Marathons informatiques

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Par Félix Lacerte-Gauthier
mercredi 22 février 2017
Marathons informatiques
Les co-organisateurs du Biohackathon, Martineau Jean-Louis et Philippe Malric. Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.
Les co-organisateurs du Biohackathon, Martineau Jean-Louis et Philippe Malric. Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.
Le 28 février aura lieu le deuxième hackathon organisé par l’Association des étudiants en bio-informatique de l’UdeM (AÉBINUM). Celui-ci se déroulera quelques semaines après le Hackatown de Polytechnique organisé le 4 février. Un phénomène prenant de l’ampleur sur les campus universitaires.
« On veut inciter les gens à apprendre de nouvelles technologies et leur permettre d’essayer de nouvelles façons de faire. »
Félix La Rocque Carrier, vice-président aux commandites du comité LassondeHacks.

«La plus vieille définition du verbe hacker est de regrouper des données et de les faire interpréter par une machine qui n’est pas programmée pour cela, explique l’étudiant au baccalauréat en génie logiciel à Polytechnique Félix La Rocque Carrier, également vice-président aux commandites du comité LassondeHacks, organisateur du Hackatown. Le terme a ensuite été réinterprété pour désigner une compétition de programmation sur un sujet donné. »

Lors de ces évènements, les candidats sont traditionnellement regroupés pendant 24 heures, d’où le nom Hackathon formé des mots hack et marathon. Ceux-ci forment des équipes afin de résoudre une problématique liée au thème du concours. Cela peut aller de la création d’un module lié à un domaine scientifique donné, à la programmation d’un robot servant à accomplir une tâche bien précise. Pour construire une machine, les équipes peuvent avoir accès à toutes sortes de matériaux mis à disposition par les commandites.

« On veut inciter les gens à apprendre de nouvelles technologies et leur permettre d’essayer de nouvelles façons de faire », révèle Félix. Ce dernier ajoute qu’en plus de laisser la possibilité aux participants d’expérimenter toutes sortes de manœuvres informatiques, ces compétitions servent de points de rencontre. « Des étudiants d’une vingtaine d’universités francophones et anglophones ont participé à notre marathon informatique, dévoile-t-il. Ça permet d’ouvrir ses horizons en découvrant ce qu’ils font à leur école et dans leur domaine. » Ces rencontres s’effectuent également entre les hackers et les commanditaires provenant du milieu privé ou universitaire.

Un monde d’opportunités

« En discutant avec des étudiants de diverses universités, j’ai eu l’occasion de découvrir des applications intéressantes de l’informatique pour résoudre des problèmes en lien avec la biologie », indique le participant au Biohackathon de 2015 et étudiant à la maîtrise en mathématiques appliquées à Polytechnique Louis-Marc Mercier. Ce dernier affirme que l’évènement a constitué une manière de développer ses connaissances en programmation.

Pour le doctorant en bio-informatique et membre de l’unité de recherche en bio-informatique fonctionnelle et structurale à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) Tariq Daoua, ces concours sont une plateforme de rencontre entre les acteurs de ces deux milieux. Il regrette toutefois un manque de suivi entre son laboratoire et les participants. « On aurait dû être plus actifs afin de garder les gens en contact après le hackathon », confie-t-il. Bien que son unité de recherche ne soit pas associée au Biohackathon de 2017, Tariq espère que des partenariats se développeront cette année entre les participants et les laboratoires.

Les marathons informatiques sont aussi une vitrine publicitaire ainsi qu’une façon de redonner à la communauté « hackathonienne » d’après Félix. « Nous avons été à plusieurs hackathons organisés par d’autres universités ces dernières années [voir encadré], explique-t-il. Ça nous a permis de faire des rencontres et de parler à des commanditaires auxquels nous n’aurions normalement pas eu accès. Nous voulons rendre la pareille et partager cette expérience à notre tour. » Il révèle également que les universités s’entraident lors de l’organisation d’un marathon informatique, que ce soit en partageant leur expertise ou en fournissant des contacts pour le transport et les commandites.

Besoins assumés

Le principe de gratuité est caractéristique des marathons informatiques que sont les hackathons. « Les participants n’ont absolument rien à débourser, ni pour l’entrée, ni pour la nourriture, ni pour le transport, s’exclame Félix. Nous offrions même un autobus qui partait de Waterloo pour les gens en Ontario. » La recherche de commandites est primordiale afin de pouvoir atteindre ces objectifs.

Concernant le Biohackathon, le président de l’AÉBINUM, Philippe Malric, estime les coûts de l’évènement à environ 1 000 $. Pour ce faire, il a déjà obtenu un financement de 400 $ de la part de la Faculté de médecine. Il espère en outre être soutenu par le Département de biochimie, la FAÉCUM et l’IRIC, qui avaient commandité le Biohackathon de 2015.

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