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Une importante transition

«On a un programme d’entraînement assez chargé, dévoile le joueur de ligne défensive du Collège André-Grasset et futur étudiant au baccalauréat en kinésiologie à l’UdeM Philippe Lemieux-Cardinal. On participe à quatre séances de musculation et trois séances de course par semaine afin de nous préparer le mieux possible pour le camp d’entraînement en mai. » Depuis janvier, les joueurs récemment recrutés au niveau collégial ont adopté la même routine que les vétérans, en plus d’être initiés au cahier de jeux et de travailler avec des vidéos d’anciens matchs. Les joueurs rencontrent également le physiothérapeute des Carabins et ont accès à l’expertise d’une nutritionniste.

Le cycle de pratique d’un joueur de football universitaire est d’environ trois ans, soit la durée habituelle d’un programme de premier cycle. Pour cette raison, l’intégration rapide des joueurs issus des programmes collégiaux est cruciale pour assurer le roulement et le succès d’une équipe. À l’UdeM, c’est dans la salle d’entraînement que cette intégration commence. « Il y a une classe de recrues qui arrive pour la session d’hiver et une classe de recrues qui arrive pour la session d’automne », explique l’assistant entraîneur-chef des Carabins, Marco Iadeluca. Il ajoute que les étudiants qui intègrent l’UdeM à la session d’hiver peuvent se joindre immédiatement aux entraînements avec les vétérans. Quant aux futurs joueurs arrivant à la session d’automne, ils se prêtent à l’exercice lorsque leur horaire le permet.

Performances sportives et académiques

Lors du recrutement, la priorité est accordée au rendement en classe, puis, dans un second temps, aux habiletés sportives. « La première question des recruteurs était de connaître ma cote R, indique le demi-défensif du Collège Vanier et futur étudiant à HEC, Redha Kramdi. Ils veulent d’abord savoir si tu es admissible à l’université. C’est aussi pour cette raison que les entraînements ne sont pas obligatoires en ce moment, les entraîneurs priorisent la diplomation. »

Selon les futurs joueurs des Carabins rencontrés, les défis de passer du football collégial à universitaire se trouvent justement dans la conciliation entre le niveau de jeu qui augmente et les études universitaires. « Je dirais que c’est une question d’engagement et d’organisation, témoigne le botteur du Cégep du Vieux-Montréal et futur étudiant à HEC, Benjamin Lies. Tout le monde arrive avec la volonté de jouer, tu dois donc t’engager à 100 % dans les choses que tu fais et organiser ton temps pour conjuguer sport et études. »

Se mettre à niveau

M. Iadeluca croit que, pour les nouveaux joueurs, les difficultés sont autant physiques que psychologiques. « Ils arrivent dans un nouvel environnement scolaire, dans leur équipe sportive, et doivent s’ajuster à un nouveau calibre de jeu, explique-t-il. Ils étaient les aînés dans leur équipe collégiale et sont maintenant les plus jeunes ici. C’est donc une adaptation à faire sur tous les plans en même temps. »

Un certain ajustement est également nécessaire quant aux règlements sportifs. Les joueurs de ligne défensive comme Philippe ajoutent une verge à l’espace séparant les lignes offensive et défensive. Pour sa part, Redha mentionne le passage du football de quatre essais à celui de trois essais, qui concorde avec les normes canadiennes, comme représentant un changement majeur.

Même si les recrues se préparent déjà pour la saison commençant au début de septembre, aucune promesse ne leur est faite, peu importe leurs performances dans le passé. « Il n’y a jamais rien de garanti quand tu entres dans une équipe, confirme Redha. Ce sont les efforts à l’entraînement qui vont te donner du temps de jeu. »

À la suite de leur élimination lors du match de la Coupe Dunsmore, le 12 novembre dernier, les Carabins ont repris l’entraînement au début de janvier. Au moment d’écrire ces lignes, les Carabins avaient recruté 24 joueurs provenant de 16 établissements collégiaux différents.

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