Culture

Les ouvrages et les objets de la science médicale collectionnés par Léo Pariseau servaient de matériel pédagogique pour ses pairs.

Une vision culturelle à travers des travaux scientifiques

Cosima Coulet et son collègue Benjamin Carcaud, tous deux étudiants à l’École du Louvre de Paris, ont participé au séminaire en muséologie canadienne donné à Montréal. C’est lors de leur dernière session d’été que la BLRCS leur a donné le mandat de créer une exposition inspirée de la collection du radiologue Léo Pariseau. « Nous nous sommes intéressés à lui, principalement à cause du lien que l’on a fait entre la manière dont il écrivait l’histoire de la médecine et notre vision de l’histoire de l’art », explique l’étudiante.

Entre culture et médecine

La collection Léo-Pariseau a été acquise par l’UdeM en 1943 et compte plus de 4 000 ouvrages. Cosima rapporte que le radiologue et historien des sciences a accumulé, tout au long de sa vie, des livres anciens, des gravures et autres objets. Bien que ses racines soient ancrées dans la médecine, il a élargi sa collection à d’autres champs d’intérêts comme la gastronomie, l’art, l’histoire et l’astronomie.

« Nous avons assez rapidement exclu la possibilité de présenter une histoire de la médecine telle que Léo Pariseau l’avait développée », précise Cosima, en évoquant la démarche qu’elle et son partenaire ont effectuée en voyant l’étendue de la collection. L’exposition relate la mission que s’est donnée le radiologue, dont l’objectif était de promouvoir l’histoire de la médecine en constituant une bibliothèque de première importance.

L’exposition

L’exposition est présentée sous la forme d’une ligne du temps, qui retrace le développement de la collection personnelle du radiologue. Le contenu médical est imagé au moyen d’objets et de livres anciens, accompagnés de citations de Pariseau.

Vingt-et-une vitrines présentent des objets et archives qui expliquent l’univers de Léo Pariseau de façon plus concise et intelligible que son impressionnante collection originale. « Par ailleurs, nos recherches nous faisaient découvrir cette personnalité attachante, passionnée et curieuse, souligne l’étudiante. Il nous a semblé essentiel de replacer les expositions de Léo Pariseau dans leur contexte, mais aussi son public, le rapport de sa pratique de collectionneur avec sa profession de radiologue. »

Les deux étudiants se sont permis de conserver leur point de vue, axé sur les sciences humaines et l’histoire de l’art. « C’est sans doute très différent de ce que Léo Pariseau voyait, admet Cosima. Répéter ce qu’il avait déjà fait nous semblait à la fois peu intéressant et difficile à expliquer. Nous avons essayé de faire de notre vision, un peu décalée par rapport à celle du médecin, une richesse pour l’exposition. » Selon elle, tout en restant fidèles à l’esprit du radiologue, qui incite à garder une pensée critique à travers la recherche, les deux étudiants ont su interpréter la collection de façon créative.

« Il y a des livres extraordinaires, ajoute-t-elle. Certains sont très beaux. D’autres ont bouleversé la science et ont eu un réel impact sur le monde que nous connaissons. L’un de mes préférés est un recueil d’animaux, tous dessinés sur le vif, avec un castor particulièrement délirant. »

L’exposition, intitulée Exposer le savoir. Collection Léo-Pariseau, est présentée à la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales (BLRCS) de l’Université de Montréal jusqu’au 30 avril 2020.

léo-pariseau

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