Volume 24

Crédit photo : Mathieu Gauvin

Une marche à la fois

Un trou béant qui va se remplir de neige. Est-ce le futur du tunnel de la rampe ? Cette question, beaucoup d’étudiants se la posent depuis que l’UdeM a annoncé l’ouverture du nouveau tunnel pour l’hiver 2017 — sans préciser quel mois exactement, ni vraiment pourquoi les travaux n’étaient pas encore terminés. En l’absence d’explications précises, il est légitime de se demander s’ils seront effectivement terminés d’ici la fin de l’hiver.

Après avoir été déplorée, la situation a finalement été tournée en dérision sur les réseaux sociaux. Quelques mots-clics comme #jesuislarampe ou #prayforlarampe sont apparus. « Nos enfants verront peut-être la rampe… Peut-être… », publie un étudiant. « Le plus grand #MannequinChallenge aura été la rampe de Roger-Gaudry », s’amuse un autre. Des images circulent sur Facebook, comme celle d’un alpiniste sur l’Everest avec l’inscription « Université de Montréal session d’hiver 2017 » et un compte Twitter a été créée pour l’abri temporaire du sentier de la montagne. « Je suis là pour vous protéger de l’hiver », indique sa description satirique.

Des publications amusantes, pourtant témoins d’une situation moins drôle : les étudiants ont le sentiment que l’UdeM se moque d’eux. Et pour cause, alors que le tunnel devait rouvrir en novembre 2016, l’Université a attendu le 23 novembre pour annoncer que cela ne serait pas le cas. Ceci « en raison d’enjeux techniques importants et imprévisibles ». Une explication peu précise, sans vraie information, ni en termes techniques ni en termes de coûts.

Une meilleure communication

L’UdeM n’aurait-elle pas un peu raté sa communication ? Sans revenir sur ses déboires de construction et de déconstruction, le pont Champlain est un bon exemple de communication. Les usagers sont tenus au courant des raisons pendant les fermetures et pour l’avancement des travaux du nouveau pont, un site Internet permet de les suivre en temps réel. Si eux peuvent le faire, l’UdeM aussi.

Si un site Internet pour suivre les travaux du tunnel de la rampe en temps réel n’est pas capital — encore que — l’UdeM devrait bel et bien donner une explication claire et précise des raisons qui la contraignent a prolonger la durée de fermeture.

Que se passe-t-il sous la terre ?

Malgré nos demandes répétées, il n’a pas été possible d’obtenir beaucoup de détails sur les « enjeux techniques importants et imprévisibles », mis à part le fait que les plans utilisés étaient vieux de 50 ans et que les travaux de démolition et d’excavation ont duré plus longtemps que prévu. De plus, une chose est certaine : même s’ils étaient imprévisibles, les problèmes techniques n’ont pas été découverts le 23 novembre.

« Jusqu’à tout récemment, on tentait de trouver une solution par laquelle les usagers auraient pu emprunter le tunnel même pendant les travaux et nous avons dû constater que c’était impossible à réaliser de façon sécuritaire, explique la porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara. C’est pourquoi la communication est arrivée tard. » Donc, l’Université savait que le calendrier ne serait pas respecté, mais a préféré attendre le dernier moment. « On s’engage à communiquer avec la communauté dès que nous aurons du nouveau », ajoute-t-elle. Pourquoi ne pas simplement dire ce qu’il se passe vraiment ?

Pour constater l’état du chantier, Quartier Libre a demandé l’autorisation d’y accéder pour prendre des photos. « Ce n’est pas possible: c’est un chantier de construction », a répondu Mme O’Meara. Il n’est pourtant pas interdit d’accéder à un chantier si la visite est sécurisée (port du casque par exemple), supervisée par une personne autorisée et se déroulant en dehors des heures de travail des ouvriers. En réalité, seul le propriétaire — en l’occurrence l’UdeM — peut refuser ou accepter une telle visite. Donc, selon toute vraisemblance, l’Université n’a tout simplement pas souhaité nous laisser voir ce qu’il se passe sous la terre en ce mois de novembre 2016. Vous avez dit transparence?

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