Culture

Crédit photo : Courtoisie arlata/flickr.com

Talents Udémiens au RVCQ

Jeanne Pépin-Michel

L’appât 

Présenté le 23 février à 17 h 15 dans le cadre du programme Pow ! Pow !

Dans L’appât, Léo part à la chasse, non pas pour ramener une bête mais pour sortir de la ville, s’évader. Il apporte un panier de pommes en guise d’appât, se cache et, finalement, s’endort. La suite diffère complètement de cette prémisse un peu naïve, ce qui a charmé la réalisatrice. « Le scénario de Benoît Mineau est écrit à la manière d’une nouvelle littéraire, explique l’étudiante au baccalauréat en cinéma qui a réalisé le film, Jeanne Pépin-Michel. Au départ, c’est très bon enfant, et puis, boum ! La fin est plus sombre, complètement inattendue. » Le film s’achève toutefois avant le dénouement de l’histoire, laissant le public en suspens. « Ça démontre à quel point l’humain est curieux, croit Jeanne. C’est un message profond enrobé de cute. »

L’appât est le premier film que Jeanne réalise entièrement en stop motion, un genre qu’elle qualifie d’extrêmement demandant, car tous les mouvements sont planifiés au millimètre près. « Ça permet de créer un lien d’attachement plus fort, parce que ce sont des objets réels auxquels tu donnes vie, exprime la jeune réalisatrice. Tout est plus vrai. » Une façon pour elle d’expérimenter autrement qu’avec les formats d’animation plus connus.

Photo : Courtoisie Jeanne Pépin-Michel
Photo : Courtoisie Jeanne Pépin-Michel

 

Jason Todd

Mémoires Blanches 

Présenté le 24 février à 21 h 30 dans le cadre du programme Territoire

Avec des paysages d’hiver en noir et blanc, comme tirés d’archives, et des voix qui se relaient dans quatre langues, Mémoires Blanches explore les liens unissant les peuples à leur territoire, et leur fragilité. « Mon but était de mettre en images un poème, explique l’étudiant au baccalauréat en cinéma Jason Todd. Je voulais créer une oeuvre sensorielle, qui amène à ressentir plus que réfléchir. »

Il a ainsi choisi le wolof, le créole, le grec et l’espagnol pour la narration. « Je voulais des langues rares, un peu mises de côté, afin que le public ait le moins de chances possible de comprendre, admet-il. Je voulais aussi qu’elles représentent des peuples qui vivent ou ont vécu des difficultés pour garder leur territoire. » Trouver des narrateurs maîtrisant ces langues s’est avéré un défi de taille. Des problèmes d’enregistrement l’ont aussi contraint à remplacer l’innu par l’espagnol. Filmer sur pellicule plutôt qu’en numérique n’a pas non plus été facile, puisque Jason a tourné, développé et numérisé le film lui-même. Pour lui, l’imperfection créée par la pellicule sert bien le propos d’un film comme le sien, expérimental et poétique.

Photo : Courtoisie Jason Todd
Photo : Courtoisie Jason Todd

 

Marc-André Morissette

20:15

Présenté le 25 février à 14 h 30 dans le cadre du programme Chimères

Dans son premier film, le diplômé du baccalauréat en cinéma Marc-André Morissette met en scène deux histoires : celle d’un jeune couple heureux et celle d’un homme mystérieux qui, manifestement, manigance quelque chose. Les séquences passent d’un scénario à l’autre dans une ambiance de thriller, sans qu’un seul mot ne soit prononcé, et le public comprend finalement que les deux récits ont toujours été liés.

Le choix de créer un film sans dialogue ajoute un élément de mystère intéressant, selon Marc-André, mais représente aussi une difficulté. « C’est un beau défi pour moi, parce que je dois trouver une façon de raconter mon histoire uniquement avec des images, expliquet-il. Et c’est un défi pour le spectateur, parce que ça le force à réfléchir. »

Le jeune réalisateur semble avoir relevé son double défi haut la main, car 20:15 a été sélectionné par huit festivals en plus des RVCQ, notamment à Vancouver, Toronto et Paris, et a remporté trois prix.

Photo : Courtoisie Marc-André Morissette
Photo : Courtoisie Marc-André Morissette

 

Samy Benammar

Assia

Présenté le 26 février à 14 heures h 30 dans le cadre du programme Portraits

Assia raconte la vie d’Elias, un jeune garçon décédé d’une maladie rare, du point de vue de sa petite soeur, Assia, qui porte la même maladie. Cette histoire vraie, celle de ses voisins et amis, habitait l’étudiant à la maîtrise en études cinématographiques Samy Benammar depuis longtemps. Adolescent, il en a fait un roman avant de constater, en 2016, qu’il voulait la raconter à l’écran.

Samy admet qu’il s’est senti coupable de vivre en santé aux côtés d’Elias et d’Assia, un sentiment qui n’a pourtant pas lieu d’être selon lui. « Leur vie n’est pas un acte manqué, exprime-t-il. C’est la seule expérience qu’ils ont pu avoir, et c’est aussi la plus belle. »

Réalisé à partir d’images d’archives, le film explore le lien particulier qui unit les deux enfants, leur destin partagé dans cette vie qu’ils n’ont pas l’impression d’avoir réellement vécue. « Il était mon avenir, et j’étais son passé », raconte la voix d’Assia. Samy ne s’apitoie pas sur leurs sorts, au contraire. « Baisser les yeux, c’est se regarder le nombril, dit-il. Je veux qu’on retienne que quelqu’un de malade, c’est quelqu’un de vivant. » Il espère seulement que le public saura regarder la maladie en face.

Photo : Courtoisie Samy Benammar
Photo : Courtoisie Samy Benammar

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