Cette année, l’organisme Production agricole urbaine soutenable écologique (P.A.U.S.E.) a développé différentes mesures à l’UdeM afin de protéger les abeilles indigènes, c’est-à-dire les abeilles sauvages. Celles-ci connaissent depuis quelques années de grands problèmes de surmortalité.
Plusieurs causes sont suspectées afin d’expliquer la forte létalité des abeilles indigènes, notamment la famine due à la surpopulation. « En ce moment, il y a une espèce de mode où les compagnies développent des ruches d’abeilles à miel un peu partout, déplore le conseiller à la biodiversité du vice-rectorat au développement durable et aux affaires étudiantes, Alexandre Beaudoin. Cela crée davantage de compétition avec les pollinisateurs indigènes. » Celui-ci craint que les abeilles manquent de ressources, voire qu’elles soient obligées de manger leur propre miel en été.
« Il y a 350 espèces d’abeilles indigènes au Québec et 730 au Canada, lance M. Beaudoin. Ce sont elles qui ont vraiment besoin d’aide actuellement. » Afin de venir en aide aux abeilles indigènes, P.A.U.S.E. a procuré des habitats aux pollinisateurs indigènes et a augmenté l’offre de nectar en ajoutant des plantes dans ses douze jardins répartis à travers le campus de l’UdeM. « Honnêtement, c’est ce qui me rend le plus fier, déclare M. Beaudoin. Il faut arrêter de saturer la ville avec des ruches et réfléchir à l’offre nectarifère. »
M. Beaudoin rappelle que les Apis mellifera, les abeilles à miel, sont européennes, alors que les abeilles indigènes ont évolué sur notre territoire et sont donc liées de très près à la biodiversité locale.