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en petit groupe, les cours d’été pouvaient être donnés à l’extérieur dans les années 1960. (photo: division de la gestion de documents et des archives)

Relation prof-élèves

S’il paraît aujourd’hui naturel pour un étudiant de l’UdeM d’intervenir dans un cours ou de discuter avec un professeur à son bureau, cela n’a pas toujours été le cas. La notion de respect n’était pas la même il y a 50 ans, alors que chacun devait tenir compte de la hiérarchie universitaire.

Marc Laurendeau enseigne le journalisme à l ’UdeM depuis près de vingt ans et y a étudié le droit au début des années 1960. « Les professeurs étaient sur un piédestal à l’époque, ils étaient l’autorité suprême, dit-il. Il y avait une conception de l’éducation beaucoup plus hiérarchisée.»

Cet ordre a été bouleversé entre autres par l’introduction de l’évaluation des professeurs par les étudiants, des documents qui se rendent aux plus hautes instances de l’Université et dont les professeurs doivent tenir compte. « Les étudiants ont maintenant un certain nombre d’exigences, explique M. Laurendeau. On n’avait pas à en avoir, dans les années 60.»

À l’époque, personne ne se permettait de tutoyer un professeur, comme avoue le faire l’étudiante en communication Lori-Lyne Francoeur. « J’ai tendance à tutoyer les professeurs plus jeunes », admet-elle.

Un comportement avec lequel le professeur Marc Laurendeau est en désaccord. « Je ne peux accepter le tutoiement, je ne suis pas le copain des étudiants », affirme-t-il.

Lori-Lyne pense toutefois que le sentiment d’admiration des étudiants envers les professeurs a bien survécu. « Je les considère comme des guides qui sont supérieurs », affirme l’étudiante.

Luce Beaudet, qui enseigne à la Faculté de musique de l’UdeM depuis 48 ans, accepte quant à elle de se faire tutoyer par certains étudiants, par exemple ceux qu’elle supervise à la maîtrise. Cependant, la professeure vouvoie pour sa part ses étudiants. Elle n’a constaté aucune différence majeure dans les relations qu’elle entretenait avec ses étudiants à ses débuts par rapport à celles d’aujourd’hui.

« En musique, il y a beaucoup d’enseignement un à un, ce qui permet de développer une relation plus privilégiée », spécifie Mme Beaudet.

Les enseignants sont aujourd’hui beaucoup plus accessibles qu’ils ne l’étaient, tant dans les cours qu’en dehors des périodes d’enseignement. « C’était une faveur d’être reçu au bureau ou même de poser une question, se rappelle M. Laurendeau. Et on se le faisait dire si notre question n’était pas pertinente. J’essaie de ne pas reproduire avec mes étudiants les attitudes de certains profs, qui n’étaient pas très accessibles. »

Une qualité à laquelle Luce Beaudet accorde aussi beaucoup d’importance. « Je n’ai jamais recours aux correcteurs, car je veux connaître mes étudiants, précise-t-elle. J’insiste pour garder de plus petites classes, parfois au détriment de mes activités de recherche, afin de développer des rapports plus profonds avec mes étudiants. »

Les professeurs d’aujourd’hui offrent donc une accessibilité et une ouverture rarement vues chez leurs prédécesseurs des années 60. Il semble également que les classes moins nombreuses favorisent les relations plus étroites, et cela, peu importe l’époque.

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