Un budget trop serré

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Par Janis Le Dalour
lundi 24 octobre 2016
Un budget trop serré
La bibliothèque Macdonald Stewart de l’Université McGill. Crédit photo : Edward Bilodeau (flickr.com).
La bibliothèque Macdonald Stewart de l’Université McGill. Crédit photo : Edward Bilodeau (flickr.com).
L’UdeM, les université McGill et Concordia ont besoin de plus de subventions gouvernementales pour rénover leurs infrastructures. Le budget doit également être adapté pour pallier le déficit d’entretien révélé par une récente étude menée par le gouvernement et les universités.

« On a besoin de 100 millions de dollars rien que pour l’entretien, on en reçoit 21 millions du gouvernement », constate la porte-parole de l’Université Concordia, Christine Mota. Du côté de l’UdeM, le déficit de l’entretien des bâtiments s’explique aussi par le fait que le budget n’est pas suffisant, selon le directeur général des immeubles de l’Université, Louis Sauvageau. Il explique que toutes les universités reçoivent une enveloppe du gouvernement basée sur le degré de vétusté des bâtiments. L’agent de communication de l’Université McGill, Vincent Allaire, indique quant à lui que la priorité est donnée aux bâtiments et aux rénovations qui pourraient mettre la sécurité du public en jeu.

« Le volet patrimonial de l’UdeM engendre des coûts plus élevés », précise M. Sauvageau. Le campus se situe au coeur du mont Royal, un site naturel protégé et patrimonial pouvant être perçu, d’un point de vue pragmatique, comme une contrainte. « Remplacer les fenêtres à Roger-Gaudry, ce n’est pas la même chose que de les remplacer dans un bâtiment industriel quelconque », commente le directeur des immeubles. Le pavillon Roger-Gaudry, dont les parties les plus anciennes ont été construites entre 1928 et 1931, est sous protection patrimoniale en raison de son ancienneté et de sa situation géographique. Sa rénovation nécessite donc des autorisations venant de plusieurs échelons administratifs.

Pour l’Université McGill, le déficit s’est aussi creusé notamment à cause de l’aspect patrimonial, car elle possède un riche héritage culturel, visible dans son architecture. « Les travaux peuvent coûter 20 % plus cher que des rénovations habituelles », précise M.Allaire. Il donne l’exemple des toitures de cuivre qui doivent conserver leur authenticité historique, entrainant plus de frais que de réviser un système électrique. « Notre objectif en ce qui concerne les infrastructures est de répondre aux besoins universitaires des étudiants et des professeurs de l’Université, ajoute-t-il. Pour ce faire, au cours des prochaines années, nous allons nous occuper principalement de la réfection des toitures, des murs et des maçonneries, ainsi que des systèmes de ventilation et de chauffage. »

L’entretien du parc immobilier universitaire existant et la construction de nouveaux bâtiments concernent deux enveloppes complètement différentes. Par exemple, la construction récente du futur campus d’Outremont et la restauration de certains bâtiments, comme Roger-Gaudry, ne sont pas liées.

L’UQAM en bonne position

« Les bâtiments bien entretenus doivent évoluer en même temps que la façon de travailler des étudiants », pense pour sa part l’étudiant en maîtrise d’histoire à l’UQAM Rémi Moquillon. Pour lui, la qualité de l’enseignement est prioritaire et l’environnement passe en second. Dans son université, le pourcentage de bâtiments abîmés est de 19 % selon l’étude, un chiffre bien inférieur aux autres. 

« On élabore une stratégie pour intervenir sur les bâtiments graduellement, corriger les situations à risque et maintenir avant tout la sécurité des personnes et des biens », affirme la directrice des immeubles de l’UQAM, Christine Pouliot. Permettre aux étudiants de travailler dans des bâtiments bien entretenus est aussi primordial selon elle. L’UQAM, qui est plus récente que les autres universités, s’intègre directement dans le tissu urbain et ne possède pas la même dimension patrimoniale.