Repenser l’espace Louis-Colin

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Par Michel Hersir
mercredi 22 mars 2017
Repenser l’espace Louis-Colin
Selon le plan d’action préliminaire de la ville, le projet de piétonisation devra également intégrer les bâtiments avoisinants à la réalisation finale. Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.
Selon le plan d’action préliminaire de la ville, le projet de piétonisation devra également intégrer les bâtiments avoisinants à la réalisation finale. Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.
Une portion de terrain près de la Faculté d’aménagement et de HEC Montréal se refait une beauté. Le segment de l’avenue Louis-Colin entre le boulevard Édouard-Montpetit et les bâtiments scolaires sera le lieu d’essai d’un projet d’aménagement impliquant des étudiants de l’UdeM.
« Quand tu regardes [l’intersection Édouard-Montpetit et Louis-Colin aux] heures de pointe du matin et de l’après-midi, c’est une autoroute de piétons. »
Alexandre Beaudoin, conseiller en biodiversité de l’UDD.

L’élément phare de ce projet est la transformation de l’espace routier actuel en zone piétonne pour l’été. L’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce est responsable du projet et a délégué un groupe d’étudiants inscrit au cours Dynamique des systèmes socioécologiques du DESS en environnement et développement durable de l’UdeM, afin d’élaborer une charrette d’urbanisme sur le site débutant le 30 mars.

Ces étudiants travaillent en collaboration avec l’arrondissement, mais également avec des organismes d’agriculture urbaine, l’Unité du développement durable de l’UdeM (UDD), les résidents du secteur et le Centre de la petite enfance (CPE) de HEC Montréal. « Les participants à la charrette seront des étudiants de plusieurs disciplines et devront conceptualiser un plan d’aménagement de piétonnisation, explique l’étudiante au DESS en environnement et développement durable Lisa-Marie Carrion. Le plan de l’équipe gagnante sera réalisé par la municipalité. » Les membres de l’équipe gagnante pourront aussi participer à la conception de certaines parties du projet.

Ce sont des enjeux de sécurité qui ont amené l’arrondissement à repenser le secteur. « Quand tu regardes les heures de pointe du matin et de l’après-midi, c’est une autoroute de piétons, lance le conseiller en biodiversité de l’UDD, Alexandre Beaudoin. Comme les trottoirs sont très minces, les gens doivent marcher dans la rue. » Selon lui, proposer un aménagement permanent aurait peut-être fait hésiter l’arrondissement. Ultimement, M. Beaudoin souhaiterait pérenniser cet espace piétonnier. Une zone éphémère sera ainsi l’occasion de prouver la pertinence du projet.

Mettre la théorie en pratique

Outre la charrette, les quatre autres projets de la classe sont la valorisation du boisé sur le boulevard Édouard-Montpetit, l’élaboration de la Table de concertation pour la place Darlington, un travail sur les enjeux de sécurité près de l’échangeur Bates, et la valorisation des sciences sur le campus MIL en lien avec les futurs pavillons. « Ce qui est bien, c’est que c’est un projet qui est vraiment concret, qui va être appliqué et dont on verra les résultats », exprime l’étudiante au DESS en environnement et développement durable Catherine Levert-Martin. L’aspect concret du projet a doublement motivé les étudiants.

À l’arrondissement, l’équipe responsable du projet de piétonnisation a participé à d’autres processus du même ordre, dont celui de la rue Saint-Hubert et de la place Shamrock, près du marché Jean-Talon. Un de ses premiers réflexes a été de prendre connaissance du projet du corridor Darlington, selon M. Beaudoin qui décrit ce dernier comme un « plan directeur » divisible en plusieurs volets, « Ils auraient pu faire comme d’habitude et élaborer un projet avec leurs ingénieurs, leurs designers et faire l’aménagement par eux-mêmes, indique Alexandre Beaudoin. Mais ils ont voulu prendre le pouls des institutions parce que c’est vraiment l’UdeM et HEC Montréal qui sont les usagers de ce secteur. »

Un corridor écologique

L’équipe de l’étudiant au DESS en environnement et développement durable Alexis Brodeur s’occupe de la charrette d’aménagement éphémère tandis que les autres groupes assignés au projet travaillent sur différentes parties du corridor Darlington*. « L’aménagement de l’avenue Louis-Colin s’inscrit dans un projet plus grand encore, celui du corridor Darlington, explique-t-il. C’est un corridor écologique qui va relier le campus actuel de l’UdeM et le futur campus des sciences à Outremont. »

Le projet de relier le campus principal au campus MIL par un corridor écologique est une initiative de l’UDD. « Tout est basé sur le principe de connectivité des espaces verts dans le but d’aider la faune et la flore à se déplacer, ajoute M. Beaudoin. C’est quelque chose de vraiment important de désenclaver notre biodiversité, de ne pas la confiner au parc du Mont-Royal. » Depuis l’été 2014, l’UDD fait participer des étudiants de l’UdeM dans le projet du corridor. Toutefois, depuis le début des travaux, l’initiative Darlington est celle qui met le plus en valeur l’expertise étudiante.

* Voir « Un nouveau corridor écologique vers le campus Outremont », Quartierlibre.ca, 17 février 2015.

ec