Opération séduction

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Par Éloïse Martel-Thibault
jeudi 20 septembre 2018
Opération séduction
Élection Québec a réalisé une capsule humoristique avec le planchiste olympique Sébastien Toutant pour inciter les jeunes à aller voter. Crédit photo : courtoisie Élection Québec
Élection Québec a réalisé une capsule humoristique avec le planchiste olympique Sébastien Toutant pour inciter les jeunes à aller voter. Crédit photo : courtoisie Élection Québec
Les jeunes sont particulièrement ciblés par la nouvelle campagne publicitaire du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) qui s’active sur les médias sociaux. D’autres initiatives chevauchent celle du DGEQ pour attirer la relève électorale aux urnes le 1er octobre.

 Le DGEQ observe un déclin du nombre de personnes qui votent. Ce phénomène s’accentue avec la nouvelle génération d’électeurs. En 2014, 55,7 % des jeunes de moins de 35 ans se sont déplacés pour voter. Les 18 à 39 ans représentent actuellement le tiers de l’électorat.

Une campagne numérique humoristique

La campagne du DGEQ baptisée On est prêts à tout pour que tu votes cible les jeunes sur les médias sociaux : Facebook, YouTube, Instagram, Snapchat et Spotify.

L’offensive propose une touche humoristique. Ce ton passe par des personnalités connues des jeunes comme l’ex-candidate d’Occupation Double Bali Alanis Desilets, le planchiste Sébastien Toutant, l’humoriste Yannick De Martino et le duo de Jokes de papa. Le mot-clic #votealamode a aussi été lancé.

« En fait, notre stratégie est d’attirer les jeunes et de capter leur attention, pour ensuite les amener sur notre site Web où ils peuvent s’informer », précise la porte- parole d’Élections Québec, Ahissia Ahua. Elle explique que le site institutionnel a été remanié pour les jeunes, afin qu’il soit plus simple et plus attrayant.

Le professeur émérite au Département de communication, André H. Caron, rappelle que la partie est loin d’être gagnée. « Faire un clic, c’est une chose. Sensibiliser les jeunes au vote et voter physiquement, c’est autre chose, nuance-t-il. Je dirais que c’est un processus de trois étapes. Il faut être certain que les jeunes se rendent à la troisième étape. »

Celui qui est spécialiste des médias de masse et des technologies nouvelles et émergentes demeure optimiste quant aux résultats de cette campagne. « S’il y a moindrement un mouvement, ne serait-ce qu’une augmentation de 3 % ou 4 % du vote des jeunes, ce sera peut-être dû à la campagne, mentionne-t-il. Il s’agirait d’une confirmation que les stratégies ont pris la bonne direction. »

Quand le DGEQ n’est pas seul à parler aux jeunes

Les ex-candidates d’Occupation Double Bali, Jessie Nadeau et Alexandra Stellini, abordent aussi la politique sur les médias sociaux en cette campagne électorale. Or, cette initiative — intitulée Les Enjeux-liveuses — vient d’elles et non du DGEQ. Elles souhaitent sensibiliser les jeunes à la politique, tant en période de campagne qu’après, à travers des capsules Web.

« C’est rare qu’on entende parler de politique sur Instagram, dénonce l’influenceuse Alexandra Stellini. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de jeunes qui sont moins rejoints par la politique, et j’aimerais rendre ça accessible. C’est un sujet qui nous concerne tous. » Elle ajoute que selon elle, le vote des jeunes aura une grand incidence et qu’il est important d’en prendre conscience.