâtre. Pour être admis au programme, l’étudiant doit présenter un portfolio témoignant de sa pratique, car il s’agit d’un programme de perfectionnement professionnel, et non d’initiation aux formes de la marionnette contemporaine.

Témoignage d’un étudiant

Diplômé du DESS au printemps dernier, Colin St-Cyr Duhamel est un passionné du théâtre de marionnettes depuis ses 16 ans. C’est en travaillant plusieurs étés de suite à L’illusion, un théâtre de marionnettes sur le Plateau-Mont-Royal, qu’il a eu la piqûre. « J’aime travailler de mes mains et manipuler des marionnettes », confie-t- il.

C’est pour affiner ses techniques en scénographie et en fabrication qu’il s’est inscrit dans le programme. Il travaille maintenant comme pigiste, notamment au Festival Juste pour rire. L’été dernier, il a participé au spectacle Iro pour lequel il a fait de la fabrication et de la manipulation de marionnettes. 

 

Gérontologie (UdeM) par Stéphanie Lojen

Qu’est-ce qu’on y étudie ?

« Le certificat en gérontologie est axé sur les composantes biopsychosociales liées au vieillissement», explique le responsable du programme et chargé de cours à la Faculté de l’éducation permanente, Jean-Ignace Olazabal. Les cours obligatoires traitent des dimensions biologiques, psychologiques et sociales liées au phénomène du vieillissement pour en offrir une meilleure compréhension aux étudiants. Par exemple, parmi les cours obligatoires, les cours intitulés Physiologie et vieillissement, Anthropologie du vieillissement et Psychologie du vieillissement sont offerts aux étudiants.

Nombre d’étudiants

Le certificat de gérontologie compte 544 étudiants inscrits. À ce jour, le programme est le troisième en importance d’inscrits à la Faculté de l’éducation permanente (FEP) après Droit et Criminologie.

Les débouchés

La plupart des étudiants sont des infirmières travaillant déjà dans le milieu des services sociaux. Le certificat de gérontologie outille ces personnes pour leur permettre de mieux venir en aide aux personnes âgées grâce à une meilleure compréhension des difficultés qu’elles vivent. Compte tenu du vieillissement de la population québécoise, l’étude de la gérontologie s’avère un choix intéressant pour les infirmières cherchant à se spécialiser. Selon le responsable du programme, le défi que doivent relever les personnes travaillant dans le domaine des soins pour personnes âgées est de leur fournir des ressources leur permettant davantage d’autonomie. D’ailleurs, M. Olazabal précise que l’étude de la gérontologie engendre un meilleur savoir-être.

Témoignage d’une étudiante

L’étudiante finissante au certificat de gérontologie Caroline Kilsdonk était auparavant médecin vétérinaire et enseignante au collégial en techniques de santé animale. Elle travaille maintenant comme zoothérapeute en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), en plus d’être consultante en comportement canin.     « J’aime être bien formée et je voulais mieux connaître la population âgée pour mon travail en CHSLD», explique-t-elle. La zoothérapeute ajoute que les cours du programme de gérontologie sont utiles à tous, car tout le monde vieillira un jour et aura des proches âgés.