Les tensions sont vives entre la direction de l’UdeM et les professeurs de la FAS depuis que Frédéric Bouchard a obtenu le poste de doyen de la Faculté, à la suite de ce que plusieurs considèrent comme une décision sexiste. Après avoir écrit une lettre ouverte dans La Presse dénonçant le processus, les professeurs ont décidé de se mobiliser à l’occasion du dernier conseil de la FAS (CONFAS) sous la direction de Mme Saba. « La compétence de M. Bouchard n’est pas remise en doute, précise la professeure en relations industrielles Mélanie Laroche. C’est plutôt la non-reconnaissance de la place du professeur dans les universités et un manque de collégialité dans la prise de décision qui sont exprimés dans cette colère. »
La doyenne intérimaire de la FAS a reçu une chaude ovation de la part des professeurs, qui se sont mobilisés spontanément au cours des derniers jours. « Je crois que c’était très important de lui montrer que nous avons apprécié son travail, souligne la professeure en relations industrielles et coauteure de la lettre ouverte, Marie-Thérèse Chicha. Il ne faut pas oublier que, sur le plan humain, c’est difficile de s’être tant investi à son travail avant d’être, d’une certaine façon, mise à la porte. »
Mme Saba a pu profiter de l’occasion pour remercier ses collègues qui lui ont offert leur soutien. « Je pense que c’est une belle marque de reconnaissance envers le travail qui a été accompli avec eux », s’émeut-elle. Cette dernière a également commenté la décision du Conseil de l’université. « Je ne veux pas être doyenne par acharnement », a soutenu Mme Saba, qui demeurera à l’UdeM à titre de professeure.
Le recteur Guy Breton s’est pour sa part défendu contre les accusations de sexisme dans le processus de nomination du doyen de la FAS lors de l’Assemblée universitaire du 15 mai dernier. Il a affirmé que le pourcentage de femmes occupant des postes dans la haute direction et dans les différents décanats a augmenté depuis son entrée en poste en 2010.