La radio étudiante de l’UdeM lançait sa programmation automnale le mardi 28 août au Divan Orange. Cette nouvelle grille horaire dépeint à merveille l’esprit de CISM: une communauté de mélomanes aux propos originaux. Seul bémol, peu de nouvelles émissions proviennent d’étudiants au programme.
Le son particulier qu’émet votre appareil lorsque vous syntonisez le 89,3 FM est l’antithèse de celui des radios commerciales. Entre indie rock, hiphop alternatif, électro et musique du monde, ce son est recherché par le comité de sélection qui travaille d’arrache-pied lorsqu’il peaufine sa nouvelle programmation.
« Comparativement à d’autres stations, même nos émissions qui ne sont pas dédiées à la musique sont animées par des mélomanes, estime Étienne Dubuc, directeur de la programmation et animateur de l’émission Les geeks ont raison. CISM se définit d’abord et avant tout musicalement, alors nos animateurs doivent avoir une oreille très critique. »
Responsable des bénévoles à CISM et membre du comité de sélection des nouvelles émissions, Oliver Vinette recherche un contenu alternatif dans les nouveaux projets. « Au même titre que la musique, le contenu de nos émissions doit détonner de ce qui se fait ailleurs », explique-t- il.
C’est pourquoi CISM privilégie les initiatives d’étudiants de l’UdeM. Pourtant, ces projets ont été plus rares que d’habitude en cette rentrée automnale. «Nous aurions pu penser que le mouvement social de ce printemps aurait poussé les étudiants à s’engager plus à CISM. C’est plutôt le contraire. Je pense que plusieurs étudiants ont appréhendé la reprise des cours et ne voulaient pas s’investir dans d’autres projets », relate Oliver Vinette, qui a abondamment couvert le mouvement étudiant dans ses émi s s ions L’Alter Égo (lundi à 16 heures) et À la bonne heure (mardi à 19 heures).
Plusieurs projets sont également animés par des anciens de l’UdeM, comme Louis- Simon Bourbonnais, détenteur d’un baccalauréat en communication et politique et d’une majeure en études cinématographiques. Il animera Bourbon Fiction, une émission à propos du cinéma local, un des coups de coeur d’Étienne Dubuc. « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu une émission sur le cinéma, affirme-t-il, enthousiaste. Il faut également surveiller Déjeuner sur l’herbe, une émission dédiée à la musique et animée par deux filles ayant beaucoup d’expérience derrière le micro. »
Nouvelles émissions à surveiller (par Olivier Boisvert-Magnen) :
LES TURBOS TANNANTS
Le lundi entre 14h30 et 16 heures
Vulgarité, actualité et musicalité, voici la manière dont Donavan Lauzon, bachelier en criminologie de l’UdeM, décrit l’émission qu’il animera cet automne avec son ami de longue date Nicolas Simard, étudiant en animation et recherche culturelle à l’UQAM. Tous deux débutants en radio, ils rapporteront les dernières nouvelles sur un ton humoristique, blagues et calembours inclus. «Que la nouvelle soit drôle ou pas, nous trouverons le moyen d’en rire », avance Donovan Lauzon, qui écoute CISM depuis plusieurs années. «CISM est la seule option viable face à nos iPod, dit-il. C’est une plateforme de diffusion de la culture émergente dans son ensemble. C’est une g ros s e fami l l e d’amour eux de la musique. » Comme trame musicale, Les Turbo Tannants présenteront un mélange de musique hip-hop et indie rock, en plus de couvrir bon nombre de spectacles de la métropole.
BOURBON FICTION
Le lundi entre 10h30 et 12 heures
Comme Tarantino en 1994, Bourbon Fiction s’intéresse aux univers diamétralement opposés du film d’auteur et du film de genre. D’un côté, Louis-Simon Bourbonnais – ex-animateur de Stéroïde à CISM qui se penchait sur le sport étudiant – est friand de dialogues et de cinéma non traditionnel, voire expérimental. Ses derniers coups de coeur : Moonr i se Kingdom de Wes Anderson et Camion de Rafaël Ouellet. De l’autre côté, Benjamin Bourbonnais – son cousin novice en radio – s’intéresse à tous les genres de films, de l’action à l’horreur en passant par la science-fiction. Il prévoit aller voir Les Sacrifiés 2 avec Bruce Willis, Sylvester Stallone, Jean-Claude Van Damme et toutes les autres stars de films de muscles. La rencontre entre les deux cousins donnera lieu à des échanges enrichissants et sans retenue. «On ne va pas parler de cinéma de façon bourgeoise », prévient Louis-Simon Bourbonnais.
DÉJEUNER SUR L’HERBE
Le mercredi entre 9 heures et 10h30
«Déjeuner sur l’herbe, c’est une revue culturelle où nous parlerons de la scène musicale montréalaise en y apportant une dose d’humour et de légèreté », explique Marie-Ève Bourdages, la moitié du duo d’animatrices, complété par Audrey Paris. Entre jasette matinale et entrevues avec des artistes émergents, l’émission misera sur la complicité entre les deux bachelières en communication, qui animaient la même émission sur les ondes de CFAK, la radio des étudiants de l’Université de Sherbrooke. « Nous avons animé cette émission là-bas pendant près de deux ans, affirme Marie-Ève Bourdages. Sans prétention, nous pouvons dire qu’on crée de beaux moments avec nos invités. » Le titre de l’émission, qui fait référence à une toile d’Édouard Manet, est directement lié à la personnalité des animatrices. « C’est un moment de détente, une conversation avec une petite touche irrévérencieuse », prétendelle.
PRESSE-TOI
Le lundi entre 12 heures et 13 heures
Presse-toi est une émission d’actualité nationale et internationale qui propose «une vision nouvelle et originale de l’information », affirme Olivier Lefebvre, l’un des cinq animateurs de l’émission. Tous étudiants au baccalauréat en journalisme à l’UQAM, ils privilégient un point de vue franc et critique pour faire évoluer leurs opinions et celles des auditeurs. « Nous avons tous été impliqués de près ou de loin dans le conflit étudiant, déclare l’animateur. Ça a été une expérience enrichissante qui nous a démontré qu’il était primordial de varier ses sources d’information et de remettre sans cesse les évènements en question. » Avec une expérience en radio derrière la cravate à CHOQ. FM, les animateurs sont prêts à prendre d’assaut la radio de l’UdeM. «CISM offre la plus grande variété de musique émergente diffusée sur les ondes à Montréal, reconnaît Olivier Lefebvre. Elle nous offre la chance de sortir de notre confort uqamien et de mûrir notre métier de journaliste.»
