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Cérémonie d’investiture à la maîtrise en sacrée théologie de Louis B. Geiger en 1960. Crédit photo : Courtoisie Division de la gestion des documents et des archives de l’UdeM

Nouvelle alliance

La disparition de la FTSR, l’une des trois facultés fondatrices de l’UdeM, sera accompagnée par la création de l’Institut d’études religieuses (IER) au sein de la Faculté des arts et des sciences (FAS). Le nouvel institut conservera l’intégralité du corps professoral et du personnel actuel de la FTSR. Cette transition sert à pallier une nouvelle réalité caractérisée par une importante baisse d’effectifs étudiants observée par le décanat de la FTSR. « C’est un moment particulièrement important sur le plan historique, a affirmé le vice-recteur aux ressources humaines et à la planification, Jean Charest, lors de l’AU du 7 novembre dernier. C’est au terme de nombreuses années de réflexion sur l’avenir du domaine de l’étude du religieux […] que les réflexions ont permis d’arriver à une conclusion que l’on peut estimer heureuse ».

La professeure titulaire à la FTSR Denise Couture mentionne que des négociations ont dû avoir lieu pour parvenir à cet état de fait. « C’est une décision prise par la direction de l’Université et non par le corps professoral de la FTSR, explique-t-elle. Nous nous y sommes opposés au départ. Il y a eu de longues discussions entre la direction de l’Université et nous, qui ont duré plusieurs mois, et nous sommes arrivés à une entente satisfaisante, signée entre les partis au mois de mai 2016. » Mme Couture spécifie que, de son point de vue, l’ouverture de l’IER actuelle est positive pour l’étude de la théologie et des sciences des religions à l’UdeM.

Certains étudiants de la FTSR partagent cette opinion. « Je pense que c’est quelque chose qui s’imposait, remarque l’étudiant au baccalauréat en enseignement de l’éthique et de la culture religieuse au secondaire Eric Salotti. C’est difficile aujourd’hui, intellectuellement parlant, de défendre la théologie, une science qui est peu empirique. Je comprends qu’on commence à les intégrer aux arts et sciences. »

La multidisciplinarité à l’honneur

Le président de l’Association étudiante de théologie et de sciences des religions et étudiant au baccalauréat en sciences des religions, Simon Massicotte, voit certains aspects positifs à cette réaffectation qui, selon lui, permettra peut-être de dynamiser son champ d’études. « Il s’agit d’une occasion d’améliorer les connexions avec d’autres domaines des sciences sociales et humaines », soutient-il. Il craint néanmoins que ces transformations aient un impact sur l’octroi des bourses d’études pour les étudiants de l’IER et sur la diminution du personnel administratif attitré.

De son côté, le professeur titulaire et doyen de la FTSR, Jean-Marc Charron, assure que l’intégrité des programmes actuels de la Faculté sera maintenue et que la transition de la FTSR vers la FAS permettra de mieux répondre à la réalité actuelle concernant l’étude du fait religieux, marquée par la complexité et la diversité. « L’intégration de l’IER au sein de la FAS permettra une plus grande interdisciplinarité avec les sciences humaines et sociales afin d’interpeler une population étudiante qui, jusqu’ici, ne se sentait pas intéressée par la FTSR, assure M. Charron. En bout de ligne, l’intégration à la FAS va permettre la création de nouveaux programmes comme, par exemple, un parcours de formation axé sur la religion et la politique. »

Plusieurs autres universités québécoises ont fusionné leurs programmes de théologie avec une autre unité au courant des derniers mois. La Faculté d’études religieuses de McGill a rejoint la Faculté des arts en juin dernier, alors que la Faculté de théologie et d’études religieuses de l’Université de Sherbrooke a elle aussi disparu au profit de la création d’un Centre de formation universitaire du religieux contemporain un peu plus tôt en 2015. La Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval est encore ouverte.

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