À seulement 20 ans, l’étudiant au baccalauréat en droit à l’UdeM Olivier Girardeau connaît un parcours fulgurant. En plus de ses multiples engagements politiques et associatifs, il est actuellement responsable de la campagne jeunesse du candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), Raymond Bachand. Un activisme qu’il encourage les jeunes à imiter.
La fibre politique de M. Girardeau s’est développée très tôt. Militant au PLQ dès l’âge de 16 ans, il termine l’école secondaire lorsqu’il décide de contacter sa députée de la circonscription de Saint-Henri– Sainte-Anne, Marguerite Blais, pour qu’elle vienne parler aux élèves. «Je voulais que les jeunes connaissent la députée de leur circonscription », explique-t-il. Très vite, ils deviennent proches et Mme Blais le prend sous son aile. En 2009, il se fait élire représentant de la région Montréal Sud à la Commission jeunesse du PLQ puis conseiller politique de cette commission en 2011. Le 18 février dernier, il est désigné président par intérim de l’association du PLQ de Saint-Henri–Sainte-Anne.
Fin septembre, M. Bachand lui demande de rejoindre son équipe de campagne. «C’est le premier à m’avoir approché, et j’ai tout de suite accepté, précise M. Girardeau. Il a toujours été un homme de contenu qui parle sans langue de bois et qui a démontré une ouverture aux idées développées par la Commission jeunesse. » Convaincu par la capacité de M. Bachand à être un chef d’État, le jeune homme travaille donc ces derniers mois à «vendre le style Bachand» .
Il considère sa mission comme un défi après la défaite du PLQ aux élections de septembre dernier. Mais M. Girardeau ne renie pas les années Charest. « C’est un homme inspirant, affirme-t-il. Un jour, l’histoire reconnaitra quelque chose à M. Charest. » Il avoue toutefois se questionner sur un point dans la manière dont la crise étudiante a été gérée. « M. Charest aurait pu rencontrer les organisations étudiantes plus tôt », admetil en soulignant que cela n’était plus possible après Victoriaville. « J’étais là, j’ai senti les gaz lacrymogènes, raconte-t-il. Et je me suis dit : “ce n’est ni le Québec dans lequel j’ai grandi ni celui que je veux pour demain.” Est-ce qu’après cela, un premier ministre peut s’asseoir avec ces gens-là ? »
La passion comme moteur
Les activités bénévoles de M. Girardeau ne sont pas seulement politiques, mais également associatives. Il est en effet président de la section étudiante de la division québécoise de l’Association du Barreau canadien et il siège sur le conseil d’administration du cégep André-Laurendeau, où il a étudié. Des mandats qu’il mène en plus d’étudier et de travailler pour une compagnie d’assurances. Se qualifiant lui-même d’« hyperactif de l’implication », il est guidé par la passion. «Quand on est passionné, cela aide à tout concilier», explique-t-il.
Le ciment de ses multiples occupations est l’engagement politique. «C’est l’implication la plus complète qu’il soit», insiste celui qui se déclare plus intéressé par les affaires publiques que par la politique partisane. «Ce qui m’allume le plus, ce sont les choix que nous pouvons faire en tant que société», précise-t-il. M. Girardeau invite les autres jeunes à suivre son chemin et à s’investir massivement en politique. «C’est lorsqu’on arrête de croire en la politique qu’on devient cynique, déplore-t-il. Je ne regrette pas un instant mon choix de m’engager en politique. C’est une expérience intellectuellement très stimulante qui marque à vie.»
Se faire élire député ne figure pourtant pas à l’ordre du jour. «Je ne compte pas prendre la place de Léo Bureau-Blouin», dit-il en riant. Il voit en effet la politique comme un à-côté. «C’est le droit des affaires qui m’intéresse et puis je n’aime pas le fait que des élus soient des politiciens de carrière, souligne-t-il. Mais j’ai la flamme, alors je me présenterai peutêtre un jour». Une flamme qui allume tellement M. Girardeau que ce jour pourrait venir plus tôt qu’il ne le croit.