Le Comité développement durable, composé de 16 personnes issues de la communauté universitaire, a été créé pour permettre un processus de coconstruction du plan d’action. « Nous cherchons à déterminer comment intégrer le développement durable à tous les milieux », commente le coordonnateur au développement durable à l’UdeM, Stéphane Béranger. Quatre à cinq fois par année, la cohorte établit les moyens concrets qui seront entrepris pour atteindre les huit objectifs de la Politique de développement durable de l’UdeM (voir encadré).
Depuis cinq ans, Stéphane Béranger observe les pratiques d’autres universités canadiennes. « Ce processus d’étude comparative nous permet de mettre en place les meilleures stratégies », affirme-t-il. Fort de ces constatations, le comité souhaite mettre en œuvre un plan d’action qui va toucher les approvisionnements, la gestion des matières résiduelles, les ressources humaines et le transport.
« Nous en sommes au début de la réflexion, les participants sont bien décidés à travailler sur l’application de la politique, mais ils sont conscients que le contexte économique actuel n’est pas favorable », explique la vice-présidente de l’Association générale des étudiants et étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente, étudiante au certificat d’études individualisées et membre du comité, Fatine Kabbaj. La réalité économique est prise en compte, car elle nécessite des compromis, selon cette dernière.
Miser sur différentes stratégies
La division des approvisionnements de la Direction des finances de l’UdeM émet en moyenne 18 700 bons de commande chaque année pour des biens destinés à l’Université. Totalisant 53 M$ d’échanges annuellement, elle travaillera aussi à la mise en place de clauses spécifiques au développement durable. « En ce qui concerne l’ameublement, recommander les bonnes pratiques, notamment dans le choix de la provenance des matériaux, est un enjeu important », explique M. Béranger. Selon lui, cette logique existe déjà dans d’autres universités québécoises au moyen de fiches indiquant la démarche à suivre pour tenir compte des logiques de développement durable. L’UdeM devrait suivre ce modèle rapidement.
« Pour la FAÉCUM, l’une des priorités est la gestion des matières résiduelles qui passe par l’implantation du compost partout sur le campus », explique la coordonnatrice aux affaires universitaires de la FAÉCUM et membre du comité, Joanie Martineau. Déjà mis en place dans la plupart des cafés étudiants ainsi qu’à la cafétéria du pavillon 3200, rue Jean-Brillant, Chez Valère, le système de compost devrait se généraliser. Un élément très important en termes de développement durable qui sera géré par une compagnie privée, selon Joanie Martineau.
En ce qui concerne la Direction des ressources humaines, l’objectif du comité consultatif est de savoir comment faire de l’UdeM un milieu de travail juste, équitable et respectueux des différences. « Recruter dans la diversité nécessite de considérer toutes les ressources disponibles et les compétences pour nos postes », commente M. Béranger.
De plus, des formations pour le personnel et les étudiants sur la mise sur piedd’événements écoresponsables sont organisées. « On peut citer la réalisation et la mise en place d’un plan de mobilité, l’installation de supports à vélo et de vélos en libre-service Bixi, la promotion du campus actif avec des déplacements à pied sur le campus », illustre-t-il.
Participation étudiante
« Aucun développement durable ne peut escompter le succès souhaité si les étudiants ne sont pas inclus dans le processus du début jusqu’à la fin », affirme Fatine. Ainsi, le comité prévoit un important volet communication et information. Des ateliers expliquant les logiques du développement durable seront mis en place afin de sensibiliser la communauté universitaire. « Je propose aussi de réaliser des capsules web sur webtv [NDLR : une coopérative de webdiffusion destinée aux réunions, aux assemblées, aux tables rondes et aux colloques] pour sensibiliser et informer les étudiants sur l’importance du recyclage », explique-t-elle.
Pour le comité, les étudiants doivent être partie prenante de cette logique de développement durable. « Je crois que les étudiants et les étudiantes ne sont pas assez au courant des initiatives en termes de développement durable qui ont lieu sur le campus », pense Joanie. Lors de la prochaine rencontre, prévue à la mi-mai 2015, le comité fera le point sur ce qui a été accompli et pourra fixer de nouveaux objectifs.
Les 8 objectifs de la Politique de développement durable
- Intégrer le développement durable dans la planification et l’exécution des activités d’enseignement, de recherche et de rayonnement ;
- Assurer une gestion saine et durable qui ne porte pas préjudice aux composantes environnementales, sociales et culturelles du développement durable ;
- Favoriser la mise en place d’un milieu de vie et de travail juste, accessible, équitable et inclusif ;
- Préserver les milieux naturels et en améliorer la qualité ;
- Promouvoir et soutenir le développement de saines habitudes de vie sur le campus ;
- Promouvoir la diffusion de la connaissance des différentes dimensions du développement durable tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Université ;
- Enrichir et diffuser le patrimoine naturel, culturel, matériel et immatériel ;
- Suivre les progrès et rendre compte des résultats de la politique, par l’entremise d’un rapport de développement durable, à la communauté universitaire ainsi qu’à tous les partenaires.
Où en sont-ils rendus ?
Selon Stéphane Béranger, lors de la dernière rencontre du 19 mars, le comité a soulevé les différences d’opérationnalisation du développement durable sur le campus de la montagne par rapport au nouveau campus d’Outremont. Pour Outremont, mettre en place des stratégies concrètes paraît plus simple au comité puisque la construction n’est pas encore commencée. Il a été convenu par les membres de choisir d’ici la prochaine rencontre deux actions qu’ils pourraient conduire dans leurs services ou associations durant cette année. Le but étant d’établir un premier plan d’action d’un an.