Plus on est de fous, plus on apprend

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Par Audrey Larochelle
mercredi 2 novembre 2011
Plus on est de fous, plus on apprend

Certains étudiants en médecine de l’UdeM se sentent mal préparés pour affronter les défis que leur pose le domaine de la psychiatrie. C’est pourquoi ils ont formé le Groupe d’intérêt en psychiatrie (GIPsy). Ils invitent maintenant les étudiants d’autres facultés à se joindre à eux.

Dans le cursus de médecine de l’UdeM, la maladie mentale est très peu étudiée, selon les étudiants fondateurs du GIPsy. «Nous n’avons qu’un seul module qui nous enseigne la psychiatrie. Nous avons formé ce groupe pour ceux qui voudraient approfondir leurs connaissances et leur passion dans le domaine », soutient Frédérique-Emanuelle Lessard, responsable des ateliers de discussion du groupe et étudiante en médecine. Avant la création du GIPsy, les personnes intéressées par le milieu psychiatrique disposaient de peu de moyens pour approfondir leur intérêt, explique-t-elle.

À la réunion du jour, entre deux bouchées de sandwich et deux sessions d’étude pour les examens à venir, les membres parlent de stratégies publicitaires afin de rejoindre de nouveaux membres ainsi que de lancer en grand leur première activité.

Le groupe s’ouvre aux étudiants qui veulent prendre part à l’émergence du champ de recherche, mais aussi à ceux qui souhaitent seulement assister aux activités. Il organise, notamment, des conférences ouvertes à tous sur différents sujets de la psychiatrie.

Les conférences et autres ateliers s’inscrivent dans une optique universitaire. Des jumelages professionnels étudiants sont également offerts, mais ceux-ci sont réservés uniquement aux étudiants en médecine.

Le GIPsy organise ses activités autour de mois thématiques. Novembre sera consacré aux troubles de l’humeur. La première conférence a eu lieu le 31 octobre dernier et traitait de la dépression et du suicide chez les adolescents. Elle a été donnée par la Dre Patricia Garel, chef du département de psychiatrie du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et professeure à l’UdeM.

Multidisciplinaire, la psychiatrie

Le groupe se compose uniquement d’étudiants en médecine et se donne comme priorité, pour l’instant, d’établir le contact avec les autres départements. « La psychiatrie est probablement la discipline de médecine qui a la portée la plus multidisciplinaire. Elle s’adresse autant aux étudiants en soins infirmiers, en criminologie, en anthropologie et en travail social qu’à ceux en psychologie et en psychoéducation », explique Gabrielle Chartier, coprésidente du groupe.

On peut sentir ce désir palpable de recruter des membres de formations complémentaires. « En médecine, les étudiants suivent les mêmes cours et se tiennent toujours ensemble», ajoute Gabrielle, pour expliquer les difficultés de contact et les différences de perception entre les étudiants des divers départements.

En optant pour un groupe d’intérêt pluridisciplinaire, le GIPsy espère effacer les idées préconçues sur les disciplines et favoriser un esprit de collaboration.

Tout le monde connaît quelqu’un (ou presque)

Selon la fondation des maladies mentales, environ 20 % de la population sera touchée directement par la maladie mentale au cours de sa vie et 80% par l’intermédiaire d’un de ses proches.