Volume 20

L'éthicien et directeur du programme de journalisme de l'UdeM, Robert Maltais, pense que les chercheurs et les journalistes doivent mieux communiquer. (Crédit:Christiane Dumont)

Pour une éthique plus médiatique

Comment concilier l’éthique de la santé et l’instantanéité médiatique ? Des chercheurs et des journalistes tenteront de répondre à cette question lors d’une conférence-débat qui se déroulera le vendredi 19 avril de 10 h à 12 h, à l’UdeM. 

C’est l’Axe éthique et santé des populations (AÉSP) du Réseau de recherche en santé des populations du Québec qui est à l’initiative de cet événement. Sa codirectrice, Marie-Josée Potvin, fait le constat de la faible présence, dans les médias, d’experts en éthique de la santé des populations. « Nous vivons pourtant dans une ère où les problèmes éthiques sont nombreux », affirme-t-elle. 

« L’éthique est un domaine qui demande de faire preuve de beaucoup de nuances, explique-t-elle. Or, les médias font souvent dans le sensationnalisme. » Les mondes académique et médiatique collaborent peu entre eux. Un constat que partage l’éthicien et directeur du programme de journalisme de l’UdeM, Robert Maltais. « Il faut favoriser le dialogue et une meilleure compréhension entre les deux », juge celui qui interviendra à la conférence de vendredi. 

Pour y parvenir, il estime que les préjugés que les chercheurs et les journalistes ont les uns sur les autres doivent être brisés. « Les chercheurs ont intérêt à aider les journalistes à comprendre leurs travaux de recherche  afin que  ces derniers puissent les vulgariser », pense M. Maltais.

Si les scientifiques et les journalistes ont parfois du mal à se comprendre, il reste qu’ils partagent le même intérêt pour le public. « Il s’agit de trouver ensemble comment utiliser le canal de la presse pour informer de manière plus éclairée le public », souligne Mme Potvin. 

L’événement de vendredi se veut une conférence-débat, car il ne s’agit pas seulement d’écouter les experts livrer leur diagnostic. « Nous souhaitons que les deux communautés puissent parler des écueils qui empêchent leur collaboration, déclare Mme Potvin. Nous voulons qu’elles utilisent leurs forces respectives pour influencer positivement le bien commun, et non les intérêts de la presse ou de l’industrie pharmaceutique, par exemple. »

Le professeur de l’École de santé publique de l’UdeM, Bryn Williams-Jones, et le professeur de journalisme à l’Université Concordia et ancien journaliste scientifique au magazine The Scientist, David Secko, figurent également parmi les conférenciers. 

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