Culture

Récit d’une ville morte

«La pièce a un côté documentaire, estime la metteuse en scène, Émilie Jobin. On évoque plusieurs phénomènes liés aux villes mortes, de la criminalité aux initiatives citoyennes, mais toujours avec un côté très poétique. » Avec Nous habiterons Détroit, Émilie Jobin a bénéficié d’une grande liberté quant à la mise en scène, puisqu’elle dirige une pièce sans dialogues ni personnages, le texte se rapprochant plus de la forme poétique.

« Il n’y a pas de premier ou de second rôle, il s’agit plus d’une distribution de textes que de rôles », renchérit l’étudiante au baccalauréat en études internationales et comédienne au TUM Dominique Denoncourt. Les acteurs, au nombre de dix sur scène, sont tous sur un pied d’égalité et bénéficient d’un temps de jeu équivalent.

Pour l’étudiant au baccalauréat en science politique et comédien du TUM Antoine Lomba, cette façon de jouer représente un défi. « Ce n’est pas une intrigue classique, mais plutôt une succession de tableaux, relève-t-il. C’est assez différent des pièces dans lesquelles j’ai déjà joué avec des rôles bien définis, mais c’est un défi excitant. »

Le décor est, quant à lui, minimaliste et simplement composé de quarante chaises sur scène. « Les acteurs manipulent les chaises qui représenteront des éléments de l’intrigue, décrit Émilie. L’objectif est d’arriver à intégrer le déplacement de ces chaises en gardant une fluidité sur scène. »

Une histoire oubliée

Comme l’explique la metteuse en scène, la pièce adopte des points de vue différents pour raconter la situation de Détroit. Il s’agit de l’histoire de quatre amis qui débarquent sans but précis dans le quartier de Motown. Les spectateurs auront quant à eux une vision plus large de la chute et la résurrection de ce qui représentait autrefois le cœur de l’industrie automobile américaine. « On essaye de ressortir l’âme de Détroit », résume Antoine.

Avec Nous habiterons Détroit, la troupe du TUM propose un regard sur les déboires d’une ville qui se remet doucement de la crise économique qui a touché son centre-ville. Les comédiens, comme la metteuse en scène, ont dû s’adapter à une pièce avec une expression scénique originale et proposent un voyage dans une Amérique loin de l’image que l’on connaît.

Nous habiterons Détroit

9 et 10 décembre Centre d’essai de l’UdeM  | Tarif étudiant : 7 $

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