Culture

Matières, sensations et élucubrations

D’abord victimes, au printemps dernier, de la grève des chargés de cours, puis d’une inédite panne d’électricité au moment de présenter leurs créations de la session d’hiver, les étudiants et finissants du secteur de composition électroacoustique de la Faculté de musique de l’UdeM présentent finalement au public l’ensemble de leur production hivernale. Titre de la série de concerts : Électro Buzzzzzzz (7 z, pas un de moins). Description : un événement spatial. Mais encore? Quartier Libre a mené l’enquête.

L’électroacoustique, vecteur de créativité pour de nombreux artistes, est un genre musical qui exploite différentes technologies. « C’est un peu comme de la peinture abstraite, mais en musique », explique Robert Normandeau, professeur agrégé et responsable du secteur concerné. «C’est une musique qui ne travaille pas directement surles notes, les rythmes, l’harmonie,sur les paramètres habituels de la musique, mais qui va plutôt travailler sur les matières, les grains,les textures du son.»

L’électroacoustique est enseignée à l’UdeM depuis une trentaine d’années. «Il y a eu une énorme évolution. Il faut se rappeler qu’à l’époque, on travaillait encore en mode analogique, avec des bandes magnétiques. Les rares ordinateurs de l’époque n’étaient pas accessibles à tout le monde. L’apparition des nouvelles technologies change énormément le portrait et la situation de la musique électroacoustique. De nos jours, tout le monde peut faire de la musique électro chez lui», poursuit M. Normandeau… L’expertise que procure une formation universitaire ne saurait toutefois être atteinte par un apprentissage exclusivement autodidacte.

Électro Buzzzzzzz sera présenté à la Salle Claude-Champagne, 220, avenue Vincent-d’Indy les 17, 18 et 19 septembre prochains à 19h30. Cette première série de concerts sera suivie de deux autres, du 21 au 23 janvier 2011, et du 27 au 29 avril 2011.

L’entrée est gratuite.

 

Quelques oeuvres au programme

Falknor de François-Xavier Bilodeau (8 minutes)

Falknor est tout simplement basée sur les enregistrements «sonores » de la sonde Voyager des planètes de notre système solaire. Pièce plutôt étirée, avec moult résonances et harmoniques, elle est le résultat d’un pari perdu aux échecs contre mon chien. Noir.

Enfant robot au coeur fondant de Dominic Thibault (16 minutes)

Ou l’incroyable secret de la Caramilk s’incarnant dans toute une génération.

1 % de Hugues Clément (5 minutes)

Étude horizontale, déchirée, scintillante. Confusion orchestrée, cette pièce s’inspire du vent et du doute.

Notes biographiques: Quelques compositeurs se présentent

François-Xavier Bilodeau

Après un voyage astral d’une quinzaine de minutes pendant les annonces de la Soirée du hockey, François-Xavier décide de délaisser son métier de mélangeur de caoutchouc afin de se lancer dans la deuxième profession la moins bien rémunérée au Québec : compositeur électroacoustique.

Thomas Dagenais-Lespérance

Pensant bien faire, Thomas naquit bel et bien nu dès un tout jeune âge. Il s’inscrivit alors dans la pensée des hommes polis, ruminant d’ailleurs une moustache de satiété à la suite de cet accomplissement.

Martin Marier

Martin Marier est né en 1975 dans une petite ville brune et horizontale. Bien qu’il ait quitté sa ville natale il y a longtemps, il demeure inspiré par les tavernes glauques, les immenses stationnements vides et le salon d’esthétique chez Électro-Lise.

Article écrit avec la collaboration de Audrey Gagnon-Blackburn

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