Campus

Illustration : Alexandre Paul Samak

L’UdeM est-elle verte ?

L’UdeM n’est pas très verte. Son campus longiligne est relié par un chemin de la Tour bien
plus adapté aux automobilistes qu’aux cyclistes et piétons. Les poubelles du campus débordent
régulièrement de gobelets de café jetables. Mais les choses peuvent changer. Encore
cette année, la FAÉCUM investit dans le développement durable. Cet effort financier donne
toutefois des résultats mitigés.

Deux organismes reçoivent
présentement des
subventions de la Fédération étudiante : UniVERTcité
(UVC) et Projet campus durable
(PCD) se partageront la somme de
57 000 $. UVC recevra 5 000 $ de
la FAÉCUM et 2 000 $ provenant
des subventions du Fonds d’amélioration
de la vie étudiante
(FAVE). Le budget de Projet campus
durable, l’autre organe « vert »
de la FAÉCUM, est plus substantiel
: 30 000 $ plus 20 000 $ du
fond capitalisé.

Les deux organismes subventionnés
par la Fédération étudiante ont des
mandats différents. Le PCD est un
organe de recherche et d’analyse,
tandis que l’UVC regroupe les militants
qui défendent des projets plus
concrets.

UVC est en quelque sorte la cellule
militante du développement
durable sur le campus. Son mandat
et son champ d’action sont limités
par le dévouement de ses membres.
«On a des projets qui sont reconduits
d’année en année, comme
des campagnes d’information. On
a aussi un projet qui pourrait
s’appeler : “Viens nous joindre et
réalise ton projet”», affirme le
coordonnateur d’UVC, Simon
Guertin-Armstrong.

Si l’an dernier UVC misait sur la
nourriture avec l’instauration de
paniers biologiques, du compostage
et des prêts de vaisselle, on rêve
de jardins collectifs, qui existent
déjà dans d’autres universités canadiennes.
Mise en garde : Ce projet
ne peut se réaliser sans l’aide d’une
masse considérable d’étudiants
motivés, affirme en substance
Simon Guertin-Armstrong.

De son côté, Luc Surprenant, seul
employé du PCD, est l’homme qui
pilote le dossier du développement
durable à la FAÉCUM. Il sert aussi
d’appui aux associations étudiantes
comme banque de connaissances.
«Cette année, je vais faire plus de
recherche. J’essaie de mettre en
place des mécanismes de protection
de l’environnement pour
qu’on puisse donner des bilans
chiffrés du point où on est rendu.
Comme philosophie, c’est une
structure plus quantitative »,
affirme M. Surprenant. Il s’agit ici
de quantifier le recyclage et la
consommation sur le campus.

Parent pauvre

Malgré l’aide budgétaire de la
FAÉCUM, l’UdeM fait piètre figure par
rapport aux 52 groupes verts présents
sur le campus de l’Université
McGill. Cette année, UVC souhaite
augmenter son effectif, qui n’était
que d’une dizaine d’engagés l’année
passée. Ainsi, la «sensibilisation de
la communauté universitaire aux
questions environnementales »,
pour citer univertcité.org, est encore
une chimère. Pour l’instant, la sensibilisation
fonctionne… sur ceux
qui sont déjà touchés par le phénomène.
«Personnellement, je suis
plutôt désillusionné. Le temps
presse et on ne pourra pas convertir
tout le monde à la religion de
l’environnement. Il faut des changements
institutionnels pour que
les gens n’aient plus le choix et que
leurs comportements soient
éthiques par défaut », soutient
Simon Guertin-Armstrong.

Illustration : Alexandre Paul Samak

Si l’impact de PCD et UVC existe, il
est encore limité. Dans les cafés étudiants,
la sensibilisation porte fruit :
du compostage et un embargo sur
l’eau embouteillée dans cinq cafés,
c’est un bon début. D’autres
batailles ont été gagnées par le
passé : la vaisselle réutilisable et
l’impression recto verso par défaut
à la bibliothèque.

En faire plus

Les initiatives étudiantes ont aussi
leurs limites : énergie, bâtiments,
recyclage. « Nous, on peut faire
des recommandations à l’Uni –
versité, mais on n’a pas de pouvoir
décisionnel », souligne
M. Surprenant. S’il y a des changements
de politique sur l’eau embouteillée
dans les cafés étudiants, UVC
et PCD attendent une réponse de
l’administration pour leur initiative
Soyez eau courant, soutenue par
certaines associations étudiantes et
certains syndicats de professeurs.

Bonne nouvelle: cette année, Louise
Béliveau est la première vice-rectrice
aux affaires étudiantes et au
développement durable. L’espoir,
c’est qu’un engagement plus important
de la base étudiante force les
décideurs à faire usage de

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